Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 30 Mars 2021
L'arrivée de Hôjô à la tête de la rédaction a provoqué un sacré remue-ménage dans l'équipe du magazine, entre le départ de Yamashiro qui laisse ses disciples "orphelins" et, surtout, les méthodes bien différentes de ce nouveau directeur, qui n'a quasiment aucun intérêt pour les jeunes auteurs sauf si ceux-ci ont déjà bien fait leurs preuves ailleurs. Ryûnosuke et Tsubasa ont failli en payer le prix cher... mais finalement, non seulement notre héros a pu convaincre Hôjô de laisser sa protégée publier une histoire courte dans le magazine, mais en plus il se retrouve désormais à devoir s'occuper de deux autres autrices: l'expérimentée Shiori Amaya que Natsume a dû laisser tomber et dont la série-phare commence à baisser dans les sondages, et la lycéenne prodige Nanoka Shimakaze, débauchée par Hôjô car déjà forte de plusieurs succès, et qui semble avoir des vues sur notre héros...
Si Nanoka vient, vite fait, assurer un peu la part d'humour et de coquinerie avec sa "rivalité" amoureuse vis-à-vis de Tsubasa et ses plans où elle imagine un peu tout comme un manga, ce tome 4 de Hitman ne se limite heureusement pas du tout à ça, et semble principalement se diviser en deux parties importantes.
En premier lieu, on retrouve donc notre héros qui doit désormais s'occuper de trois autrices à la fois, entre sa protégée Tsubasa qui se doit d'offrir une histoire courte convaincante, Shiori dont il faut redynamiser la série-phare, et Nanoka dont il faut préparer le lancement d'une nouvelle série. Une tâche complexe au vu des trois cas bien différents, et qu'en plus notre héros doit accomplir dans un contexte délicat: deux camps émergent entre les partisans des méthodes de Hôjô et l'"ancien régime" emmené par Yagami, et si notre héros n'a toujours pas la confiance de Hôjô, il a en revanche le soutien de son supérieur direct... même si Yagami n'hésitera jamais à lui faire la leçon si nécessaire ! Après tout, c'est aussi comme ça qu'on progresse. Mais si, dans tout ça, Ryûnosuke devra peut-être choisir son camp (comme l'ont fait Asama et Natsume qui se sont rangés du côté de Hôjô), il doit avant tout s'assurer de la réussite de ses trois autrices, dont les oeuvres se doivent d'obtenir une bonne place dans le prochain classement du magazine ! Et sur ce point-là... eh bien Seo va tout de même un peu vite en besogne. Il y a bien quelques événements (les menaces de Hôjô si jamais le lancement de la série de Nanoka est un échec, le désir de Nanoka de revoir son histoire...), mais dans l'ensemble l'auteur passe très vite en revue les choses et ne va pas dans le détail, si bien que l'issue de cette phase pourrait presque sembler trop grosse au vu du classement des trois autrices. En revanche, on appréciera l'après, avec un Ryû qui doit apprendre à ne pas s'enflammer trop vite, car le plus dur reste à faire, à savoir maintenir la popularité des oeuvres sur la longueur, car on a déjà vu un paquet de série démarrer très fort au premier chapitre pour ensuite vite perdre l'intérêt des lectrices et lecteurs.
Un passage qui aurait pu donner plus mais qui reste honnête, en somme, tandis que la suite entame vite sur une nouvelle donne: en vue des Jeux Olympiques, la rédaction veut créer un numéro spécial où plusieurs auteurs créeraient chacun une oeuvre courte sur un athlète. Et dans cette optique, Ryûnosuke a une idée précise pour Tsubasa, mais encore faut-il convaincre Hôjô... Sport et romance peuvent-il faire bon ménage dans un manga qui, en plus, doit s'intéresser à un athlète existant "réellement" (existant dans l'univers de Hitman, quoi) ? Si Hôjô rejette immédiatement l'idée, Yagami affiche un fort soutien envers l'idée. De quoi mettre la pression sur Ryûnosuke qui doit désormais dénicher un(e) athlète qui accepterait qu'on raconte son histoire, tandis que Tsubasa se réjouit déjà de pouvoir concevoir une telle oeuvre.
L'élément qui séduira le plus les fans de longue date de Kouji Seo dans tout ça, c'est clairement l'identité de l'athlète choisie par Ryûnosuke, qui confirme plus que jamais le goût de l'auteur pour les crossover entre ses séries. Personnage parmi les plus attachants de la série A town where you live (en tout cas, à mes yeux, c'était le personnage le plus attachant de cette série souvent médiocre), et s'affichant ici sur la jaquette du volume, Asuka Mishima est de retour le temps d'un arc, et (comme souvent dans ce genre de crossover dans le temps) c'est un plaisir de découvrir ce qu'elle est devenue après la fin d'A town where you live. Le crossover ne s'arrêtera pas à elle, d'ailleurs, puisque les deux personnages principaux d'A town sont aussi brièvement de la partie, et que l'on découvrira même un lien entre Tsubasa et Yuzuki, l'héroïne d'A town where you live. Après le cas de Shiori Amaya (qui, rappelons-le, était aussi un personnage d'A town where you live - particulièrement irritante à l'époque).
Mais bien sûr, faire appel à d'anciens personnages ne fait pas tout, et dans l'ensemble cet arc démarre plutôt bien, en particulier parce que Ryûnosuke devra se frotter à une autre facette de son travail: les négociations avec des acteurs extérieurs au manga, où il y a pas mal de chose à prendre en compte comme l'image des stars, et aussi tout simplement le respect de son interlocuteur afin qu'il n'y ait pas de retombées négatives sur le magazine. De ce côté-là, Kouji Seo y va un peu en mode gros sabots: non seulement le manager d'Asuka est un homme détestable car très imbu de sa personne (mais du coup, on aime bien le détester), mais en plus la façon dont le conflit avec lui se résout est facile en reposant sur un heureux hasard (hasard qui semblera encore plus gros pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas l'amitié entre Asuka et Shiori via A town where you live). Cependant, le résultat est assez efficace et prenant.
Tandis que la fin du tome marque l'arrivée d'une nouvelle recrue au tempérament assez marqué et que Ryû va devoir "former", on a donc un volume qui fait le job. Malgré quelques facilités et quelques éléments qui auraient pu être plus détaillés sur les "coulisses" du manga, Hitman reste ici une lecture vraiment chouette, où pour l'instant on a le sentiment que Kouji Seo sait où il va.
Si Nanoka vient, vite fait, assurer un peu la part d'humour et de coquinerie avec sa "rivalité" amoureuse vis-à-vis de Tsubasa et ses plans où elle imagine un peu tout comme un manga, ce tome 4 de Hitman ne se limite heureusement pas du tout à ça, et semble principalement se diviser en deux parties importantes.
En premier lieu, on retrouve donc notre héros qui doit désormais s'occuper de trois autrices à la fois, entre sa protégée Tsubasa qui se doit d'offrir une histoire courte convaincante, Shiori dont il faut redynamiser la série-phare, et Nanoka dont il faut préparer le lancement d'une nouvelle série. Une tâche complexe au vu des trois cas bien différents, et qu'en plus notre héros doit accomplir dans un contexte délicat: deux camps émergent entre les partisans des méthodes de Hôjô et l'"ancien régime" emmené par Yagami, et si notre héros n'a toujours pas la confiance de Hôjô, il a en revanche le soutien de son supérieur direct... même si Yagami n'hésitera jamais à lui faire la leçon si nécessaire ! Après tout, c'est aussi comme ça qu'on progresse. Mais si, dans tout ça, Ryûnosuke devra peut-être choisir son camp (comme l'ont fait Asama et Natsume qui se sont rangés du côté de Hôjô), il doit avant tout s'assurer de la réussite de ses trois autrices, dont les oeuvres se doivent d'obtenir une bonne place dans le prochain classement du magazine ! Et sur ce point-là... eh bien Seo va tout de même un peu vite en besogne. Il y a bien quelques événements (les menaces de Hôjô si jamais le lancement de la série de Nanoka est un échec, le désir de Nanoka de revoir son histoire...), mais dans l'ensemble l'auteur passe très vite en revue les choses et ne va pas dans le détail, si bien que l'issue de cette phase pourrait presque sembler trop grosse au vu du classement des trois autrices. En revanche, on appréciera l'après, avec un Ryû qui doit apprendre à ne pas s'enflammer trop vite, car le plus dur reste à faire, à savoir maintenir la popularité des oeuvres sur la longueur, car on a déjà vu un paquet de série démarrer très fort au premier chapitre pour ensuite vite perdre l'intérêt des lectrices et lecteurs.
Un passage qui aurait pu donner plus mais qui reste honnête, en somme, tandis que la suite entame vite sur une nouvelle donne: en vue des Jeux Olympiques, la rédaction veut créer un numéro spécial où plusieurs auteurs créeraient chacun une oeuvre courte sur un athlète. Et dans cette optique, Ryûnosuke a une idée précise pour Tsubasa, mais encore faut-il convaincre Hôjô... Sport et romance peuvent-il faire bon ménage dans un manga qui, en plus, doit s'intéresser à un athlète existant "réellement" (existant dans l'univers de Hitman, quoi) ? Si Hôjô rejette immédiatement l'idée, Yagami affiche un fort soutien envers l'idée. De quoi mettre la pression sur Ryûnosuke qui doit désormais dénicher un(e) athlète qui accepterait qu'on raconte son histoire, tandis que Tsubasa se réjouit déjà de pouvoir concevoir une telle oeuvre.
L'élément qui séduira le plus les fans de longue date de Kouji Seo dans tout ça, c'est clairement l'identité de l'athlète choisie par Ryûnosuke, qui confirme plus que jamais le goût de l'auteur pour les crossover entre ses séries. Personnage parmi les plus attachants de la série A town where you live (en tout cas, à mes yeux, c'était le personnage le plus attachant de cette série souvent médiocre), et s'affichant ici sur la jaquette du volume, Asuka Mishima est de retour le temps d'un arc, et (comme souvent dans ce genre de crossover dans le temps) c'est un plaisir de découvrir ce qu'elle est devenue après la fin d'A town where you live. Le crossover ne s'arrêtera pas à elle, d'ailleurs, puisque les deux personnages principaux d'A town sont aussi brièvement de la partie, et que l'on découvrira même un lien entre Tsubasa et Yuzuki, l'héroïne d'A town where you live. Après le cas de Shiori Amaya (qui, rappelons-le, était aussi un personnage d'A town where you live - particulièrement irritante à l'époque).
Mais bien sûr, faire appel à d'anciens personnages ne fait pas tout, et dans l'ensemble cet arc démarre plutôt bien, en particulier parce que Ryûnosuke devra se frotter à une autre facette de son travail: les négociations avec des acteurs extérieurs au manga, où il y a pas mal de chose à prendre en compte comme l'image des stars, et aussi tout simplement le respect de son interlocuteur afin qu'il n'y ait pas de retombées négatives sur le magazine. De ce côté-là, Kouji Seo y va un peu en mode gros sabots: non seulement le manager d'Asuka est un homme détestable car très imbu de sa personne (mais du coup, on aime bien le détester), mais en plus la façon dont le conflit avec lui se résout est facile en reposant sur un heureux hasard (hasard qui semblera encore plus gros pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas l'amitié entre Asuka et Shiori via A town where you live). Cependant, le résultat est assez efficace et prenant.
Tandis que la fin du tome marque l'arrivée d'une nouvelle recrue au tempérament assez marqué et que Ryû va devoir "former", on a donc un volume qui fait le job. Malgré quelques facilités et quelques éléments qui auraient pu être plus détaillés sur les "coulisses" du manga, Hitman reste ici une lecture vraiment chouette, où pour l'instant on a le sentiment que Kouji Seo sait où il va.
14/09/2022 