Descendants - The Rotten to the Core Vol.1 - Actualité manga

Descendants - The Rotten to the Core Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Octobre 2018

Le vaste univers de Disney est très riche en oeuvres dérivées, et la saga Descendants fait partie de celles-ci. A l'origine, il s'agit d'un téléfilm de la collection des Disney Channel Original Movie, qui fut donc diffusé sur la chaîne Disney Channel en 2015 aussi bien aux USA qu'en France. Premier volet d'une trilogie dont la 2e opus est sorti en 2017 et dont le 3 volet est prévu pour 2019, ce premier film a remporté plusieurs récompenses aux USA, et a su séduire le public adolescent en proposant de faire découvrir la vie des enfants de certains méchants des films Disney dans un enrobage fait de comédie musicale et de teen-movie. Il n'en fallait pas plus pour que ce nouveau filon connaisse lui aussi différents spin-off: une shortcom d'animation 3D (Descendants : Génération méchants, diffusée aussi sur Disney Channel), une série de romans (publiés en France chez Hachette), une web-série (Descendants: School of Secrets), des jeux vidéo, un jeu de société... et le domaine du manga n'a pas échappé au phénomène ! Sorti aux USA en 2017-2018, Rotten to the Core adapte fidèlement, sur près de 240 pages entièrement en couleur, le premier film de la trilogie. Tandis que l'adaptation de l'histoire est assurée par Jason Muell, la partie visuelle a été confiée à Natsuki Minami, une mangaka dont on n'avait jamais entendu parler auparavant.

Dans le monde de Descendants, plus années sont passées depuis les histoires de La Belle et la Bête, Blanche-Neige, La Belle a bois Dormant et autres. Les méchants ont tous perdu, et la Bête, devenu Roi, a choisi de réunir tous les royaumes enchantés pour former les États-Unis d'Auradon, et de bannir tous les méchants ainsi que leurs camarades et leurs familles en un lieu isolé et coupé de tout, l'île de l'Oubli. 16 ans plus tard, les méchants comme les gentils des oeuvres Disney ont vieilli et ont eu des enfants désormais adolescents, et pendant que les progénitures des méchants ont jusque-là toujours grandi sur l'île de l'Oubli en ne connaissant rien d'autre que l'influence de leurs maléfiques parents, ceux des gentils connaissent une adolescence paisible et royale dans l'école d'Auradon. Jusqu'au jour où le Prince Ben, fils de la Belle et la Bête qui s'apprête à devenir le prochain roi, décide, dans sa bonté, d'offrir une nouvelle chance à la nouvelle génération: certains enfants de méchants sont alors choisis pour intégrer l'école d'Auradon. Les 4 retenus sont Mal, la fille de Maléfique, Evie, la fille de la Méchante Reine de Blanche-Neige, Jay, le fils de Jafar et Carlos, le fils de Cruella d'Enfer. Sans doute vont-ils pouvoir découvrir des choses qu'ils n'avaient jamais connues jusque-là. Mais même s'ils parvenaient à s'adapter à leur nouvel environnement, un choix difficile se placerait face à ex, car Maléfique leur a confié une mission: prouver qu'ils sont aussi méchants que leurs parents, et trouver un moyen de les libérer de l'île de l'Oubli pour qu'ils puissent revenir semer la terreur sur Auradon...

Sur le papier, Descendants possède deux principaux intérêts.
Tout d'abord, proposer de découvrir la descendance des plusieurs personnages Disney. Une perspective plutôt plaisante quand on est fan de Disney, mais qui repose sur une base somme toute un peu facile: réunir tous les univers des films Disney comme si de rien n'était, occulter le fait que plusieurs méchants étaient morts à la fin des films pour plutôt les déporter sur l'île ici... Une fois tout ça accepté, on peut se dire que tout ça va être alléchant... mais encore aurait-il fallu que l'oeuvre tente un peu plus de rester fidèle au caractère des personnages Disney. Dans les méchants parents, seule Maléfique tire un petit peu son épingle du jeu, en dehors d'elle la méchante reine est fade, Jafar est complètement transparent et Cruella est neuneu. Idem du côté des gentils adultes: l'idée de la Bonne fée en directrice est assez maligne mais complètement sous-exploitée, la Belle et la Bête ne font qu'apparaître brièvement et apparaissent presque antipathiques, et les autres sont tout bonnement absents. Concernant les enfants, les choses reposent essentiellement sur quelques gimmicks rappelant vaguement leur origine. Ainsi, Mal possède le grimoire, Evie a le fameux miroir magique de sa mère (mais en version de poche) et une certaine obsession pour sa beauté, Jay est voleur, Carlos possède une crainte des chiens que sa mère Cruelle lui a inculquée... Côté gentils, on retient juste l'aspect rigolo qui réside en Doug: il a beau être le fils du nain Simplet, il est grand et est un génie. Mais à part ces petits détails ainsi que quelques très brèves interactions, rien ne donne l'impression d'être vraiment dans les univers Disney.
Ensuite, voir si les descendants des méchants deviendront forcément comme leurs parents. Sont-ils forcément voués à suivre la même trace qu'eux, ou sauront-ils saisir la nouvelle chance que leur offre le prince Ben ? Sont-ils forcément, eux aussi, pourris, ou pourront-ils montrer la bonté de leur coeur a contact des autres et en découvrant de nouvelles choses absentes sur leur île d'origine ? On a ici le grand thème classique de l'émancipation des enfants par rapport à leurs parents... mais avec à la clé aucune surprise malheureusement, tout est bien et il n'y a aucune nuance.

Les principaux intérêts montrent donc finalement un intérêt assez limité, tant ils sont peu travaillés, et Descendants semble alors surtout se résumer à son aspect teen-movie, avec des ados qui vont connaître leurs petites aventures scolaires. Jay qui prend son pied dans le sport, Carlos qui gagne un peu confiance en lui à ses côtés, les filles qui cherchent à se faire belles quand elles ne se crêpent pas le chignon notamment pour leurs petites affaires de coeur... Vive les gros clichés, en somme. On aurait pu se dire "pourquoi pas" si ça avait été bien développé, mais en réalité tout est précipité, y compris l'évolution des 4 enfants de méchants qui n'est pas crédible, et surtout beaucoup de personnages ont de quoi taper sur les nerfs avec leurs petites querelles insignifiantes ou leur relative idiotie. La palme de la débilité revenant probablement à Jane, la si "pure" fille de la Bonne fée, qui a parfois des réactions insupportables.

Visuellement, ça mélange le bon et le moins bon. Le design des personnages est laisser au jugement de chacun: vu que ça se base sur un téléfilm avec de vrais acteurs et non sur les dessins animés d'origine, il ne faut pas espérer retrouver les physiques si marquants de Jafar, Cruella et des autres dans les films d'animation originels. La mangaka suit l'apparence des acteurs du téléfilm avec quelques libertés due a style manga bien sûr. A part ça, Natsuki Minami propose un découpage clair, des vêtements jeunes à la fois bien clichés et assez travaillés et une colorisation soignée et variée bien que parfois kitsch. mais n ne peut s'empêcher de voir que la colorisation cache un dessin parfois trop pauvre, inégal, et lisse dans les décors. Certains visages sont également tristement inexpressifs quand certaines situations sont plus tendues.

Au final, sans juger le téléfilm d'origine (votre serviteur ne l'a pas vu), il est difficile d'être vraiment emballé par cette version manga, où l'intérêt des personnages Disney et le thème potentiel de l'émancipation adolescente passent plutôt à la trappe pour plus laisser place à du teen-movie aux enjeux précipités et trop insipides. Dommage, car malgré tout l'édition française est très plaisante: impression en couleur excellente sur papier glacé, lettrage soigné, traduction claire, et livre souple.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
7.5 20
Note de la rédaction