Combination Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 13 Septembre 2011

Leeza Sei pourrait vous paraitre un nom comme les autres si le trait ne rappelait pas tant un certain quatuor aujourd’hui bien connu. Oui, les CLAMP. Le style de l’auteur y ressemble étrangement, et pour cause ! Elle a pendant un temps fait partie de ce comité de mangakas au talent reconnu, avant de se lancer dans une carrière solo d’où est tiré Combination. Les trois premiers volumes sont toutefois fortement inspirés du style narratif de Nanase Okawa, et le résumé nous le confirme : c’est la patte CLAMP. L’histoire est celle de deux policiers, Shigemitsu Hashiba et Keiji Sasaki. Ce dernier est nouvellement nommé et il se retrouve à faire équipe avec Hashiba, ce qui au premier abord n’a rien d’une partie de plaisir. Ce dernier est en effet un solitaire, du genre à ignorer ses partenaires et à se concentrer exclusivement sur ses envies du moment. De plus, il déteste la paperasse, la rédaction de rapport et autres tâches ennuyantes. Ce qui lui plait, c’est le terrain. L’action, les missions qu’il s’attribue tout seul en passant outre l’autorité de son chef, ignorant les réprimandes et toute autre contestation. Tant que le boulot est fait, il part du principe que tous les moyens sont bon pour y arriver, et il a ainsi développé un réseau étendu d’informateurs, d’alliés et d’infiltrés. Il est prêt à tout pour une enquête et à chaque fois, Hashiba engage sa vie quitte à la perdre, puisqu’il n’aura personne pour le pleurer, du moins le pense-t-il. Sasaki, à son exact opposé, vit pour quelqu’un, est très conciliant et obéissant, amateur des règles il se laisse toutefois corrompre par son collègue qui l’entraine facilement où il le souhaite.

Sasaki est alors d’apparence naïve mais il se montre en réalité mature, apte à comprendre son collègue et prêt à outrepasser à son tour les règles si c’est pour le seconder. Malheureusement, il ne le peut pas sur toutes les enquêtes et il arrive souvent dans ce premier tome que son coéquipier le perdre intentionnellement. Le premier tome commence doucement, avec comme dans Fake auquel il ressemble, plusieurs enquêtes qui se succèdent afin de mieux appréhender les personnages. La narration se situe avec pertinence entre le sérieux des missions et des sujets (corruption, attentats, meurtres ...) et l’humour continuellement amené, notamment par l’intermédiaire d’Hashiba. Une certaine classe se dégage alors de l’ensemble du tome, et l’on regrette de ne pas en apprendre déjà plus sur nos deux policiers. Qui sont-ils en dehors du travail, jusqu’où leur amitié pourra-t-elle évoluer sans s’effondrer, quel est le passé de chacun d’eux ? Sasaki et sa personne à protéger, Hashiba et le néant de sa vie. Le premier tome soulève habilement ces questions, pourtant il manque d’un peu de fraicheur et de sentiments pertinents pour nous conquérir tout à fait. En effet, Sasaki reste très lointain, trop même ce qui fait qu’on a du mal à le comprendre et à l’approcher, et que sa froideur nous lasse rapidement. Hashiba quant à lui se cache derrière le rire et cela ne pourra pas fonctionner toujours ainsi. On a alors hâte de voir si le potentiel naissant de la série va se confirmer ou non par la suite. Etant donné la qualité du groupe duquel est né Leeza Sei, on l’espère et on le pense. Mais des surprises peuvent encore éclairer sa carrière solo.

Les dessins sont tout à fait conforme au vieux style des CLAMP, avec des traits un peu grossiers parfois, simplistes mais toutefois fins et élégants malgré le peu de détail et, parfois, le peu de réalisme des expressions. La morphologie des personnages, la dynamique et le sentiment d’action perpétuelle sont toutefois bien au rendez-vous, aussi ne critiquons pas trop l’esthétisme de la série, qui s’en sort plutôt bien ! Au niveau de l’adaptation de Panini, que dire à part que les couvertures sont peu avenantes et que la série ne sera jamais terminée dans leur catalogue ? Surtout pour un tome. Un seul tome pour gommer la frustration des nouveaux lecteurs, un seul tome pour ne pas nous conforter dans cette image négative que l’éditeur traine avec lui où qu’il aille, de licence en licence. C’est vraiment dommage de s’engager ici alors qu’on sait que la fin ne sera jamais notre. Pour un seul tome. Frustration intense, regret immense.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction