Evil Heart Vol.6 - Actualité manga

Evil Heart Vol.6 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Septembre 2011

Saga débutée en France il y a 5 ans, Evil Heart touche ici enfin à sa conclusion, avec ce sixième tome, le deuxième de la dernière partie.

Depuis le début, le destin du jeune Umeo Masaki et de sa soeur Machiko a su nous chambouler. Le garçon, qui cachait son malaise familial sous un caractère fougueux et violent, a découvert via l'aïkido un moyen de se soulager et de se poser pour protéger sa famille. Ce sport, bénéfique pour lui, l'a amené à faire des rencontres l'ayant remis sur le droit chemin, à faire la connaissance de personnes qui s'inquiètent véritablement de son sort, en tête son professeur Daniel, mais aussi la jolie Tsuru, autre élève du professeur, et son grand-père.
Mais à présent, le bout de route le plus difficile reste à accomplir pour Umeo: sa mère va enfin sortir de prison, où elle s'était retrouvée après avoir protégé les siens de la folie destructrice de Shigeru, son fils aîné, qui a juré de se venger en tuant celle qui l'a poignardé quand elle sera de nouveau libre. L'heure pour notre héros de se confronter à son frère est venue, le jour-même où il doit passer son test d'aïkido...

Après des retrouvailles intenses avec le petit monde d'Evil Heart dans le cinquième tome, voici donc l'heure de la sortie de prison de la mère d'Umeo. L'occasion de retrouvailles touchantes entre celle-ci et Machiko, lors d'une séance shopping entre mère et fille qui serait tout ce qu'il y a de plus banale dans un autre contexte. On reste touché par ce que l'on voit, par les immenses regrets de la mère vis-à-vis de ses enfants, par ces retrouvailles mère-fille, par ces courts instants de calme avant la tempête. Car, très vite, tout va dégénérer, à partir du moment où la mère des Masaki va disparaître en laissant sa fille en plan.

De son côté, Shigeru semble avoir trouvé la force de lutter contre sa haine grâce à l'amour qu'il s'est trouvé pour une jeune femme battue. Mais la sensibilité du jeune homme, qui reste à fleur de peau, pourrait bien exploser à cause de quelques phrases maladroites d'une compagne elle aussi mal dans sa peau.

Quant à Ume, son test d'évaluation en aïkido accapare son attention. Sous le coup du stress, le jeune garçon commet des erreurs, mais émet la volonté de continuer son test pour progresser, affiche son désir d'aller de l'avant. Mais lui aussi va voir son destin le rattraper lorsqu'il apprend que sa mère tout juste sortie de prison a disparu dans la nature.

Ainsi, de fil en aiguille, les destins des membres de la famille Masaki se rejoignent pour l'explosion finale. Tout deux sur les nerfs, Umeo et Shigeru se retrouvent finalement face à face, pour un long, très long, peut-être un peu trop long combat, au sien duquel notre héros va néanmoins réussir à trouver la force d'appliquer ce qu'il a appris grâce à l'aïkido. Les deux frères extériorisent enfin toutes leur haine et leurs craintes, par le biais d'un duel capable d'aller très loin dans la violence.
Mais la solution aux problèmes est évidemment au-delà du combat, qui n'est qu'une étape inévitable vers la rédemption, un véritable moyen pour Umeo et Shigeru de se communiquer leur mal être.

Tomo Taketomi réussit pleinement son pari en réussissant à faire ressortir les joies, doutes et craintes de ses protagonistes, qu'il s'agisse d'Umeo, Shigeru ou de leur mère, via une bonne exploitation de l'aïkido, véritable ressort vers la recréation, mais aussi grâce à un coup de crayon plus sensible que jamais, capable d'offrir des expressions faciales de haine, de désespoir ou de joie réellement touchantes. Suivre la figure emplie de joie de Machiko est un délice, voir les deux frères s'entredéchirer est poignant. Les émotions passent toutes seules.

On comprend qu'il ne manque pas grand chose aux membres de la famille Masaki pour se reconstruire. Quelques années auparavant, tout a dérapé et les personnages se sont laissés entraîner dans une spirale de violence dont il est difficile de sortir. Pourtant, aucun n'est foncièrement mauvais, et que ce soit dans l'aïkido ou dans les paroles, il suffirait d'une communication un peu plus franche, celle-là même qui est capable de soulever des montagnes, pour que la situation s'améliore. Mais les Masaki en seront-ils, au final, capables ? Ils ont sombré ensemble, et c'est ensemble qu'ils devront se redresser.

Si l'on pourrait éventuellement émettre quelques bémols au sujet de la façon dont tous les événements se regroupent (Umeo devant passer son test et Shigeru devant faire face à de dures paroles juste au moment où leur mère sort de prison) et de la longueur du duel entre les deux frère, la conclusion de l'histoire sonne d'Evil Heart sonne bel et bien comme une jolie et humaine leçon de vie, où l'on ressent à 100% tout le chemin parcouru par les personnages. En six volumes, la série a su proposer un contenu riche et poignant, qui mérite de figurer dans toute mangathèque qui se respecte.


 


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs