Kuro gane Vol.1 : Critiques

Alors que plutôt prolifique avec plusieurs séries sorties chez nous, on ne va pas se cacher le fait que Kei Tome est une auteure qui passe assez inaperçue chez nous, malgré les qualités de ses titres. Et ce fut le cas de sa première oeuvre publiée en France, il y a de cela 16 ans maintenant quand même, et dont l'éditeur n'est même pas allé au bout de sa publication tant son succès a du être malheureusement moindre. Son nom : Kuro Gane !

Kuro Gane, c'est un manga qui nous baigne dans l'époque où les samouraïs étaient rois, où cette activité ou plutôt métier était considérée comme la plus belle réussite qu'un homme puisse avoir. Kei Tome nous raconte ici l'histoire de Jinjetsu, un adolescent samouraï de talent qui se fait assassiner dès le début de l'histoire par ses assaillants. Cependant, un savant va recueillir ce qu'il reste de son corps pour le rétablir comme possible, faisant donc de lui un pantin en acier dont il ne reste qu'un oeil et le bras droit de son corps d'origine. Privé également de sa voix, il va désormais être lié à un sabre magique qui parlera à sa place, le seul moyen pour lui donc de communiquer avec autrui. Jinjetsu va à présent arpenter les routes sans jamais se séparer de son sabre, et croisera de nombreuses personnes, aussi bonnes que mauvaises...

Le premier constat que l'on peut faire, c'est le trait de Kei Tome : vif, fort, celui-ci insuffle à merveille l'action et les émotions, rendant le manga très dynamique même si les combats ne sont pas forcément au premier plan ici. Ce trait est d'ailleurs d'autant plus fort grâce à l'édition fournie par Glénat qui a décidé d'éditer ce titre sous un format BD, rendant donc les planches encore plus belles.

La volonté de l'auteur n'est assurément pas de nous offrir un manga de samouraïs bête et méchant : il y a un certain fond derrière son oeuvre, tout comme le reste de ses séries d'ailleurs. Ici, c'est sous les yeux d'un enfant privé de voix que l'on peut remarquer la méchanceté des hommes, et derrière ce contexte féodal se cache surtout de très nombreux complots et conflits à des fins souvent néfastes. Mais notre héros, bien que n'ayant justement pas un caractère forcément héroïque, ne pourra s'empêcher de sauver une personne qui ne mérite pas la peine de mort. Viendra donc par la suite des combats punitifs, dont la retranscription est donc de qualité.

Bien qu'il n'y ait pas de fil conducteur, on se retrouve quand même captivé par l'oeuvre pour l'instant et on a envie de savoir comment va évoluer notre héros sans voix.
Bref, ce premier volume de Kuro Gane s'avère donc plutôt des plus plaisants, montrant que Kei Tome était déjà une auteure de talent. Il est cependant bien dommage de savoir que le prochain tome sera le dernier chez nous, Glénat ayant donc arrêté la série au volume 2 sur 5.
Un manga à lire tout de même, rien que pour voir un titre sur les samouraïs qui sort un peu de l'ordinaire, et aussi à réserver aux fans de Kei Tome qui veulent découvrir les débuts de l'auteur.