Gambling School Vol.6 : Critiques

Yumeko, la folle des jeux, vient de mettre K.O. Manyûda, sous les yeux de tous. C'est une nouvelle tête du conseil des élèves qui tombe... si bien qu'immanquablement, la présidente Kirari Momobomi s'intéresse de plus près que jamais à Yumeko. Kirari sait très bien comment arrêter Yumeko: il suffirait simplement de faire parler son autorité de présidente pour l'interdire de jouer ! Mais elle choisit de ne rien en faire, comme une connivence avec Yumeko. Les deux adolescentes, sans rien en dire, semblent étonnamment bien se comprendre... et il y en a forcément une que ça enrage: la secrétaire du conseil Sayaka Igarashi, qui a toujours tout fait pour Kirari, par passion pour elle. Ne supportant pas l'affront, Sayaka provoque Yumeko en duel... mais Yumeko refuse d'abord, car les enjeux ne sont pas assez dangereux ni excitants. Seulement, Kirari ne rate pas l'occasion de faire tester une tour gigantesque qu'elle a créée spécialement pour les jeux, et en accentuant les enjeux du duel. C'est bien simple: si Yumeko perd, elle arrêtera de jouer. Si Sayaka perd, non seulement elle redeviendra une étrangère pour Kirari, mais en plus elle devra se jeter du haut de la tour... Et si Yumeko gagne, le conseil s'en retrouverait plus ébranlé que jamais.

"Quel que soit le résultat, cette école va bientôt changer."

Gambling School rattrape et dépasse ici le contenu de la première saison de l'anime, ce qui confirme par la même occasion que la fin de l'anime était bel et bien une conclusion inédite. Par la même occasion, ce 6e tome marque la conclusion d'une première grande partie dans la série, et contrairement à ce que l'on pouvait attendre, ce n'est pas Kirari que Yumeko va affronter, mais Sayaka... ou presque.

En effet, ici, l'ombre de Kirari n'est jamais loin dans le jeu au sein de la tour, ne serait-ce que parce qu'elle est pour Sayaka tout l'enjeu de l'affrontement contre Yumeko. Mais en plus, Kirari, présente pendant l'épreuve, ponctue parfois les choses de ses petits commentaires. Et surtout, c'est elle qui a fait construire la tour, elle en connaît tous les secrets et les recoins, alors qui sait si, comme elle l'a fait lors du jeu de Yumeko contre Nishinotôin, elle n'a pas prévu quelques pièges ? C'est beau être Sayaka qui joue, Kirari est alors omniprésente et impose sa présence avec force, jusqu'à la fin, et il en ressort beaucoup de choses sur elle: sa mentalité vis-à-vis des jeux, son rapport avec Yumeko, sa relation avec sa fidèle Sayaka... Il y a définitivement quelque chose de dingue aussi chez la présidente du conseil, et elle le prouvera largement, surtout à la fin ! 

Cela dit, c'est bel et bien Sayaka elle-même que l'on suit le plus longuement pendant ce jeu, notamment grâce à une narration qui se focalise surtout sur elle et qui nous fait suivre ses pensées. Pensées qui, au-delà de ses moments de doutes et de certitudes pendant son avancée dans le jeu, sont surtout tournées vers celle qui a complètement bouleversé sa vie... Que représente Kirari pour elle, en profondeur ? On aura tout le loisir de le découvrir, et de cerner un peu mieux cette fille si sérieuse, aux qualités de raisonnement incroyables, qui déteste pourtant cordialement les jeux, mais qui est prête à absolument tout pour "sa" Kirari... y compris à mourir.

Quant au jeu en lui-même... On adorera le côté excessif de son cadre, cette tour bâtie sur mesure par Kirari avec ses machineries et ses champs de fleurs. En revanche, le déroulement de l'épreuve n'est pas ce qu'on a vu de plus passionnant côté jeux depuis le début de la série. Il s'agit de redescendre au pied de la tour et de remonter avec une fleur de lys, tout en résolvant quelques casse-tête pour pouvoir avancer. Système hexadécimal, mahjong... les différentes énigmes, en dehors de la première qui est assez bien expliquée, sont vite passées en revue et on s'y sent peu impliqué. Mais l'intérêt premier de ce volume vient clairement des trois demoiselles qui l'animent.

Il en résulte un tome prenant, surtout grâce au trio Yumeko-Kirari-Sayaka, toujours sublimé par les dessins d'un auteur qui ne se prive pas sur les expressions faciales travaillées en gros plan, sur de grandes cases, et régulièrement excessives. C'est, dans l'ensemble, une très bonne fin de première partie que s'offre Gambling School, tout au long de cet épais volume de 250 pages.