Cosplay Animal Vol.2 : Critiques

Cosplay Animal

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Avril 2012

Après un premier volume affligeant, Watari Sakô revient en commettant le deuxième volume de Cosplay Animal... Sera-t-il meilleur que le premier ? Curieusement, on n'y croit pas trop, et ce rien qu'en voyant la couverture, arborant notre héroïne, visage niais et soumis, en train de se faire lécher le bras par un garçon tandis qu'un autre lui mordille les doigts. Ok. La première page arbore ensuite un joli "On continue sur cette lancée !". Oups.

La page suivante a la bonne idée de nous rappeler les grandes ambitions de Rika dans la vie, des fois qu'on aurait oublié : faire l'amour en uniforme. Hem. Hé bien ça tombe bien : dès la première page du premier chapitre de ce tome 2, on retrouve notre héroïne en train de se faire prendre par un Hajime dont vous aurez tout le loisir d'admirer la posture totalement improbable (à moins d'avoir un bas du dos pliable à 90 degrés). Amateurisme, quand tu nous tiens.
Ah ben c'est chouette alors, Rika accomplit donc son fantasme dès le tome 2 ? Le manga va donc pouvoir se finir ? Que nenni, chers amis, Watari Sakô a plus d'un tour dans son sac pour nous infliger encore douze volumes après celui-ci. Et pour commencer, elle nous propose donc une petite pirouette incohérente : Rika est tellement heureuse de se faire prendre en uniforme qu'elle n'arrive pas à rester consciente. Sérieux problème ! Entre temps, le lecteur aura remarqué un petit détail pas si petit que ça : Rika est tellement heureuse de faire l'amour en uniforme qu'elle tourne de l'oeil. D'accord. Le problème, c'est que sur les dessins, elle ne porte pas d'uniforme. Euh... Allô, Watari Sakô ? Vous faite un minimum attention à ce que vous dessinez ? Bref, après seulement 4 pages, on peut dire que ce deuxième tome commence bien...

Page suivante. Passons à tout autre chose. Se rendant sur le lieu de travail de Hajime, un restaurant où tous les serveurs sont des beaux gosses, Rika tombe nez à nez avec le patron de son petit ami. Ni une ni deux, la patron en question se fiche de notre héroïne et part... rouler une pelle à Hajime ?! Hajime ne se débat pas, parce que le patron, un homo qui fait ça à tous ses employés, est super doué pour embrasser. Euh, ok... Rika va-telle au moins s'emporter un peu ? Non non. Elle se demande quoi, puis se rend finalement compte que ça l'excite. Alors elle et Hajime baisent. Sur ce, nous voici arrivés à la page... 20 ?! Sérieusement, il y a encore 175 pages d'inepties pareilles à se farcir ? Allons, ne soyons pas mauvaise langue, Watari Sakô va peut-être développer de manière un peu plus pertinente ses personnages, notamment ce patron gay qui, pour l'instant, horripile de par les clichés sur l'homosexualité qu'il véhicule ?

Ah ah, vous y avez cru ? Vraiment ? Développer les choses de manière pertinente ? Et puis quoi encore ? Ce n'est pas le genre de cette auteure ! Dès la page suivante, Watari Sakô passe donc sans transition sur autre chose : notre héroïne se retrouve entraînée par une amie dans un sex shop. Et devinez qui en est le patron ? Le gay de service, bien sûr ! Quel hasard ! Face à la situation, Rika a une idée de génie : elle qui ne sait pas comment satisfaire Hajime, pourquoi ne pas demander à ce brave homo de lui apprendre sa technique de baiser ? Après tout, ce n'est pas comme s'il allait en profiter... Comment, il est bi ? Ah oui, la mangaka nous balance ça au détour d'une page, tandis que Hajime sort de nulle part au bon moment pour surprendre sa copine et son patron dans les bras l'un de l'autre... sans se poser plus de questions que ça. Voilà voilà. Quarante pages insipides, un nouveau personnage sans queue ni tête, sous-développé et véhiculant des clichés détestables sous couvert de récit décomplexé. Fin du premier chapitre. Il y en a encore trois...

Mais là, y en a marre. Un chapitre décortiqué afin d'en montrer toute la débilité, c'est largement suffisant, alors allons à l'essentiel pour les suivants.

Dans le chapitre deux, Rika et Hajime se retrouvent enrôlés dans une maison de geishas où ils vont avoir fort à faire pour rembourser un vase que notre chère abrutie d'héroïne a malencontreusement cassé en fantasmant dans la rue. L'occasion pour notre héroïne de se faire plaisir avec ce bel uniforme qu'est le kimono, mais aussi et surtout de montrer à nouveau l'étendue de sa crétinerie. Ainsi, quand elle surprendra Hajime dans les bras d'une geisha, elle ne cherchera pas à en savoir plus. Mais de toute façon, c'est pas grave, car Watari Sakô conclura le chapitre à l'arrache, en ne prenant même pas la peine de revenir sur ces possibles frivolités du jeune homme avec une autre. Intérêt du chapitre : inexistant, puisque même le sujet autour des kimonos est sous-exploité.

Après une première moitié de tome aberrante, les deux derniers chapitres paraîtraient presque excellents, alors que Watari Sakô n'y enchaîne pourtant que du déjà vu, mais a au moins le mérite d'y éviter incohérences, facilités et instants affligeants. Pour la première fois, la mangaka décide de mettre en avant les études de son héroïne, puisque la voici stagiaire dans l'école où se trouve Hajime. Maladroite, enchaînant les petites erreurs, elle se montre pourtant appliquée au point de refuser toute relation avec Hajime le temps de son stage. Ici, on pourra éventuellement apprécier la frustration que s'infligent nos deux tourtereaux, ainsi que leur côté décomplexé quand ils parlent de leurs fantasmes, mais c'est surtout le nouveau personnage qui attire le plus l'attention : Arata, meilleur ami de Hajime, qui est au courant pour la relation entre nos deux héros, et qui prend pourtant un malin plaisir à s'en prendre à Rika et à la taquiner... Pour quelle raison ? Si la mangaka étale la chose pendant cent pages, on devine pourtant très vite la réponse, pas originale pour un sou. Néanmoins, Arata reste à ce jour le personnage qui attire le plus la sympathie, ne serait-ce que par la perspicacité qu'il montre en déclarant à Rika que Hajime est devenu vraiment con depuis qu'il sort avec elle. Oh, y aurait-il un personnage un minimum intelligent dans cette série ? Affaire à suivre !

Une moitié de tome insupportable, une autre moitié classique mais qui a au moins le mérite d'éviter quasiment toute putasserie. Au final, ce deuxième tome reste globalement très mauvais, mais laisse penser que la série pourrait retrouver une meilleure orientation au vu de la deuxième moitié du tome, en s'orientant toutefois sur des choses plus classiques, que même la relation prof-élève, sous-exploitée alors qu'elle pourrait être intéressante, ne parvient pas à faire sortir du lot.
Dans les faits, même s'il pourrait y avoir une amélioration, cela est encore tellement peu sûr qu'il vaut mieux, pour les fans de shôjo coquins ou d'histoires d'amour fluettes, s'orienter directement soit vers des séries comme celles de Yuki Yoshihara, soit vers du shôjo basique, plutôt que vers ce shôjo-crétin-putassier-qui-pourrait-éventuellement-devenir-basique.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
7 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs