Gantz - Perfect Edition Vol.1 - Actualité manga
Gantz - Perfect Edition Vol.1 - Manga

Gantz - Perfect Edition Vol.1 : Critiques

Gantz

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 28 Juillet 2017

Gantz fait partie de ces séries qui ont fait la gloire des éditions Tonkam. Démarré dans les années 2000, le manga a beaucoup fait parler de lui, au point de bénéficier de spin-offs, d’un anime et même de deux films live. A l’heure où le dérivé de la série, Gantz G, paraît en France, Delcourt / Tonkam remet la série, initialement en 37 tomes, aux goûts du jour avec une nouvelle édition dite "Perfect".

Kei Kurono est un lycéen assez ordinaire, quoique détaché du monde qui l’entoure. Alors qu’il attend le métro, il agit contre sa volonté en allant aider Masaru Kato, une vieille connaissance qui a tourné délinquant, à remonter un homme alcoolisé tombé sur les rails. Geste qui sera fatal aux deux jeunes garçons, puisque ces derniers se font faucher par un train sans arrêt. Seulement, Kei et Masaru ne sont pas morts, ils reprennent leurs esprits dans un appartement, en compagnie d’autres individus pourtant censés être décédés aussi. Devant eux, une étrange sphère qui va ordonner à la bande de traquer « l’homme poireau ». Sans connaître le fin mot de l’histoire, Kei et Masaru se lancent dans une aventure qui les dépassent…

A l’heure de cette réédition, le genre du survival a plus que le vent en poupe, et aboutit souvent à des œuvres axées sur l’horreur et sans réelle originalité pour la plupart. Avec Gantz, Hiroya Oku voyait le genre d’une toute autre manière, ce premier tome abordant le sujet de manière gore et sexy, avec une bonne dose de science-fiction.

L’avantage de ce premier volume est de constituer à lui-seul une mise en bouche suffisante, là où le premier tome s’achevait lors de la première mission narrée par l’œuvre. Sur ce premier pavé de 22 chapitres, le lecteur a de quoi se plonger dans l’univers de la série… et quel univers ! La force des débuts de Gantz est évidemment son intrigue teintée de mystères, ses multiples questionnements qui inondent la tête du lecteur comme celles des personnages. Pourquoi les héros ne sont-ils pas morts au début de l’œuvre ? Quelle est cette étrange sphères ? Et quelles sont les créatures que nos héros doivent traquées ? Quelques réponses sont données vers la fin du tome, mais assez peu, et toutes ces énigmes permettent une immersion efficace dans ce premier volume où l’action domine. Car au-delà de la lutte entre cette poignée de personnages et des individus qui s’apparentent à des extra-terrestres, ce sont des réponses qu’attend patiemment le lecteur. Et si le voile se lève sur certains mystères, au fil du tome, d’autres énigmes apparaissent progressivement. Du point de vue scénaristique, le rythme est donc soutenu et à ce rythme, Gantz s’apparente déjà comme un divertissement efficace à 100%.

A cela s’ajoute le cocktail élaboré par l’auteur qui jongle entre différents registres. Il surprend par son univers hautement SF où s’entremêlent espèces extra-terrestres, mystères technologiques et présence d’armes futuristes, le tout pour justifier la portée action du récit. Dès que la mission commence, le rythme se montre effréné et le mangaka n’hésite pas à montrer une certains démesure, hémoglobine d’abord, puis dans la frénésie de l’action. Ce premier tome tient alors aisément en haleine par son traitement de l’aspect survie. Kei, Masaru et leurs compagnons s’en rendent vite compte, ils sont face à des dangers dont ils ignorent la nature. Dans ce genre de situation, chaque erreur peut coûter la vie, et c’est cette facette du récit qui apporte très souvent une tension bien rodée, le tout marquée par des extra-terrestres parfois inoffensifs d’apparence, tandis que d’autres symbolisent le danger par leur simple carrure. La survie se fait au sens propre, il s’agit donc d’échapper à un ennemi inconnu, ou de l’abattre.

Le titre marque ainsi les personnalités des principaux personnages en s’orientant vers le dilemme, le fait d’avoir le cœur, ou non, de laisser un ennemi mortel en vie. Malgré deux têtes d’affiches qui paraissent caricaturales à première vue, ce premier tome de Gantz prend progressivement le temps de les approfondir, notamment en ce qui concerne Kei, le héros de la série. Masaru, par sa noblesse, s’attire sans mal notre sympathie, tandis que Kei Kishimoto, la demoiselle qui se montrera vite du côté du binôme, a pour l’instant un simple rôle d’atouts sexy pour ponctuer un peu le récit. Et c’est assez dommage de limiter la jeune fille à ça pour le moment, Hiroya Oku n’hésitant pas à la présenter de manière sexy sur les illustrations d’entre-deux chapitres, même lorsque le contexte du scénario ne le justifie pas. On passera alors sur cette scène… étrange, celle où un chien vient lécher l’entrejambe de la jeune fille, sans que celle-ci paraisse plus affolée que ça. Le bon goût n’est pas toujours présent, mais la fin du volume vient rattraper ces maladresses en mettant la jeune Kei au centre de nouveaux mystères, une belle frustration tant on ne demande désormais qu’à lire la suite.

A l’heure où Last Hero Inuyashiki, dernière série en date de l’auteur, se poursuit en France, il est intéressant d’observer l’évolution du trait de l’auteur, entre les années 2000 et 2017. Dès ce premier tome de Gantz, le mangaka a un goût pour les plans recherchés en ce qui concerne la mise en scène, et les décors foisonnants de manière à rendre l’intrigue crédible. Son sens du détail n’est pas encore celui qu’il acquerra progressivement mais déjà, l’auteur fait preuve d’un grand dynamisme visuel, un élément qui aide à rendre l’action prenante.

Le point qui fâche serait peut-être l’édition. Alors que l’on s’attendait à voir une véritable deluxe, à l’image de ce que fait l’éditeur sur Hikaru no Go, cette "Perfect Edition" n’est rien de moins qu’une version double. Pas de pages couleurs ni de suppléments, et le papier lui-même est de qualité très moyenne. On notera toutefois que financièrement, s’attaquer à cette réédition est plus intéressant, le tome simple étant vendu presque une dizaine d’euros contre quinze pour cette Perfect.

Sur ce premier volet, Gantz s’imposer comme un divertissement pur et efficace. L’action pleut tous comme les mystères qui entourent le scénario, et le style de Hiroya Oku est suffisamment efficace et dynamique pour nous propulser dans son univers. L’intérêt du lecteur est bien là, on attend désormais de voir ce que l’aventure nous réserve.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs