Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 20 Octobre 2020
La maladie a fini par emporter le jeune avocat Takahara, qui fut d'une aide précieuse pour Ryôichi dans sa quête du kiokuya, cet être qui ne semblait être qu'une légende urbaine, mais dont il est désormais convaincu de l'existence depuis qu'il a dévoré les souvenirs de Kyôko, sa camarade de fac qu'il aimait. A présent, tout en pouvant toujours compter sur la présence de son amie d'enfance Maki qui fut elle-même victime du kiokuya toute petite, le jeune homme a rencontré DD et Iko en vue de dénicher la dénommée Misao, jeune fille qui a elle aussi été vraisemblablement victime du kiokuya...
Après un premier volume posé et assez intrigant, l'heure est déjà venue pour Le Dévoreur de souvenirs de s'achever avec un deuxième tome bénéficiant toujours d'un ton calme passant beaucoup par les textes, et d'une certaine application dans les visuels assez beaux. Mais cette tonalité est à double-tranchant, tant certains moments auraient franchement mérité de s'emballer un peu plus dans la mise en scène. Malgré quelques brèves idées visuelles via ses parties de dessins qui s'effacent, Nachiyo Murayama reste très sage, trop sage dans son traitement, la lecture restant alors un peu plan-plan, étant linéaire dans ses avancées, jusque dans son final très prévisible et pourtant intéressant dans ses idées.
Car des idées, globalement le récit imaginé par Kyoya Origami n'en manque pas, en cherchant à aborder différents cas autour de la mémoire, du souvenir, de l'oubli. Ainsi, tandis que l'on découvre assez vite pourquoi Misao a souhaité qu'on efface ses souvenirs, on cerne bien l'idée qu'il y a derrière: après l'agression traumatisante pour Kyôko et la mort via Takahara, c'est le chagrin d'amour qui est abordé, ainsi que la solitude découlant du choix fait par la jeune fille, le dénommé Sekiya se retrouvant tout compte fait un peu dans la même situation que notre héros. Quant à la toute fin, derrières ses révélations très convenues sur l'identité du kiokuya, elle aborde de manière assez intéressante la difficile condition de cet être qui accumule les souvenirs des autres et est le seul à s'en rappeler puisqu'il ne peut effacer sa propre mémoire. Enfin, via Ryôichi, certaines idées propices à la réflexion se dégagent: oublier les causes d'une souffrance peut certes apaiser certaines personnes voire les aider à avancer, mais faut-il forcément oublier des choses qui peuvent nous aider à devenir plus fort ? Mais il reste que tous ces petits développements reste rapides, classiques, en surface.
Au final, Le Dévoreur de souvenirs est une lecture intéressante et qui est enveloppée dans une ambiance douce-amère assez réussie, mais qui a un petit goût de trop peu, dans la mesure où le récit manque bien souvent de réels approfondissements. On conseillera plutôt l'oeuvre à un public d'adolescents ou de jeunes adultes voulant s'essayer à une histoire posée, quelque peu propice à la réflexion sans pour autant aller très loin.
Après un premier volume posé et assez intrigant, l'heure est déjà venue pour Le Dévoreur de souvenirs de s'achever avec un deuxième tome bénéficiant toujours d'un ton calme passant beaucoup par les textes, et d'une certaine application dans les visuels assez beaux. Mais cette tonalité est à double-tranchant, tant certains moments auraient franchement mérité de s'emballer un peu plus dans la mise en scène. Malgré quelques brèves idées visuelles via ses parties de dessins qui s'effacent, Nachiyo Murayama reste très sage, trop sage dans son traitement, la lecture restant alors un peu plan-plan, étant linéaire dans ses avancées, jusque dans son final très prévisible et pourtant intéressant dans ses idées.
Car des idées, globalement le récit imaginé par Kyoya Origami n'en manque pas, en cherchant à aborder différents cas autour de la mémoire, du souvenir, de l'oubli. Ainsi, tandis que l'on découvre assez vite pourquoi Misao a souhaité qu'on efface ses souvenirs, on cerne bien l'idée qu'il y a derrière: après l'agression traumatisante pour Kyôko et la mort via Takahara, c'est le chagrin d'amour qui est abordé, ainsi que la solitude découlant du choix fait par la jeune fille, le dénommé Sekiya se retrouvant tout compte fait un peu dans la même situation que notre héros. Quant à la toute fin, derrières ses révélations très convenues sur l'identité du kiokuya, elle aborde de manière assez intéressante la difficile condition de cet être qui accumule les souvenirs des autres et est le seul à s'en rappeler puisqu'il ne peut effacer sa propre mémoire. Enfin, via Ryôichi, certaines idées propices à la réflexion se dégagent: oublier les causes d'une souffrance peut certes apaiser certaines personnes voire les aider à avancer, mais faut-il forcément oublier des choses qui peuvent nous aider à devenir plus fort ? Mais il reste que tous ces petits développements reste rapides, classiques, en surface.
Au final, Le Dévoreur de souvenirs est une lecture intéressante et qui est enveloppée dans une ambiance douce-amère assez réussie, mais qui a un petit goût de trop peu, dans la mesure où le récit manque bien souvent de réels approfondissements. On conseillera plutôt l'oeuvre à un public d'adolescents ou de jeunes adultes voulant s'essayer à une histoire posée, quelque peu propice à la réflexion sans pour autant aller très loin.