Horror Collector Vol.2 : Critiques

C’est une superbe narration à tiroir qui s’offre à nous dans le tome deux, mais avec bien moins de maladresses et de digressions que dans le premier opus. Ici, Elizabeth reste le point d’orgue du récit, et tout tourne autour d’elle, que ce soit lors de la naissance de sa malédiction, de son enfermement dans une poupée de cire ou encore dans le temps intermittent, qui permet de découvrir plus avant cette malédiction, ses termes et ses pièges. C’est, étrangement, un très bon volume qui se profile. Elizabeth n’est pas bavarde, mais ses pensées ont quelque chose de passionnant, surtout quand on les couple avec les machineries d’Evilis, alias le diable, l’ombre. On a en plus droit à une très belle réflexion sur l’être humain et l’équilibre du cœur. Opposer l’ombre à la lumière et tenter de prouver, par tous les moyens, que toute part de lumière est accompagnée de noirceur, ou bien l’inverse, est une entreprise périlleuse mais méritante. Elizabeth ne serait-elle qu’un jouet dans les mains d’Evilis, inconsciente et totalement naïve, ou bien prend-elle part à ce petit jeu en toute connaissance de cause ? Mais par-dessus tout, que cache son cœur, que révèle son essence ? On se demande à chaque page comment Evilis pourra la piéger de nouveau, corrompre son âme.

Le récit se situe en majorité dans le passé, afin de découvrir la demoiselle dans son environnement et dans le but de suivre son évolution au contact de la vie, mais un chapitre du présent vient s’incruster au milieu de tous ces beaux souvenirs, afin de ne pas oublier Sin et l’Evilis du présent, et de présenter Chang, un nouveau personnage tout bonnement explosif. Charismatique, charmant et de plus très utile à l’histoire, il a la trempe pour donner un goût supplémentaire à l’histoire, que l’on espère continuer à découvrir. Entre Evilis qui tente de chercher tous les objets ayant appartenu à Elizabeth dans le but de la ramener à la vie, Sin qui refuse de la voir réapparaitre et Chang qui ne vit que pour sa précieuse poupée et pour la capture des âmes errantes qui l’approchent, le présent a un petit goût de lutte, tandis que le lecteur est replongé de force dans la vie d’Elizabeth. Celle ci devient le personnage principal de cet opus nettement plus clair et agréable que le premier, dévoilant les différentes cartes de chacun et amenant tranquillement une suite que l’on se surprend à attendre impatiemment ! Pourtant, le premier tome n’avait rien de transcendant. Mais là, les idées et les prouesses graphiques se rejoignent dans un ensemble particulier, inhabituel mais séduisant, froid et plaisant à la fois. Surtout que l’auteur sait instaurer un peu de douceur par le personnage d’Elizabeth qui surprend par son caractère, bien impétueux pour une supposée incarnation de la lumière …