Golden Sheep Vol.2 - Actualité manga
Golden Sheep Vol.2 - Manga

Golden Sheep Vol.2 : Critiques

Kin no hitsuji

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Octobre 2020

En revenant dans sa ville natale après des années, Tsugu pensait avoir retrouvé les choses comme elle les avait laissées, mais n'a pas tout de suite compris que ses trois amis d'enfance ont bien changé. C'est en assistant à la tentative de suicide de Sora que le déclic s'est fait, et l'adolescente a alors pris une décision radicale: fuir cette ville de province avec Sora, et gagner Tokyo où se trouvent son père et son grand-père. La jeune fille a ainsi pu recroiser la route de son libre musicien de père, avant d'élire domicile avec Sora chez le grand-père Jinji, où tous deux s'installent pour relancer sa petite boutique de croquettes en se faisant embaucher, gîte et couverts compris. Sous la houlette de ce vieux homme un peu exubérant, les deux adolescents s'adonnent du mieux qu'ils peuvent, quotidiennement, à leur travail, en assimilant avec application la fabrication des croquettes. Une chose en apparence simple, mais qui sera peut-être le début d'un renouveau pour Sora...

"Il y a deux jours, je voulais mourir... Et aujourd'hui, je manque une croquette à la viande dans une ville que je ne connais pas."

Cette phrase témoigne assez bien de l'état d'esprit dans lequel se retrouve Sora au fil de ce deuxième volume. Sauvé de la mort par Tsugu dans le tome 1, il l'a suivie jusqu'à la capitale, où c'est une sorte de reconstruction qui l'attend. Il s'applique dans son job, y trouve même du plaisir, peut compter sur la présence de Tsugu pour qui ses sentiments semblent clairement évoluer au fil de leur quotidien ensemble, que ce soit à la boutique ou lors de sorties... Le garçon qui voulait disparaître, qui se sentait faible et inutile retrouve ici goût à la vie, se trouve une place... Mais à présent que Tsugu et lui ne sont plus dans leur ville natale, qu'en est-il des de leurs deux autres amis d'enfance laissés derrière eux ?

Le cas d'Asari reste ici brièvement évoqué, aussi espère-t-on forcément la voir plus approfondie dans le troisième et dernier tome, mais il reste que ce que l'on entrevoit un peu plus d'elle est intéressant, entre la lente prise de conscience que sa jalousie était peut-être mal placée, et les souvenirs d'une certaine jeune fille qui l'a autrefois sauvée quand elle était petite... Cependant, c'est bien Yûshin qui finit par prendre de l'ampleur ici, car suite au départ de son ancien ami et souffre-douleur Sora le jeune garçon se remet sérieusement en question, s'interroge sur ses tares et sur la façon dont il exorcisait ses souffrances intérieures sur Sora, et fait enfin face à ce qu'il est devenu... ou, plutôt à ce qu'il ne veut pas devenir: un déchet incapable de prendre son existence en mains. Le voici donc désireux de passer pro en boxe, lui qui avait lâché les cours il y a longtemps, mais pour cela il devra peut-être aussi oser se confronter à son père, à cet homme qui a tout gâché, à ce paternel auquel il ne veut absolument pas ressembler...

Dans Golden Sheep, chacun de nos héros adolescents continue alors de se frotter aux événements les ayant brisés, pour peut-être mieux se relever. Rien ne sera forcément facile, comme le montrera l'issue du match de boxe de Yûshin. Mais il suffit parfois de trois fois rien, de choses simples, pour parvenir à avancer à nouveau et à se retrouver. Que ce soit pour Sora avec le travail à la boutique et la présence de Tsugu, ou pour Yûshin avec la vérité sur les regrets d'un père et le simple sauvetage d'un petit chaton.

"En réalité... nous sommes tous exactement comme avant..."

Le récit de reconstruction adolescente de Kaori Ozaki se bonifie donc, comme on pouvait l'espérer de la part de cette talentueuse mangaka. Les avancées simples de ses jeunes héros ont un sens, et on adore suivre leur reprise en mains sous le style fluide et sincère de l'autrice, d'autant que tout semble nous promettre une fin à la hauteur dans le prochain volume.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction