Etranger du Zéphyr (l') Vol.1 - Actualité manga
Etranger du Zéphyr (l') Vol.1 - Manga

Etranger du Zéphyr (l') Vol.1 : Critiques

Harukaze no Etranger

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 31 Mars 2017

Après L'Etranger de la Plage, les éditions Boy's Love nous proposent fort logiquement de découvrir la suite de cette toute première série de Kii Kanna : entamé au Japon en 2014, L'Etranger du Zéphyr compte actuellement deux volumes et est toujours en cours dans son pays d'origine.

Dans l'Etranger de la Plage, nous suivions, sur une petite île d'Okinawa, les débuts de l'histoire d'amour de Shun Hashimoto et Mio Chibana. Le premier, jeune écrivain originaire d'Hokkaido, était venu s'isoler sur l'île, loin de sa famille, loin de tout, après avoir avoué son homosexualité le jour où il devait se marier avec son ex-fiancée Sakurako. Quant au deuxième, originaire de l'île, il n'a jamais connu son père, a été élevé par sa mère jusqu'à ce qu'elle décède quand il était au lycée, puis a rencontré Shun avant de devoir quitter l'île pendant 3 ans pour être pris en charge par son oncle et sa tante. Trois longues années pendant lesquelles il a pu réfléchir sur ce qu'il ressentait exactement pour Shun, avant de revenir lui avouer son amour.
Difficilement, Mio est parvenu, par son naturel et son absence de préjugés, à briser la coquille de Shun et à entamer une relation avec lui. Mais les épreuves ne s'arrêtèrent pas là avec l'arrivée sur l'île de Sakurako, l'ex-fiancée de Shun. Une arrivée bénéfique, la jeune fille ayant pardonné à Shun malgré son amour pour lui, et l'ayant poussé vers Mio à sa manière. Mais une arrivée également annonciatrice de nouveaux problèmes : si Sakurako est venue, c'est avant tout pour annoncer à Shun que son père est malade. Ce père qu'il n'a pas revu depuis le mariage annulé... Presque à contrecoeur tant cela le met mal à l'aise, le jeune écrivain décide en compagnie de Mio d'enfin retourner voir sa famille, à Hokkaidô...

Après le cadre insulaire tropical d'Okinawa, changement de cadre dans cette suite qui nous plonge à Hokkaidô. Bonjour le cadre un peu plus urbain et animé, le froid hivernal avec sa neige... Kii Kanna soigne toujours autant l'atmosphère, et peut compter pour cela sur son soin apporté aux décors omniprésents et riches, sur ses effets crayonnés régulier qui amènent un charme authentique, ou sur son utilisation très nuancée de trames qui amènent souvent une ambiance plus chaleureuse. Un cadre qui change donc d'Okinawa tout en conservant une certaine chaleur, et qui doit aussi beaucoup à un élément au coeur du volume : la famille et les proches.

L'une des petites déceptions de L'Etranger de la Plage était peut-être l'approfondissement pas très poussé de la psychologie de Shun : on comprenait très bien pourquoi il s'était isolé ainsi, mais les thématiques autour de cela restaient en surface. Dans ce premier volume de L'Etranger du Zéphyr, Kii Kanna ne tarde pas à changer la donne en approfondissant impeccablement, sans trop traîner mais avec autant d'impact que de douceur, la façon dont le jeune écrivain s'était ainsi replié sur lui-même. Via de petits focus sur le passé, on découvre un garçon ayant l'impression d'avoir toujours été différent à cause de son homosexualité mal assumée, pensant ne pas pouvoir être accepté tel qu'il est, ayant le sentiment de ne pas être normal, se dégoûtant même. Avec attachement, la mangaka prend le parti d'offrir des thèmes réalistes à son récit en représentant plus encore que dans L'Etranger de la Plage la pression que la société peut mettre ou que l'on peut se mettre soi-même en société quand on se juge trop différent.
Mais à présent, Shun a Mio. Bien sûr rien n'est encore facile, comme l'atteste le regard des passants quand ils se tiennent la main. Mais les deux garçons blessés par leur passé sont désormais présents l'un pour l'autre, et c'est en compagnie de son petit ami que Shun va pouvoir aller affronter le regard de sa famille, après de nombreuses années d'absence...

La découverte de la famille de Shun est excellente car elle évite certains poncifs, en premier lieu concernant la maladie du père qui traduit une certaine malice bénéfique de Sakurako, mais aussi parce que la très longue absence de Shun fait qu'il doit redécouvrir certaines choses sur cette famille qu'il avait laissée en plan, à commencer par la découverte d'un petit frère adorable dont il ignorait l'existence. La mère se présente comme un personnage très positif car éprouvant de la tendresse et de la compréhension pour son fils malgré ce qu'il a fait, et venant alors très bien canaliser un peu la figure la plus crainte par Shun : celle de son père, qui se montre bourru, un peu rustre, critique... mais pas totalement fermé. Gageons que son évolution sur la longueur sera intéressante.
La découverte de cette famille est également très forte pour l'adorable Mio : lui qui n'a jamais eu de père et a perdu s amère alors qu'il était encore adolescent, découvre ici une vraie famille avec ce que cela peut impliquer de moments animés et chaleureux.

Ainsi, L'Etranger du Zéphyr commence de superbe manière, en concrétisant les jolies promesses laissées par L'Etranger de la Plage. Avec la douceur qui la caractérise, son travail visuel impeccable, son portrait plus approfondi des personnages, Kii Kanna charme complètement.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs