Kokkoku Vol.1 - Actualité manga

Kokkoku Vol.1 : Critiques

Kokkoku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 19 Mars 2015

Tout commence par un rêve. Alors que son chien est mort, une fillette a souhaité que l'animal reste avec elle pour toujours, même s'il reste immobile et n'est plus vivant... Un souhait que son grand-père semble avoir exaucé, défiant toute logique... Quand elle se réveille, Juri Yukawa, 28 ans, est un peu troublée par ce qui semble plus être un souvenir qu'un rêve. Quoi qu'il en soit, elle reprend son quotidien familial peu joyeux. Outre son grand-père retraité qui vit seul, elle côtoie au quotidien une grande soeur mère célibataire, ainsi que son père et son frère Tsubasa tous deux devenus des NEET, ne faisant rien de leurs journées et restant cloîtrés. Il faut dire que depuis la naissance de son neveu Makoto, né d'un père inconnu, l'ambiance s'est encore dégradée...


Mais cette vie morne est brisée le jour où le jeune Makoto et Tsubasa sont tous deux kidnappés. Les ravisseurs exigent une rançon dans un temps limité rendant impossible l'appel de la police. Mais une autre solution que la remise de la rançon semble exister : en utilisant une énigmatique pierre magique transmise depuis des années dans la famille, le grand-père de Juri réveille le pouvoir qui est entre les mains de Yukawa : celui de pouvoir arrêter le temps...


Autour d'eux, tout se fige instantanément et ils vont pouvoir secourir leur famille en utilisant cet espace-temps nommé le "monde figé"... Du moins le pensent-ils. Car ils vont vite découvrir que ce temps figé a également ses règles naturelles et ses prédateurs...


Première série de Seita Horio, Kokkoku plonge d'emblée le lecteur dans une ambiance aussi étrange qu'inquiétante, où le surnaturel fait surface en dévoilant peu à peu ses règles, non sans rappeler un peu l'une des vieilles gloires du catalogue seinen de Glénat, Parasite.


Après une introduction rapide ne laissant pas vraiment le temps d'apprécier l'entrée en scène des membres de la famille Yukawa, on plonge vite dans le vif du sujet, et le kidnapping ainsi que la demande de rançon ne sont que les prémisses de problèmes et d'interrogations bien plus importantes pour Juri et sa famille. Car il leur faudra cerner leurs véritables ennemis, et comprendre le fonctionnement du "monde figé".


Tandis que leur tentative de sauvetage de Makoto et de Tsubasa aboutit sur de nouveaux problèmes, Juri commence à appréhender les possibilités qu'offre ce monde, sous les explications de son grand-père : arrêter le temps, se "téléporter"... C'est une autre façon de voir le monde que le lecteur découvre en même temps que la jeune femme. Mais attention de ne pas perdre en vigilance, car le danger est omniprésent dans cet univers inconnu, où sévit notamment l’"administrateur" ou "régent", étrange créature gigantesque et difforme, qui est là pour punir quiconque influe trop dans ce monde et souhaite tuer les êtres immobilisés. S'affichant sur la couverture de ce premier tome, l'entité suscite inquiétude à chacune de ses apparitions, d'autant que sa dégaine improbable n'est pas là pour rassurer. Puis, surtout, ils voient apparaître devant eux d'autres personnes aptes à se mouvoir dans ce monde, et qui en veulent clairement après eux...


Tout ce premier tome sonne un peu comme une introduction. Introduction assez maladroite, car les principaux personnages sont très vite posés au début, et parce que la suite voit apparaître un tas d'autres protagonistes qu'il est un peu difficile de tout retenir et qui, pour certains, semblent nourrir encore d'autres projets, à l'instar de la mystérieuse Majima. Pour l'heure, c'est donc assez nébuleux, on s'y perd un peu... maison est clairement intrigués par la déferlante d'interrogations qui nous arrivent en pleine face. Comment est né ce "monde figé" ? D'où viennent ces pierres magiques pouvant arrêter le temps ? Pourquoi l'une d'elles est-elle en possession des Yukawa ? Comment est né le "régent" ? Que cherchent à accomplir les nombreux personnages ? Où se situent les limites de cette capacité à figer le temps ?


C'est d'ailleurs cette dernière question qui intrigue le plus, car pour l'instant l'auteur n'y pose que peu de limites. Entre immobilisations de toute vie, téléportations ou évocations de possibles univers parallèles, Seita Horio s'ouvre de nombreuses possibilités qui rendent son récit clairement intrigant. Pour l'heure, il est impossible de savoir où nous serons emmenés, et c'est ce qui rend la lecture si intrigante.


Les dessins, eux, sont au premier abord un peu austères, mais contribuent finalement beaucoup à l'ambiance générale, notamment grâce aux décors gris et aux visages assez marqués, qu'ils soient plutôt mornes ou assez inquiétants.


Un peu rapide et nébuleux dans sa mise en place, Kokkoku intrigue beaucoup de par son univers de base, qui s'offre d'emblée de nombreuses pistes. Pour l'instant, on est plongés dans un flou total où l'ambiance est réussie, et l'on aurait presque aimé avoir le tome 2 en même temps que le premier volume, histoire de pouvoir se faire une meilleure idée des choses.


Côté édition, justement, on regrettera ce nom "Kokkoku" pas du tout parlant, ainsi que la finesse du papier. La traduction, elle, fait plutôt bien son office.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs