Change World Vol.1 - Actualité manga
Change World Vol.1 - Manga

Change World Vol.1 : Critiques

Change World

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Décembre 2020

Après le très sympathique Sayonara Game, les éditions Boy's Love nous proposent de découvrir dans leur collection Hana, depuis novembre, la suite directe de cet épais one-shot: Change World, série en deux tomes que la mangaka Yuu Minaduki a dessinée dans le courant de l'année 2017 au Japon, toujours pour le compte du magazine Dear+ des éditions Shinshokan.

A la fin de Sayonara Game, nous laissions Arimura et Itô alors qu'ils affirmaient enfin leur amour et entamaient donc réellement leur relation. Dans Change World, une année est déjà passée, et les deux hommes forment toujours un couple aimant et uni, quand bien même ils ont encore tous deux des choses à découvrir sur l'autre, et que la situation n'est pas toujours évidente autant côté famille que côté professionnel.

Tout un aspect de ce premier volume s'applique à dépeindre cette vie de couple où les deux hommes, bien qu'ils s'aiment, sont encore dans une période de "transition". Ainsi, ils ne vivent toujours pas ensemble, et ont même parfois du mal à se voir car leur travail respectif leur prend beaucoup de temps, en particulier pour Itô qui ne travaille pas dans sa boîte depuis très longtemps mais s'y donne beaucoup voire y excelle. Et leur relation, personne ne s'en doute vraiment, à part Nana puisque la petite soeur d'Arimura était amoureuse d'Itô autrefois. Bref, on cerne une relation où il y a encore des étapes à passer pour qu'elle se consolide totalement... mais une chose est sûre: les deux hommes s'aiment beaucoup, tâchent de se le montrer, et progressent ensemble à tout petits pas dans cette optique. Et cette fois-ci, cela passe pas mal par Itô, sur qui la narration se focalise plus, entre son sentiment quand il rencontre le père d'Arimura, son impression que la famille de celui qu'il aime est chaleureuse et réconfortante, son désir de manger des poivrons pour aimer ce qu'Arimura aime aussi... Mais c'est aussi l'entourage de nos héros qui observe les choses avec intérêt, en tête Matsu qui n'est sans aucun doute pas duper, notamment quand il remarque à quel point Itô s'est adouci depuis qu'il est au contact d'Arimura.

En somme, c'est appliqué, souvent mignon et tendre malgré une pointe d'érotisme plus prononcée (ce qui est logique au vu de la relation de nos deux héros)... mais vous vous en doutez bien, cette relation de couple a encore d'importantes épreuves à affronter, et ici il y en a une qui fait son apparition de manière plus marquée que les autres à travers un nouveau personnage: Masato Hozumi. Gay depuis toujours, ancien camarade de fac d'Arimura, et aujourd'hui collègue de travail d'Itô, cet homme a des vues sur ce dernier et, dès lors qu'il comprend qu'Itô sort avec Arimura, est bien décidé à s'en mêler... Si l'installation de Hozumi dans le récit se fait un peu vite par le biais de ficelles plutôt grosses, ce qu'il promet d'apporter s'annonce assez intéressant, en "testant" la force de la relation de nos deux héros... pour peut-être, au bout du compte, la renforcer, ou au contraire l'éclater ? Affaire à suivre dans le deuxième et dernier tome. Mais en attendant, Hozumi joue honnêtement le rôle classique du rival amoureux un peu intrusif, pour diverses raisons. Sa présence ne fait qu'accentuer la jalousie profonde d'Arimura ainsi que sa peur de perdre Itô, un état de fait qui prouve surtout bien la sincérité de son amour, lui qui avant cela nageait toujours dans l'insouciance concernant ses relations avec les femmes. Qui plus est, il y a rapidement un abord pas inintéressant de la différence entre Hozumi et Arimura: l'un et gay depuis toujours, l'autre sortait avec des femmes avant de tomber amoureux d'Itô, et cela devient un argument pour que Hozumi teste la profondeur de l'amour d'Arimura, qui pourrait peut-être retourner voir des femmes un jour. Enfin, la question de l'avenir professionnel d'Itô se pose aussi, le jeune homme se retrouvant déjà face à un possible choix qui pourrait l'éloigner de son bien aimé.

Cette suite, globalement, s'offre donc des bases prometteuses au fil de ce premier volume assez court, et il n'y a plus qu'à voir comment Minaduki approfondira et conclura tout ceci dans le prochain tome. Côté édition, on retrouve bien sûr à la traduction Laurie Asin, déjà traductrice de Sayonara Game, pour un ensemble cohérent. On appréciera la première page en couleur, ainsi qu'une qualité de papier et d'impression tout à fait honnête.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction