Cesare Vol.8 - Actualité manga
Cesare Vol.8 - Manga

Cesare Vol.8 : Critiques

Cesare - Hakai no sôzôsha

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Avril 2014

Angelo peut enfin quitter le lit, et il a désormais toute la confiance de Cesare, qui lui a remis la clé de son cabinet de travail et a demandé à Silenzio de lui enseigner l'Espagnol. Angelo doit toutefois rester à Pise pendant que Cesare, de son côté, est invité par les Médicis à aller à Florence avec Raffaele Riario afin de participer aux célébrations marquant la fin de la Reconquista. Une fois sur place, Cesare, l'archevêque de Pise et Lorenzo de Médicis devront trouver un terrain d'entente pour contrer les nouvelles alliances et menaces qui se profilent et qui feraient le jeu de Giuliano Della Rovere...

Avec la prise de Grenade, la Reconquista prend fin, et Fuyumi Soryo s'applique dans un premier temps à dépeindre ce que cela pourrait impliquer dans le contexte : pendant que l'Espagne s'est enfin libérée des hérétiques, le jeune roi de France Charles VIII a terminé la réunification de son territoire et pourrait désormais tourner ses ambitions vers l'étranger. Les villes proches de la frontière française, comme Milan et Gênes, pourraient souffrir de ce possible danger, et certaines familles comme les Sforza commencent à prendre un peu plus de poids dans le récit.

En ce début d'année 1492, une année charnière dans l'Histoire de l'Occident, les regards se tournent toutefois surtout sur ce qui va se jouer à Florence, les célébrations de la Reconquista cachant surtout les retrouvailles entre Cesare, Lorenzo et Riario, qui doivent faire le point sur la situation et trouver des solutions pour empêcher Giuliano Della Rovere de renforcer sa position. Cesare profite d'abord de sa visite à Florence pour retrouver Orsino Orsini, qui lui apprend une nouvelle vérité sur les manigances de Rodrigo mais aussi sur celles de la mère d'Orsino. Puis l'heure d'en apprendre plus sur la ville d'accueil de Cesare est venue : que ce soit le passé ou le présent, Soryo s'applique à dépeindre tous les enjeux liés à la cité de Florence. Le passé est dominé par le drame de la conjuration des Pazzi, un événement souvent évoqué et sur lequel nous en découvrons enfin plus, notamment en ce qui concerne les véritable instigateurs de cette conjuration. Quant au présent, la mangaka y narre avec une clarté exemplaire les enjeux liés aux alliances entre les villes. Pour faire face aux agissements de Giuliano dans l'axe fort unissant Rome et les états pontificaux à Venise, Florence était au coeur d'un axe l'alliant à Milan et Naples. Mais l'alliance est fragilisée : Milan est proche de la menaçante frontière, Giuliano manigance habilement pour faire de Naples un allié, et la cité florentine risque fort de voir son principal pilier s'effondre : évoqué à plusieurs reprises, Lorenzo de Médicis est enfin au coeur de la série, et celui qui fut un pilier de la péninsule et de sa ville est désormais affaibli, ce qui, dans les dernières pages, annonce une suite toujours aussi passionnante, et qui risque de faire beaucoup bouger les choses.

Cesare s'offre une nouvelle fois un tome passionnant, qui s'éloigne encore un peu plus des intrigues de l'Université pour aborder des choses beaucoup plus amples. Epaulée par le savoir de Motoaki Hara, Fuyumi Soryo continue de dépeindre les choses avec une clarté et une passion communicatives. Et malgré la grande densité et la richesse des enjeux liés notamment à Florence, la mangaka trouve encore le temps d'apporter ces débuts d'intrigues autour d'autres personnages (retenons Savonarole, car nous serons amenés à le revoir dans un rôle important), de croquer quelques passages sur l'Art dont elle a le secret, et même d'apporter un peu de légèreté et d'humour du côté d'Angelo avec une scène vaguement érotique et un peu touchante qui amène une pause de quelques pages au bon moment !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs