Emma Vol.4 : Critiques

William a rompu ses fiançailles avec Eleanor Campbell. A partir de cet instant, le jeune homme sait qu’il se met tout le monde à dos, de son père à la haute société victorienne. Mais, tant pis, il est bien décidé à retrouver Emma. Seul problème, Emma a disparu depuis qu’elle a été forcée de s’écarter définitivement du fils aîné de la famille Jones. Pourra-t-il en ressortir quelque chose de bon ?

D’entrée de jeu, ce quatrième opus s’ouvre sous de mauvais auspices. La tension est bien présente et c’est un William des plus sérieux qui nous attend. C’est là l’occasion de découvrir une nouvelle facette du jeune homme, mais aussi de se rendre une fois compte des sentiments profonds qu’il éprouve vis-à-vis d’Emma. Cette tension, Kaoru Mori la met parfaitement bien en avant au travers d’une mise en scène simple, mais impeccable. Et ce n’est là que le prélude à d’autres événements encore bien plus riche en émotion. Car, bien entendu, les deux jeunes gens vont se retrouver. Et l’auteure ne se privera pas de faire tout ce qui est en son pouvoir pour rendre ses retrouvailles à la fois touchantes et fortes, mais sans jamais abuser de la mièvrerie ou toute autre exagération. La mangaka n’oublie pas non plus la situation complexe dans laquelle l’héritier des Jones se retrouve. D’un côté, sa famille doit faire face à un début d’opprobre et de mauvaise considération. Car, William se rend bien compte de son égoïsme qui pousse ses êtres chers à payer de leur personne. De l’autre, le père Campbell, autant hautain que rancunier, est bien décidé à prendre sa revanche contre le clan qui l’a humilié en public. Heureusement pour William, il peut également compter sur des gens de confiance. Les Mölders et Mme Jones prennent ainsi Emma sous leur aile, parés pour protéger l’héroïne des mauvaises répercussions de la haute société.

Présenté comme cela, ce présent tome donne l’impression d’avoir un ton fort grave et dépressif. Mais il n’en est rien. Kaoru Mori en profite pour mettre en lumière la domestique Tasha, tout aussi attachante que très maladroite, et la regrettée Mme Stowner. Deux épisodes indépendants, mais pour le moins extrêmement réussis dans leur mise en scène et dans leur simplicité. Comme d’habitude, les histoires de l’auteure regorgent de ses petits détails affriolants que sont l’histoire et son décor. Seul petit regret, le chapitre consacré au journal du Times nous paraîtra quelque peu inutile et passablement oubliable.

Pour le reste, la mangaka nous offre une fois de plus un volet au sommet et absent de tout défaut. Fort en émotion, il ouvre la voie vers un ultime opus que l’on devine d’ores et déjà particulièrement plaisant à lire. En tout cas, la série entre ici dans son dernier arc et le fait d’une main de maître. Pour une première œuvre d’envergure, Kaoru Mori nous souffle complètement !