Haikyu !! - Les as du volley ball Vol.14 : Critiques La bataille des dégonflés

Les compétitions départementales se poursuivent et Karasuno affronte la remarquable équipe de Wakutani Minami. Chaque établissement donne le meilleur de lui-même, mais ce sont les « Corbeaux sans ailes » qui parviennent à prendre l’avantage sur le premier set. Mais dans cette frénésie, Tanaka et Sawamura se heurtent, ce dernier se retrouvant blessé et contraint de quitter le match. Sans leur chef d’équipe, comment réagira Karasuno face à des adversaires qui s’adaptent de plus en plus à leur jeu ?

Après avoir développé un début de match qui présentait Karasuno comme supérieur à l’équipe adverse, Haruichi Furudate nous rappelle que ses héros ne sont pas infaillibles, aboutissant alors à un quatorzième volume qui nous prend véritablement à contrepied, s’éloignant alors de la facilité des précédents matchs pour les « Corbeaux sans ailes ». Par le simple accident de Sawamura, c’est la solidité même de l’équipe qui est mise à mal, rappelant alors que l’état psychologique d’un joueur importe plus que ses compétences physiques, preuve en est une rencontre qui s’avère dès lors bien plus serrée que dans l’opus précédent. Ainsi, cela aboutit à un match passionnant, enchaînant les rebondissements et présentant des joueurs allant au bout d’eux même pour remporter la victoire, ce qui nous rappelle le haut niveau de la lutte contre Aoba Josai en termes d’intensité. Difficile alors de ne pas frétiller quand on sait que pour la rencontre suivante, nos héros feront face à une équipe redoutable à laquelle ils se sont déjà opposés par le passé…

Mais surtout, le mangaka surprend par l’importance qu’il donne à des personnages bien trop laissés en retrait. Tsukushima s’étant surpassé lors des précédents volumes, ce sont Ennoshita et Yamaguchi qui se présentent comme les outsiders que nous n’avions pas vus venir. Le travail sur le personnage d’Ennoshita, bien que tardif, est très intéressant puisqu’il est pour l’instant présenté comme une relève pour Sawamura dont les jours en tant que joueur de Karasuno sont comptés. Transparent jusqu’à présent, le joueur est finalement l’un des éléments les plus plaisants à découvrir tant il présente une autre facette qu’un individu peut avoir dans son rapport à sa passion, un sport ou un rêve. A côté de lui, les autres joueurs brillent un peu moins, mais sont quand même très présents, notamment sur la phase finale du match qui s’avère menée d’une main de maître tant chacun parvient à tirer son épingle du jeu. Définitivement, il semble que les « Champions en déclin » ne le soient plus vraiment, on rêve alors de cet instant où ils pourront prendre leur revanche sur Aoba Josai.

Gageons que ce volume propose deux suppléments originaux. Le plus court est un chapitre dessiné par l’auteur afin de promouvoir un jeu de cartes japonais sur le volleyball, Vobaka. Mais on retient surtout ce petit cross-over d’une quinzaine de pages au sein desquelles les personnages de Haikyû rencontrent ceux de Nisekoi pour une partie de beach-volley, un résultat du nom de Nisekyû né de la main des auteurs des deux séries. Le chapitre est amusant tant il parvient à exploiter les identités et les personnages des deux séries pour un résultat entièrement délirant. L’alchimie entre les sportifs survoltés de Haikyû et les lycéens déjantés de Nisekoi est bien menée, il faut néanmoins bien connaître les deux œuvres pour être capté par l’humour. Le seul problème vient en fait de la traduction : Djamel Rabahi étant traducteur pour Haikyû uniquement et non Nisekoi, certaines mimiques des personnages de la comédie sentimentale de Naoshi Komi sont traduites différemment, voire très mal adaptées étant donné que monsieur Rabahi ne connaît pas forcément l’univers de la série. Dommage, était-il si difficile de réunir les deux traducteurs pour une collaboration sachant que Kazé est justement l’éditeur de ces deux séries ?