Escale à Yokohama Vol.12 - Actualité manga
Escale à Yokohama Vol.12 - Manga

Escale à Yokohama Vol.12 : Critiques

Yokohama Kaidashi Kikô

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Avril 2023

Ayant bien grandi, Takahiro est parti poursuivre sa vie ailleurs, en quête de son rêve, en laissant derrière lui ses proches. Papy vit désormais seul et en ressent parfois le poids, mais certaines visites comme celle de Doc permettent quelques échanges pleins de sens. Makki, de son côté, a certes vu s'éloigner son compagnon de toujours, mais elle ne se laisse pas dépérir du tout et, à son bel âge de 13 ans, entreprend de se rapprocher plus que jamais d'Alpha, en souhaitant travailler au café et nourrir ses propres projets d'avenir. Quant à Alpha, elle continue de vivre au gré du temps qui passe...

Le 11e volume d'Escale à Yokohama fut marqué par un événement assez important et joliment abordé par Hitoshi Ashinano avec le départ de Takahiro, et fort logiquement ce 12e opus nous en fait sentir les conséquences à travers les focus sur des personnages comme Papy et surtout Makki, cette dernière prenant vraiment une place nouvelle dans l'oeuvre, un peu comme une successeuse logique de Takahiro auprès d'Alpha. Mais si l'on excepte quelques autres jolis moments sur Kokone ou sur Maruko par exemple, c'est bien notre héroïne qui reste au coeur de ce doux récit et qui, ici, continue de s'occuper comme elle le peut. Il y a de rares fois où le café ne désemplit pas et où elle est très occupée, et d'autres jours où il n'y a pas un seul client, ce qui a fait naître en elle une sorte de sixième sens où elle sent quand elle va avoir des clients ou pas, les sens ayant décidément toujours une place à part dans cette oeuvre. Quand elle ne s'occupe par de son petit café, elle entretient son scooter, regarde le premier lever de soleil de l'année, se laisse aller à quelques réminiscences du passé, ou observe tout simplement les changements qui ont aussi lieu dans son environnement où l'eau gagne encore du terrain sur les terres

A nombre d'instants de ce tome, l'auteur nous fait sentir à quel point le temps passe vite, quand bien même Alpha reste immuable en tant que robot, et c'est vraiment quelque chose qui est devenu plus prégnant depuis le départ d'un Takahiro qui a grandi. Alors face à ce temps qui défile mais qui a une signification différente pour elle puisqu'elle est un robot, Alpha se contente surtout de profiter calmement de son temps, y compris des instants les plus "vains" où il n'y a rien à faire. Et alors, même s'il y a une pointe de mélancolie qui parcourt souvent ce volume en particulier, Ashinano, par le biais de son attachante et hypnotique héroïne, nous rappelle de savoir profiter du moindre petit moment, même insignifiant, dans une atmosphère toujours aussi paisible.

Et dans cette optique, l'auteur distille encore un petit paquet d'instants de mise en scène soignés pour nous faire ressentir les choses en profondeur. Que ce soit en nous laissant observer Alpha qui est juste en train de ne rien faire ou de s'étirer. En esquissant une toute petite onomatopée dans le ciel qui laisse deviner le passage lointain de l'avion de Takahiro. En faisant ressentir l'instant où on trouve le parfait équilibre pour avoir le sentiment de ne faire qu'un avec le scooter. Ou en faisant comprendre qu'Alpha voit un peu du Takahiro d'autrefois en Makki, au point d'en verser une larme parce que, oui, le temps passe si vite. Autant de brèves merveilles de mise en scène qui font l'essence de la série.

Enfin, pour l'anecdote, c'est aussi avec ce genre de tome que l'on sent qu'Escale à Yokohama a dû avoir une influence sur un autre sommet du manga iyashikei, Aria, tant certains designs (en tête celui du serveur rendant service à Kokone dans le chapitre en couleur) sont typiquement ceux que Kozue Amano serait capable de faire.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.25 20
Note de la rédaction