Electric Hands - Actualité manga

Electric Hands : Critiques

Electric Hands

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Janvier 2009

"Mon plus gros point faible, c'est lui."

Après Color, retour en arrière pour Asuka qui nous sort Electric Hands, one shot de Taishi Zaou, bien connue dans le monde du Yaoi comme du manga plus classique. De la même manière que Eiki Eiki avec Dear Myself, cette mangaka nous livre un manga essentiellement constitué d’œuvres de jeunesse. Pourtant, si Dear Myself n’est qu’une seule et même histoire, Electric Hands relate quelques destins de plusieurs jeunes adolescents impliqués dans des relations pour le moins marginales.

Ainsi, les deux premiers chapitres racontent l’histoire de Takie, qui a une véritable obsession pour les mains de Fujino, son meilleur ami. Son fétichisme est poussé à bout lorsqu’il se rend compte que le contact de ces mains qu’il trouve si parfaites lui procure d’étranges sensations de plaisir. Bien qu’elle soit en deux chapitres, cette histoire se passe bien trop vite : on a même pas le temps de connaître un peu les personnages que déjà la relation évolue. En plus de cela, les situations sont typiquement embarrassantes, et certains passages peu crédibles. Certes il n’y a pas vraiment la place de développer une intrigue qui se tienne, mais la mangaka est allée un peu vite en matière de scénario. Cependant la deuxième partie est déjà plus amusante : certaines réactions sonnent justes, au contraire du début du volume. En plus, c’est amusant cette idée de fétichisme, et comment cela peut causer un véritable problème dans la relation des deux garçons …

Brothers Battle est nettement plus attrayant. Bien qu’assez simple et classique, l’histoire ne part pas directement sur l’amour entre deux jeunes gens : il y a une évolution des situations, des liens entre les personnages et même des personnalités des protagonistes eux même. Ainsi, le petit frère aux yeux humides se révèle beaucoup plus autoritaire que son air soumis ne le suggère … Et bon, même si Aki paraît un peu jeune (oui, quand même … Je pense que l’âge est ici un peu exagéré …), c’est amusant de voir la lutte des deux frères pour un même homme … En plus du tabou de l’homosexualité, Taishi Zaou renverse ici celui de l’inceste (même si ce n’est qu’entre demi-frères …) et celui des différences d’âge (clairement !). Une nouvelle audacieuse, et rafraîchissante, surtout qu’on retrouve un personnage déjà vu, donc pas besoin d’un temps d’adaptation !

La nouvelle suivante est … décevante. Les jeux de l’amour, comme l’auteur le fait remarquer dans une de ses pauses « commentaires », ressemble étrangement à l’histoire précédente. Même passé pour le personnage, même tabous, même dominance du gosse par rapport à son aîné … Bref, rien de bien intéressant à dire sur cette nouvelle comme les autres, au scénario si basique qu’on trouve bien mieux dans l’univers du Boy’s Love, malgré le désir d’originalité de l’auteur qui n’a pas aboutit, car un « seme » plus jeune a déjà été vu juste avant … Enfin, les deux derniers chapitres sont un peu plus surprenants. Déjà, pas de personnages vraiment caricaturaux, mais plutôt une découverte des sentiments de l’autre qui change des autres nouvelles du manga, même si le thème du « si tu veux pas t’as qu’à partir » revient une fois de plus. Mais surtout, il y a un aboutissement de ces sentiments. Peut être est ce la longueur consacrée à l’histoire qui influe sur cela, mais pas seulement puisque Electric Hands n’a pas eu cet impact. Sans doute les scènes plus poussées font elles gagner en authenticité et en réalité à l’histoire … En tout cas, la notion d’évolution fait clairement se distinguer la fin du volume du reste. On finit donc enfin sur une note positive, même si je pense qu'il faut arrêter avec la dimension de pouvoir surnaturel qu'une personne peut avoir sur une autre ...

D’un point de vue plus concret, le problème de ce manga reste le manque de finesse et de détail, tant niveau scénario que dessin. Le graphisme est en effet sobre, sans arrières plans, dénué de vie. Même si les dialogues ou les réflexions des personnages sont parfois intéressants, ils ne suffisent pas pour cacher la blancheur d’une trame … Et la multitude d’histoires différentes ne nous aide pas à différencier les personnages par le graphisme. Les adolescents se ressemblent en effet beaucoup, exceptés quelques jeunes hommes qui se détache de la masse. Pourtant on remarque un effort à ce niveau là (mais aucun sur les décors) : les lunettes d’untel, le regard de l’autre, ou encore la couleur de cheveux du troisième … Mais on préfère les travaux suivants de Taishi Zaou, notamment sa collaboration avec Eiki Eiki qui a été fructueuse. Seules, ces mangakas ont encore des progrès à faire, mais c’est ensemble qu’elles parviennent à nous montrer qu’elles ont du talent en réserve.

Par contre, les petites parenthèses sur les personnages des histoires que l’on a lues sont amusantes, divertissantes … Bref, une bonne initiative de la part de l’auteur ! Un dernier mot sur l’édition qui a fait du bon travail : pas de fautes notoires, une lecture agréable, et surtout les commentaires de l’auteur qui sont retranscrits ou que ce soit, et ce pour le plus grand plaisir des fans. Même si la traduction au niveau des histoires est parfois un peu brouillonne (il y a des mots de partout, mais c’est plus la faute de l’auteur que de l’édition …), on peut remercier Asuka du grand soin qu'il a pris de nous apporter un nouveau manga dans sa collection tant attendue, même si elle se trouve plutôt décevante depuis quelques mois ...


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs