Etranger du Zéphyr (l') Vol.4 - Actualité manga
Etranger du Zéphyr (l') Vol.4 - Manga

Etranger du Zéphyr (l') Vol.4 : Critiques

Harukaze no Etranger

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Août 2021

Sorti au Japon le 25 août 2020, le tome 4 de L'Etranger du Zéphyr est donc arrivé dans son pays d'origine un peu plus de 3 ans après le 3e volume, alors qu'auparavant l'oeuvre suivait un rythme assez stable d'un tome par an. Mais si cette attente permet à Kii Kanna de peaufiner tranquillement la qualité de son récit, on ne s'en plaindra clairement pas, d'autant plus que ça lui a permis, en parallèle, de plancher sur d'autres très bons projets comme le one-shot Nos Meilleures Vies, sorti en France chez Sakka/Casterman.

En France, l'attente fut donc forcément tout aussi longue, puisque ce 4e volume est paru fin juillet, là aussi un peu plus de trois années après le tome 3. Cela dit, le timing des éditions Hana est bon, puisqu'il colle non seulement à l'arrivée prochaine chez elles de "queue", le magnifique artbook de Kii Kanna, mais aussi à l'arrivée en France de l'adaptation animée de L'Etranger de la Plage, disponible sur la plateforme Wakanim depuis le 9 juillet.

La toute fin du volume 3 nous laissait sur une belle perspective, avec une ellipse de quelques années. Cela fait désormais 5 ans que Mio et Shun sont réellement en couple. Cinq années que Mio est donc venu habiter au sein de la famille Hashimoto, où il semble s'être très bien acclimaté, le jeune homme se donnant même plus que jamais dans les tâches quotidiennes en ce moment à cause des coups de fatigue de sa belle-mère Yuriko. Shun, de son côté, a fini par être catalogué écrivain gay et, après s'être beaucoup donné dans l'écriture de livres qui se sont honnêtement vendus, a décidé de faire une pause. A part ça, il y a désormais un chien de plus dans la famille, tandis que le chat vieillit tranquillement... mais actuellement, une petite tornade de 13 ans menace d'éclater à tout moment chez les Hashimoto, et il s'agit de Fumi. Cinq années s'étant écoulées, le petit garçon de primaire est devenu un collégien qui entame sa crise d'adolescence, crise que la famille a du mal à bien gérer puisque Shun (et Mio non plus, d'ailleurs) n'en a jamais fait. Les cheveux désormais décolorés comme pour se démarquer, Fumi semble en permanence vouloir attirer l'attention de celle qu'il aime... et sa dulcinée, qu'il porte dans son coeur depuis tout petit, est plutôt difficile d'accès puisqu'il s'agit de cette chère Sakurako, bien plus âgée qu'elle, et qui était autrefois fiancée à Shun !

L'essentiel du volume se focalise alors sur le cas de cet adolescent qui, de petit garçon mignon et plutôt innocent, est désormais passé à ado en pleine crise, crise qui s'exprime essentiellement à travers sa passion pour Sakurako. Le jeune garçon cherche comment attirer son attention, s'agace d'être encore considéré comme un enfant, s'énerve même sur Shun dont le couple qu'il forme avec Mio semble lui faire du mal... et Kii Kanna, loin de se limiter à la relation homo de ses deux personnages principaux, distille alors, à travers ce jeune garçon un peu à fleur de peau en ce moment, un portrait efficace d'une part de la jeunesse et plus précisément de cette période-clé et difficile qu'est la crise d'adolescence. Face à une Sakurako plus jolie que jamais et qui affirme assez fortement ses choix de vie (elle ne s'imagine aucunement se remettre avec quelque un jour par exemple, et c'est bel et bien son choix, pour des raisons qu'elle garde pour elle), Fumi passe par toutes les émotions, s'agace, est intimidé, a même de sacrés élans de classe en finissant par affirmer haut et fort ce qu'il a au fond de lui... Et ce qui fait un bien fou, c'est que même s'il est un ado de 13 ans amoureux d'une femme d'une quinzaine d'années de plus que lui, son entourage ne le prend jamais de haut, ne se moque pas.

Mais à côté de ça, Kii Kanna, bien sûr, n'oublie aucunement son duo principal. Tandis que Shun se laisse un peu plus aller, Mio commence à s'interroger par la force des choses: celui qu'il aime commencerait-il à se lasser de lui ? En plus, leur dernière fois remonte à un bail... alors qu'en est-il ? La réponse ne manquera pas de se dessiner tout naturellement et simplement, sans grand chambardement, mais avec un côté à la fois assez amusant et mignon, notamment via les passage de l'album photos et du rencard.

Et visuellement, c'est évidemment toujours aussi craquant, entre les bouilles toutes douces, la très bonne gestion des trames, ou le talent de l'autrice pour nous pousser à observer divers petits détails (ne serait-ce que le chat qui se prélasse).

Après une longue attente, la suite de L'Etranger du Zéphyr ne déçoit donc pas. Tout en étirant ses sujets via la crise d'ado et les sentiments de Fumi, Kii Kanna entretient fort bien le reste, et emballe le tout dans un style visuel et dans une atmosphère toujours aussi réussis.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction