Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 27 Juin 2024
Arrivé au 6e District en tant que moine censé soulager les âmes des condamnés, Yûshin est en réalité un homme ayant une vision de la justice très radicale, et se chargeant d'exécuter implacablement ses cibles après avoir été engagé par des victimes avides de vengeance. Son rôle l'a rapidement amené à croiser la route de Kunoji, le bourreau attitré du lieu, qu'il a convaincu de devenir son garde du corps. Et c'est ainsi que tous deux s'embarquent désormais à la poursuite d'un train partant en direction de l'extérieur avec des condamnés dont Takaya, le jeune garçon arrivé en même temps que le bonze dans le premier tome...
Après nous avoir offert dans sa première partie quelques surprises autour de Takaya (bon, en vrai, au vu de l'ambiance installée dans le tome 1, on se doutait bien qu'il ne pouvait pas être si "innocent" que ça, mais ça reste mené de façon efficace), ce deuxième volume poursuit donc l'intrigue à l'extérieur du 6e district, où Yûshin et Kunoji, vite rejoints par la dénommée Akari (une sorte de bonne à tout faire, en gros), vont avoir fort à faire pour lever le voile sur les éléments bizarres liés au train amenant des condamnés à l'extérieur et sur le mystérieux personnage les aidant à échapper à la peine de mort.
Bien que côté scénario on reste sur quelque chose comportant beaucoup de petites facilités (surtout cette idée de train allant si facilement à l'extérieur avec des criminels, alors que le district est censé être quasiment inaccessible, éloigné de tout et très surveillé vu qu'il pullule de dangereux meurtriers), et malgré des personnalités qui restent plutôt caricaturales (sans compter le malaise que pourrait provoquer chez une partie du lectorat le radical Yûshin, partisan de la torture et de la peine de mort directe), les auteurs, en s'appuyant notamment sur le dessin particulièrement vif, intense et limpide de Masaki Nonoya, n'ont aucune difficulté à entretenir un rythme très soutenu (au risque de précipiter un peu certains événement et de rendre les figures secondaires très peu marquantes), à rendre leurs rebondissements prenants, à rendre assez impactantes les scènes les plus brutales (coucou le passé de Gorgenoire), et à apporter quelques nouveaux éclaircissements (sur le fonctionnement du district, sur le place du joueur de flûte...) tout en entretenant les principaux éléments intrigants. Entre autres, pourquoi la personne aidant les condamnés fait-elle ça ? Et quel rôle aura dans le troisième et déjà dernier tome la petite Konomi,initialement présentée comme un personnage central du récit mais totalement transparente dans ce deuxième opus ?
Il n'y a plus qu'à attendre l'ultime volume pour, peut-être, avoir les réponses à tout ça,en espérant que la conclusion ne soit pas précipitée, au vu de tout ce qui a été installé. En attendant, on est ici surtout sur du divertissement un peu simplet mais globalement prenant, à condition de passer outre les quelques éléments pouvant chagriner (les facilités d'écriture, le cas de Yûshin...).