Demon Slayer Vol.1 - Actualité manga
Demon Slayer Vol.1 - Manga

Demon Slayer Vol.1 : Critiques

Kimetsu no Yaiba

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 18 Septembre 2019

Demon Slayer... voilà un manga qui aura fait parler de lui en France ! Initialement publié sous le titre Les Rôdeurs de la Nuit, dès août 2017, le titre a rencontré bien des difficultés chez l'éditeur Panini. Ne trouvant pas son public, la faute en partie à une communication inexistante à l'époque, il aura fallu attendre quelques chamboulements interne dans la branche manga de l'éditeur italien pour que la copie soit revue. Profitant du succès de l'adaptation animée sur Wakanim, Panini relance la série de Koyoharu Gotôge comme il se doit en cette rentrée 2019, et avec un nouveau titre pour le manga afin de correspondre à l'anime : Demon Slayer. Et le plan de publication pour relancer la machine est plutôt ambitieux puisque les deux premiers tomes sont proposés pour le prix d'un et en simultanée, tandis que les volumes 3 et 4 sont prévus pour le mois prochain, en octobre. Un sacré lancement donc, associé à une communication un peu plus poussée, permettant d'espérer une suite heureuse pour le hit du Shônen Jump.

Car c'est bien dans le plus célèbre magazine de prépublication de manga qu'est proposé Demon Slayer depuis 2016, sous le titre Kimetsu no Yaiba. La série connait un bon succès, si bien qu'elle est toujours en cours avec 16 volumes à l'heure où ces lignes sont écrites.

Jeune marchand de charbon dans le Japon du XXe siècle, Tanjirô travaille dur pour permettre à sa famille de joindre les deux bout. Élevé par sa mère aux côté de ses frères et sœurs et en l'absence d'un père, c'est à lui qu’incombe la tâche de ramener de quoi nourrir les siens.
Au retour d'un petit voyage pour livrer son charbon, Tanjirô assiste à un affreux spectacle : Il retrouve toute sa famille morte, celle-ci ayant été massacrée par un démon, une créature mi-humaine mi-monstre vivant la nuit. Seule une de ses sœurs, Nezuko, a survécu... mais celle-ci a été changée en démon. Mais étonnamment, elle ne cherche pas à s'en prendre à son frère. Pour trouver un moyen de la sauver, Tanjirô se doit de devenir un pourfendeur de démons, et part suivre le difficile entraînement pour atteindre ce statut.

En tant que titre du Shônen Jump, Demon Slayer suscitait des attentes, et sans doute que l'adaptation animée sera bénéfique à ce relancement de la série. Sur ce premier tome, Koyoharu Gotôge nous offre une amorce finalement sombre, n'hésitant pas à dépeindre un monde hostile où sévissent les démons, qui provoqueront le massacre de la famille du héros sur les premières pages. En ce sens, l'ambiance de ce début colle bien au cadre choisi. On peut même dire que voir un shônen grand public se dérouler de nouveau dans un Japon du XXe siècle rendu crédible a quelque chose de rafraichissant à l'approche des années 2020, c'est donc tout le climat de ce premier tome qui pourra séduire en premier lieu.

Pour le reste, le manga ne s'éloigne pour le moment pas des poncifs du genre, et fait se succéder l'évenement déclencheur, puis l'inévitable entraînement du héros. Car Tanjirô n'a rien d'un combattant au début, malgré un petit talent qui le fera se démarquer. Voilà qui pourrait même cacher certains mystères, mais ce sera à la suite de développer (ou non) cet aspect.
Un schéma donc très classique pour ce premier opus... mais dont la force est de ne pas s'étendre inutilement sur les événements. Les entraînement type nekketsu, on connait, et les expédier semble être la meilleure démarche à adopter aujourd'hui. Koyoharu Gotôge dépeint ainsi les premières phases classiques de son œuvre pour essentiellement aborder quelques éléments qui seront peut-être cruciaux pour l'intrigue, ce tout en justifiant le passage du protagoniste de campagnard lambda à combattant accompli. Pas besoin d'en savoir plus que ce qui est dit, ce qui a aussi pour mérite d'apporter un rythme et d'empêcher tout ennui à la lecture, quand bien même on connaitrait d'avance les ficelles du genre.

L'autre atout indéniable vient du style de l'auteur, qui sort des sentiers battus. Fin et épuré, puis plus dense quand l'action s'y prête, il présente un côté un peu daté qui apporte paradoxalement une petite fraîcheur aujourd'hui. Il colle aussi très bien au contexte historique de la série, ainsi qu'aux combats de sabres. On saluera aussi la narration claire et efficace du mangaka, bien qu'on attende maintenant de voir sa capacité sur des combats plus imposants.

Enfin, c'est une édition de bonne facture de que nous livre Panini. Le papier est fin et a un petit aspect granuleux appréciable, ce qui rend l'ouvrage souple et plaisant en mains. On sent clairement une volonté de l'éditeur de repartir sur de bonnes bases après de longues années de déceptions, un redémarrage plus que louable mais qui devra surtout continuer sur le long terme. 2020 sera crucial pour l'éditeur qu'on attend au tournant.

Amorce classique dans sa forme, le premier tome de Demon Slayer n'en n'est pas moins prenant par son ambiance sombre, son rythme efficace qui montre une bonne compréhension de l'auteur des codes du genre aujourd'hui, et une esthétique particulièrement plaisante. Le cocktail fonctionne et si la suite devra prouver toutes ces qualités, il y a de quoi être confiant sur la durée.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs