Double Je Vol.1 - Actualité manga
Double Je Vol.1 - Manga

Double Je Vol.1 : Critiques

Inochi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 25 Mai 2015

Critique 1



Après « Daisy - Lycéennes à Fukushima » qui a su marquer les lecteurs français, Reiko Momochi nous revient en France avec « Double Je », un shojo dramatique.


Nobara et Kotori sont jumelles et ont chacun leur propre caractère. Kotori est sensible, discrète et particulièrement coquette. Tout l’inverse de sa sœur Nobara qui est une véritable casse-cou. Nobara , Kotori et leur parent vivent dans la joie et la bonne humeur. Une famille modèle que rien n’avait jusqu’alors bouleversée. Mais un jour de beau temps, leur vie bascule avec la perte d’un membre de leur famille. La culpabilité rongera l’une des deux jumelles, au point de s’éloigner de sa propre famille. Malheureusement, un destin bien plus sombre s’annonce à nouveau à eux….


« Double Je » marque le lecteur dès les premières pages. Nous sommes loin d’un shojo où les préoccupations de nos héroïnes sont seulement les premiers amours. Reiko Momochi nous amène assez rapidement dans le destin tragique de cette famille modèle. Là où l’auteur excelle est la facilité à nous dépeindre une famille au départ sereine, sans difficulté apparente. Une famille où l’amour est présent entre chaque membre de la famille. Nous sommes donc loin d’imaginer qu’un premier événement tragique puisse venir troubler cette sérénité. Tous les membres de la famille vont devoir y faire face et l’une des jumelles sera prise de culpabilité. Que faire quand on se sent responsable de ce qui est arrivé ? Pourquoi alors que tout ce qui nous préoccupez était de s’amuser, les conséquences de nos actes ont-elles débouchées sur cette tragédie ? Nous pouvons appeler cela un « malheureux accident » et finalement nous sommes impuissants hormis d’essayer de pardonner à soi-même et d’obtenir le pardon de nos êtres chers.


Au fil des années, cette famille essaye de se reconstruire. Nobara, malgré qu’elle soit rongée par la culpabilité, vit sa première histoire d’amour. Quant à Kotori, plus sensible, culpabilise également de voir sa sœur s’éloigner de sa propre famille, alors que Nobara ne peut être responsable d’un accident. Kotori vit des moments privilégiés et se sent aimée par sa famille à l’inverse de Nobara. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que l’auteur continue à développer son histoire sur cet accident, un nouvel événement tragique vient terrasser l’une des deux jumelles laissant le lecteur dans l’expectative.


Les graphismes sont très soignés. Les personnages ont des visages ronds avec de grands yeux. Une douceur dans chaque page qui tranche avec la dureté de la lecture. Les trames sont bien utilisées et deviennent plus sombres quand le ton s’y prête. Quant à l’édition, elle est de bonne facture.


Un premier tome riche en rebondissements et qui utilise un ton dur dans la narration. La gaieté des premiers amours laisse place à la tentative de se reconstruire après un deuil. L’équilibre psychologique est mis à mal quand les remords et la culpabilité rongent à chaque instant. Un sourire peut cacher une profonde tristesse…






Critique 2


Bien qu'inséparables jumelles, Nobara et Kotori sont deux adolescentes totalement opposées : là où la première est espiègle et n'en fait souvent qu'à sa tête, la deuxième est un modèle de calme et de sagesse écoutant toujours les conseils de ses parents. Mais lors d'une randonnée en famille, l'aventureuse Nobara va provoquer bien malgré elle un drame qui va changer à jamais sa vie et celle de ses proches, et qui n'est que le début d'événements plus terribles encore...


Si la couverture du tome 1 de Double Je voit une jeune fille verser des larmes, ce n'est pas pour rien : quelques mois après Daisy - Lycéennes à Fukushima qui nous avait totalement bouleversés, Reiko Momochi revient en France avec un nouveau drame, bouclé en 5 tomes au Japon et en réalité antérieur à Daisy, qui annonce d'emblée la couleur puisque le premier événement dur arrive dès la vingtaine de pages en laissant quelque peu estomaqué, tant on ne s'attendait pas à une introduction aussi directe. Même si ce bouleversement arrive très vite, nous allons tâcher de ne pas le spoiler... même si cela implique une chronique difficile à écrire tant toute la suite découle de cet événement.


Signalons donc, tout simplement, la dureté d'une histoire qui s'écarte énormément de l'amas de shôjo romantiques et souvent naïfs dont on nous abreuve en France alors que le genre est autrement plus riche. Plus que le drame lui-même, Reiko Momochi s'applique à dépeindre les conséquences de celui-ci : une famille brisée par le deuil, par une rancune cruelle et par un profond sentiment de culpabilité destiné à ne jamais totalement s'effacer, alors que l'espoir subsiste à travers le lien de deux soeurs faisant tout, comme elles peuvent, pour atténuer le malheur. Petit à petit, les filles tentent de se reconstruire, Nobara a même un petit copain sérieux en la personne de Fuwa, et le bonheur semble envisageable même si le passé ne pourra jamais être effacé. Mais c'est quand ce bonheur commence à être palpable que le deuxième drame, plus terrible encore, vient frapper, aussi soudainement que le premier.


On ne peut pas dire que le récit de Reiko Momochi soit réellement surprenant sur ce deuxième drame, tant les indices laissés étaient gros et tant il arrive pile quand le bonheur familial semblait de nouveau possible pour Nobara et ses proches (et puis on peut se dire que cette famille n'a vraiment, vraiment pas de chance...). Mais ce n'est clairement pas la surprise qui intéresse la mangaka, et c'est une nouvelle fois sa narration qui fait tout : l'auteure ne prend pas de détours, offre un nouveau drame très direct et au contenu terrible qui ne peut que bouleverser, encore plus au vu de tout ce que ça implique par la suite, avec de nouvelles remises en question, le retour d'un sentiment de culpabilité qui commençait à peine à s'affaiblir, et l'importance de chercher à soutenir les proches qu'on aime... même si cela implique de "disparaître".


Avec un premier tome-choc qui pose des bases solides, Reiko Momochi confirme qu'elle n'est pas une auteure de shôjo comme les autres et livre un drame certes doté de quelques très grosses ficelles, mais où le ton dur et réaliste et la narration sans détour nous prennent aux tripes pour mieux brasser des thèmes aussi forts et vrais que la mort, le deuil, la culpabilité, l'injustice, l'identité, la reconstruction intérieure... et, surtout, les liens familiaux, le pardon et la douloureuse recherche du bonheur.




Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs