Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 25 Août 2020
Chronique 2 :
Alors que Hijikata continue de chercher les peaux des tatoués, la course poursuite entre le groupe de Kiroranke et celui de Sugimoto se poursuit mais est sur le point de toucher à sa fin ! Alors que Ashirpa se remémore les secrets que son père lui a enseigné justement dans le but de décoder le mystère des tatouages, de multiples confrontations s’engagent, violentes et sans concession !
Autant j’ai pu dire du mal de la série et détester certains volumes mais je suis le premier à reconnaître que cela aurait été une erreur de ne pas pousser au-delà l’aventure que nous propose Satoru Noda tant ce tome est grandiose !
Déjà le précédent opus s’avérait vraiment prenant (ce qui est le cas depuis quelques volumes, on ne va pas se mentir), mais ici on passe encore un cap et on a droit au meilleur de Golden Kamui !
On reprend l’évasion où on l’avait laissé, c’est-à-dire avec des prisonniers face à un tigre meurtrier, massacrant sans vergogne tous ceux qui tentent de sortir…une péripétie sans conséquence mais qui a le mérite de montrer une nouvelle fois que quand il s’en donne la peine, Noda est capable d’un coup de crayon remarquable !
Par la suite on va suivre l’avancée du groupe de Kiroranke avec l’ajout de Sofia, une amie du père de Ashirpa, qui va raconter des anecdotes du passé à la jeune fille, curieuse d’en apprendre toujours plus sur son défunt père…
Mais tout ceci n’est là que pour détourner notre attention de la tempête qui arrive : le groupe de Sugimoto est sur le point de rattraper celui d’Ashirpa, le premier va enfin pouvoir libérer la seconde des griffes de Kiroranke et se venger de sa tentative de meurtre…
La course poursuite entamée il y a de ça plusieurs volumes va enfin voir sa conclusion ici…et quelle conclusion ! Les « retrouvailles » sont d’une intensité saisissante, donnant lieu à des affrontements d’une rare violence, où la colère et la rancœur s’expriment librement, donnant lieu à quelques scènes aussi choquantes que surprenantes (en ce qui me concerne j’ai horreur de tout ce qui touche aux yeux…j’ai été servi !)
Il se dégage de la deuxième partie du tome une sauvagerie bluffante, nous poussant à tourner les pages avec frénésie, totalement absorbé par ces confrontations violentes ; le lecteur, en apnée, est ici incapable de prédire ce qui va se produire, qui va finir blessé, qui va mourir, qui va s’enfuir…l’histoire de certains personnages qu’on suit depuis maintenant un long moment va se terminer ici, dans le sang !
Et puis il faut aussi mentionner les retrouvailles tant attendues entre nos deux héros, remarquablement mises en scène, où l’auteur parvient à donner vie à un moment véritablement touchant ! Qu’il va aussitôt dédramatiser avec un nouveau gag en dessous de la ceinture…mais si la plupart de temps je trouve cela ridicule (en plus de venir casser le rythme et l’ambiance), je dois admettre que là j’ai vraiment ri de bon cœur; pour le coup c’est vraiment très drôle !
Il y a donc absolument tout dans ce tome, la conclusion épique d’une phase prenante et surprenante, un humour qui, une fois n’est pas coutume, fait mouche, de la tension, de l’émotion…un tome absolument incroyable !
On ne veut que des volumes comme ça dans Golden Kamui (mais on sait que c’est impossible, pour créer un tel moment de tension, il faut créer une attente, un contexte, des enjeux...ça prend du temps…mais là ça a été fait avec brio) !
Chronique 1 :
A la prison d'Ako, le plan de libération de Sofia semble fonctionner comme sur des roulettes...du moins, jusqu'à ce qu'apparaisse un nouvel adversaire particulièrement inattendu: un tigre de Sibérie particulièrement imposant, qui s'est sans doute perdu jusque-là après avoir traversé le glacé détroit de Tatarie, et sur lequel Satoru Noda nous fera évidemment un petit cours rapide. Face à cet agressif prédateur capable de s'attaquer à tout, peut-être est-ce Sofia qui montrera le plus les crocs, la dame en imposant décidément pas mal... Mais en réalité, le cas de ce gros félin est très vite passé en revue et éclipsé par bien d'autres choses... Le genre de chose faisant atteindre à l'oeuvre des sommets.
Car une fois l'évasion réussie, arrive l'heure de la suite du plan, à savoir la fuite en traversant le détroit certes glacé mais pas dépourvu de dangers. Et comme si cela ne suffisait pas pour la bande de Kiroranke, le groupe de Sugimoto les a quasiment rattrapés, et entame lui aussi la traverser de cette banquise... Et... par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire.
Sur la rencontre entre Ashirpa et Sofia, tout d'abord. En tant qu'ancienne compagne de Kiroranke et de Wilk à l'époque révolutionnaire en Russie, Sofia connaît forcément beaucoup de choses sur le défunt père de la fillette, un homme qu'elle a aimée. Et forcément, Ashirpa, désireuse d'en apprendre plus sur son "acha", ne peut que commencer à l'interroger, pour un résultat riche tant on entrevoit encore un peu plus l'homme que fut Wilk. Un homme "beau et pur" selon Sofia, et qui, pour survivre notamment pendant la révolution, avait des décisions à la fois dures mais logiques, comme sacrifier des vies de compagnons qui ne pouvaient plus s'en sortir. La mentalité de Wilk, certaines de ses évolutions, mais aussi l'origine de son prénom, et plus encore son rêve d'"unifier" les cultures de Hokkaidô et de SKhaline pour mieux préserver les traditions, sont autant de choses que l'on entrevoit... Et tandis qu'Ashirpa apprend tout ça, ce sont aussi des souvenirs enfouis en elle qui lui reviennent. Des souvenirs de moments passés avec ce père quand elle était toute petite. Des moments qui finissent alors pas aboutir sur une certaine avancée que l'on attendait depuis longtemps concernant les tatouages...
Il y a une certaine émotion dans la manière dont Sofia et Ashirpa se remémorent Wilk... mais cette émotion, ils n'ont pas vraiment le temps d'en profiter dans l'urgence d'une situation toujours plus délicate, où les dangers peuvent venir de plusieurs éléments, en tête desquels la rudesse glaciale d'une nature sauvage que Noda rend ici très bien, avec ses glaces se fissurant et bougeant selon les courants, ses tempêtes de neige rendant la progression difficile pour chaque camp. Mais il y a aussi la poursuite des gars de la prison, et, plus encore, ce qui semble alors inévitable et longtemps attendu: les retrouvailles entre les deux camps, des retrouvailles forcément hostiles... Et de ce côté-là, c'est à nouveau Ogata qui fait le plus flipper. Prenant à parti Ashirpa, tentant de l'amadouer en lui mentant avant de la menacer, l'homme froid apparaît plus effrayant que jamais, plus glacial encore que la banquise sur laquelle il se trouve. Il y a aussi comme une pointe de folie en lui concernant son rapport à la mort... L'heure est-elle venue pour Ashirpa de tuer un homme pour la première fois de sa vie ? La jeune fille saura-t-elle déjouer les pièges d'Ogata grâce à sa connaissance impeccable de Sugimoto et à sa confiance envers lui ? Ses retrouvailles avec Sugimoto sont-elles enfin pour maintenant ? On vous laisse évidemment découvrir tout ceci, mais une chose est sûre: le mangaka joue à merveille sur de vrais pics de tension, qui ne font que se confirmer avec ce qui se passe du côté de Kiroranke, Tanigaki (va-t-il pouvoir venger Inkarmat ?), ou même Tsukushima et Koito qui ne sont aucunement oubliés.
En somme, on a un volume faisant faire un bon important à l'intrigue, et nous faisant passer par nombre de choses: à la fois rude, violent, glacial, mais aussi un brin émouvant pour le portrait de Wilk, pour le lien d'Ashirpa avec ce dernier et avec Sugimoto, et pour la disparition annoncée d'un personnage de premier plan... Même les quelques notes d'humour assez typiques de l'auteur passent très bien et savent même surprendre parfois (Koito pourra dire merci à ce phoque), même s'il en fait un peu trop avec le pipi de Shiraishi. Finalement, la seule vraie limite concerne le cas de Svetlana qui semble trop resurgir comme un cheveu sur la soupe, mais ça n'entache pas vraiment un volume particulièrement impressionnant. Un volume concrétisant pleinement tout le gain de qualité que la série a montré depuis déjà plusieurs tomes.
Alors que Hijikata continue de chercher les peaux des tatoués, la course poursuite entre le groupe de Kiroranke et celui de Sugimoto se poursuit mais est sur le point de toucher à sa fin ! Alors que Ashirpa se remémore les secrets que son père lui a enseigné justement dans le but de décoder le mystère des tatouages, de multiples confrontations s’engagent, violentes et sans concession !
Autant j’ai pu dire du mal de la série et détester certains volumes mais je suis le premier à reconnaître que cela aurait été une erreur de ne pas pousser au-delà l’aventure que nous propose Satoru Noda tant ce tome est grandiose !
Déjà le précédent opus s’avérait vraiment prenant (ce qui est le cas depuis quelques volumes, on ne va pas se mentir), mais ici on passe encore un cap et on a droit au meilleur de Golden Kamui !
On reprend l’évasion où on l’avait laissé, c’est-à-dire avec des prisonniers face à un tigre meurtrier, massacrant sans vergogne tous ceux qui tentent de sortir…une péripétie sans conséquence mais qui a le mérite de montrer une nouvelle fois que quand il s’en donne la peine, Noda est capable d’un coup de crayon remarquable !
Par la suite on va suivre l’avancée du groupe de Kiroranke avec l’ajout de Sofia, une amie du père de Ashirpa, qui va raconter des anecdotes du passé à la jeune fille, curieuse d’en apprendre toujours plus sur son défunt père…
Mais tout ceci n’est là que pour détourner notre attention de la tempête qui arrive : le groupe de Sugimoto est sur le point de rattraper celui d’Ashirpa, le premier va enfin pouvoir libérer la seconde des griffes de Kiroranke et se venger de sa tentative de meurtre…
La course poursuite entamée il y a de ça plusieurs volumes va enfin voir sa conclusion ici…et quelle conclusion ! Les « retrouvailles » sont d’une intensité saisissante, donnant lieu à des affrontements d’une rare violence, où la colère et la rancœur s’expriment librement, donnant lieu à quelques scènes aussi choquantes que surprenantes (en ce qui me concerne j’ai horreur de tout ce qui touche aux yeux…j’ai été servi !)
Il se dégage de la deuxième partie du tome une sauvagerie bluffante, nous poussant à tourner les pages avec frénésie, totalement absorbé par ces confrontations violentes ; le lecteur, en apnée, est ici incapable de prédire ce qui va se produire, qui va finir blessé, qui va mourir, qui va s’enfuir…l’histoire de certains personnages qu’on suit depuis maintenant un long moment va se terminer ici, dans le sang !
Et puis il faut aussi mentionner les retrouvailles tant attendues entre nos deux héros, remarquablement mises en scène, où l’auteur parvient à donner vie à un moment véritablement touchant ! Qu’il va aussitôt dédramatiser avec un nouveau gag en dessous de la ceinture…mais si la plupart de temps je trouve cela ridicule (en plus de venir casser le rythme et l’ambiance), je dois admettre que là j’ai vraiment ri de bon cœur; pour le coup c’est vraiment très drôle !
Il y a donc absolument tout dans ce tome, la conclusion épique d’une phase prenante et surprenante, un humour qui, une fois n’est pas coutume, fait mouche, de la tension, de l’émotion…un tome absolument incroyable !
On ne veut que des volumes comme ça dans Golden Kamui (mais on sait que c’est impossible, pour créer un tel moment de tension, il faut créer une attente, un contexte, des enjeux...ça prend du temps…mais là ça a été fait avec brio) !
Chronique 1 :
A la prison d'Ako, le plan de libération de Sofia semble fonctionner comme sur des roulettes...du moins, jusqu'à ce qu'apparaisse un nouvel adversaire particulièrement inattendu: un tigre de Sibérie particulièrement imposant, qui s'est sans doute perdu jusque-là après avoir traversé le glacé détroit de Tatarie, et sur lequel Satoru Noda nous fera évidemment un petit cours rapide. Face à cet agressif prédateur capable de s'attaquer à tout, peut-être est-ce Sofia qui montrera le plus les crocs, la dame en imposant décidément pas mal... Mais en réalité, le cas de ce gros félin est très vite passé en revue et éclipsé par bien d'autres choses... Le genre de chose faisant atteindre à l'oeuvre des sommets.
Car une fois l'évasion réussie, arrive l'heure de la suite du plan, à savoir la fuite en traversant le détroit certes glacé mais pas dépourvu de dangers. Et comme si cela ne suffisait pas pour la bande de Kiroranke, le groupe de Sugimoto les a quasiment rattrapés, et entame lui aussi la traverser de cette banquise... Et... par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire.
Sur la rencontre entre Ashirpa et Sofia, tout d'abord. En tant qu'ancienne compagne de Kiroranke et de Wilk à l'époque révolutionnaire en Russie, Sofia connaît forcément beaucoup de choses sur le défunt père de la fillette, un homme qu'elle a aimée. Et forcément, Ashirpa, désireuse d'en apprendre plus sur son "acha", ne peut que commencer à l'interroger, pour un résultat riche tant on entrevoit encore un peu plus l'homme que fut Wilk. Un homme "beau et pur" selon Sofia, et qui, pour survivre notamment pendant la révolution, avait des décisions à la fois dures mais logiques, comme sacrifier des vies de compagnons qui ne pouvaient plus s'en sortir. La mentalité de Wilk, certaines de ses évolutions, mais aussi l'origine de son prénom, et plus encore son rêve d'"unifier" les cultures de Hokkaidô et de SKhaline pour mieux préserver les traditions, sont autant de choses que l'on entrevoit... Et tandis qu'Ashirpa apprend tout ça, ce sont aussi des souvenirs enfouis en elle qui lui reviennent. Des souvenirs de moments passés avec ce père quand elle était toute petite. Des moments qui finissent alors pas aboutir sur une certaine avancée que l'on attendait depuis longtemps concernant les tatouages...
Il y a une certaine émotion dans la manière dont Sofia et Ashirpa se remémorent Wilk... mais cette émotion, ils n'ont pas vraiment le temps d'en profiter dans l'urgence d'une situation toujours plus délicate, où les dangers peuvent venir de plusieurs éléments, en tête desquels la rudesse glaciale d'une nature sauvage que Noda rend ici très bien, avec ses glaces se fissurant et bougeant selon les courants, ses tempêtes de neige rendant la progression difficile pour chaque camp. Mais il y a aussi la poursuite des gars de la prison, et, plus encore, ce qui semble alors inévitable et longtemps attendu: les retrouvailles entre les deux camps, des retrouvailles forcément hostiles... Et de ce côté-là, c'est à nouveau Ogata qui fait le plus flipper. Prenant à parti Ashirpa, tentant de l'amadouer en lui mentant avant de la menacer, l'homme froid apparaît plus effrayant que jamais, plus glacial encore que la banquise sur laquelle il se trouve. Il y a aussi comme une pointe de folie en lui concernant son rapport à la mort... L'heure est-elle venue pour Ashirpa de tuer un homme pour la première fois de sa vie ? La jeune fille saura-t-elle déjouer les pièges d'Ogata grâce à sa connaissance impeccable de Sugimoto et à sa confiance envers lui ? Ses retrouvailles avec Sugimoto sont-elles enfin pour maintenant ? On vous laisse évidemment découvrir tout ceci, mais une chose est sûre: le mangaka joue à merveille sur de vrais pics de tension, qui ne font que se confirmer avec ce qui se passe du côté de Kiroranke, Tanigaki (va-t-il pouvoir venger Inkarmat ?), ou même Tsukushima et Koito qui ne sont aucunement oubliés.
En somme, on a un volume faisant faire un bon important à l'intrigue, et nous faisant passer par nombre de choses: à la fois rude, violent, glacial, mais aussi un brin émouvant pour le portrait de Wilk, pour le lien d'Ashirpa avec ce dernier et avec Sugimoto, et pour la disparition annoncée d'un personnage de premier plan... Même les quelques notes d'humour assez typiques de l'auteur passent très bien et savent même surprendre parfois (Koito pourra dire merci à ce phoque), même s'il en fait un peu trop avec le pipi de Shiraishi. Finalement, la seule vraie limite concerne le cas de Svetlana qui semble trop resurgir comme un cheveu sur la soupe, mais ça n'entache pas vraiment un volume particulièrement impressionnant. Un volume concrétisant pleinement tout le gain de qualité que la série a montré depuis déjà plusieurs tomes.