Cesare Vol.3 - Actualité manga
Cesare Vol.3 - Manga

Cesare Vol.3 : Critiques

Cesare - Hakai no sôzôsha

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Mai 2013

A l'aube de la mort du Pape, les tensions augmentent entre les cardinaux en vue du prochain conclave. Grâce à Cesare, Rodrigo Borgia s'assure le soutien de Raffaele Riario et Lorenzo de Medicis, tandis qu'il apprend que Bologne s'alliera à Giuliano Della Rovere, son principal rival. La tension est telle que les manigances de toutes sortes sont permises, Giuliano ayant été jusqu'à envoyer un sbire assassiner Cesare.

Dans ce troisième volume, Fuyumi Soryo continue de nous plonger dans les manigances entourant Cesare Borgia, mettant toutefois un peu de côté les tensions directes entre Rodrigo et Giuliano, pour continuer de dépeindre avec une minutie exemplaire un contexte d'une grande richesse. Ainsi voit-on le contexte historique continuer d'être dépeint via par exemple les évocations du voyage de Christophe Colomb pour le nouveau monde, et voit-on mieux présentés certains protagonistes historiques comme Francesco Remolines et surtout le mystérieux Niccolo, qui s'intéresse de près à Cesare, et dont l'identité ne reste pas longtemps énigmatique et annonce bien des choses.

Les tensions entre les différents partis s'étendent jusqu'au sein de l'université de Pise, et la mangaka insiste particulièrement sur les tensions animant les différents cercles, notamment celles opposant le cercle des espagnols de Cesare au cercle des français mené par Henri. Fuyumi Soryo nous offre ici une longue rixe qui joue volontiers sur quelques clichés : un Angelo toujours un peu désespérément naïf ce qui lui permet toutefois d'être toujours sincère, puis un affrontement un peu too much dans le portrait très bovin du détestable Henri et dans le duel façon corrida. Mais affrontement qui permet d'approfondir encore les choses, notamment autour du passé de l'Espagne à l'époque des Maures, et surtout autour d'un Cesare qui n'en finit pas de séduire tout le monde, de rallier les gens à sa cause en se montrant habile combattant et brillant orateur. Comme le dit Niccolo, "flamboyant" est le mot juste pour qualifier Cesare, dont les paroles témoignent encore et toujours d'un esprit brillant, révolutionnaire, désireux de briser des idées préétablies qui n'ont selon lui pas leur place.

Quant à la suite du volume, elle poursuit le plan des Borgia visant à assurer la Papauté à Rodrigo, le projet de manufacture prenant forme petit à petit, Cesare se faisant un plaisir de tirer les ficelles dans l'ombre en n'hésitant pas à manipuler aussi bien Giovanni qu'Angelo. Ainsi, s'il apparaît fascinant, Cesare conserve néanmoins une part sombre plus inquiétante, dans sa faculté de manipulation.

Au final, la série de Fuyumi Soryo et Motoaki Hara continue donc de séduire de par sa richesse sur de nombreux plans, la mangaka et son superviseur prenant réellement le temps de dépeindre tout le contexte de l'époque, sans jamais perdre de vue cette peinture habile et nuancée d'un Cesare Borgia qui n'a pas fini d'intriguer.

Quant à l'édition de Ki-oon, elle s'avère toujours exemplaire. Les premières pages en couleur sont un plus appréciable, mais on appréciera surtout les premières pages replaçant les personnages et rappelant clairement les différents axes des deux premiers tomes, ainsi que les bonus de fin de volume, soit plus d'une dizaine de pages revenant plus profondément sur différents axes abordés, comme l'illégitimité de Cesare, la vie universitaire de l'époque, la Reconquista espagnole ou l'immersion dans la ville de Pise.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs