Été vers l'inconnu avec toi (Un) Vol.2 : Critiques

Kimi to Shiranai Natsu ni Naru

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Février 2025

Lassées de la grande ville trop exigeante, Haru et Hinoto ont fait leurs valises pour rejoindre une petite île, créchant dans la demeure de la tante de Hino. Si le cadre est idyllique et que Haru semble enfin pouvoir respirer, les deux demoiselles ne sont pas tout à fait au bout de leur peine. Il leur faut un travail pour subsister à leurs besoins et atteindre un rêve de l’ordre de l’utopie, le mariage, chose impossible pour deux personnes de même genre au Japon. Suite à leur rencontre avec Naruko, les deux concubines parviennent à trouver un petit boulot le temps d’un mois ! Ce qui leur permet de souffler… mais n’est qu’une solution temporaire.

Deuxième volet (sur trois) de la courte série de Keyyang, aussi dépaysante que douce-amère, comme cette suite nous le prouve. Le premier opus amorçait les péripéties des Haru et Hinoto, deux jeunes femmes mutuellement amoureuses qui ne demandent qu’à croquer leur relation dans la sérénité, mais qui ont vécu une désillusion en se rendant compte des impératifs de la société, de l’ultracompétitivité au sein de celle-ci, et par conséquent le peu de chance laissé aux jeunes adultes de leur âge. Ce qui s’annonçait comme une sorte de road trip estival et éloigné garde ces quelques couleurs, mais évolue en parallèle à un ton toujours sensible tant les rêves des deux héroïnes se confrontent à la réalité, y compris pour une petite île paisible et distante de la métropole. À côté de la tranche de vie enivrante, on trouve tout un propos sur la désillusion que doivent confronter Haru et Hinoto, l’opposition entre les rêves d’une jeunesse et les impératifs de la société, menant d’ailleurs à une fin qui pourrait faire basculer l’intrigue dans une dimension plus dramatique qu’on imaginait assez mal de prime abord.

Néanmoins, ces subtilités d’écriture n’empêchent jamais tout le côté feel-good du récit. Par leur nouvelle vie dans ce cadre insulaire, les protagonistes nous emportent dans ces petits instants de quotidien nouveau et nous font ressentir leurs émois doux et naïfs. Dans « Un été vers l’inconnu avec toi », il y a la candeur des premiers amours, ici retranscrite par deux jeunes femmes qui ont l’âge de vivre un véritable exil loin de leurs attaches. Une tranche de vie pleine de douceur à laquelle on s’attaque, ce qui rend la subtilité d’écriture encore plus réussie et donne une saveur certaine au récit. Si bien qu’on en vient à regretter que le prochain opus soit le dernier. On aurait aimé suivre Haru et Hinoto plus longtemps, mais aussi découvrir davantage les rares personnages secondaires à l’instar de Naruko et de la tante de Hino. Gageons pour que le volume de conclusion cristallise les forces de ce récit afin de donner une conclusion digne et réjouissante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction