Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 31 Mai 2023
Sous les yeux de son père, de Monami et de Nobu, Kappeita s'est lancé sur la piste de karting pour inaugurer le kart soigneusement construit et motorisé après des heures de travail. Le bonheur du petit garçon est bien visible, pour le plus grand plaisir de son père. Mais bientôt, une défaillance du véhicule est repérée, dès le tour d'essai, en poussant le gérant du lieu à demander à notre héros de s'arrêter là: la roue avant droite ne touchant pas le sol, des sorties pistes potentiellement dangereuses pourraient avoir lieu. Mais Capeta l'entend-il ainsi ? Pourrait-il seulement se résoudre à déjà stopper son rêve de conduire ?
La réponse est évidemment non, sans la moindre surprise. Et dans cette optique, Masahito Soda nous offre une première vraie séquence de conduite assez longue où, au fil de ce premier test pour Kappeita, ce dernier risque bien de montrer un sacré tempérament ! Evidemment, il est beaucoup question de la détermination du jeune garçon à conduire ce kart, à la fois pour faire honneur à son père qui l'a fabriqué avec amour, et pour vivre à fond cette passion qu'il touche enfin du doigt, une passion que l'on ressent en permanence à travers les expressions faciales que le mangaka insuffle à merveille à son petit héros.
Mais derrière ce côté purement enjoué, passionné et déterminé, ce sont encore bien d'autres choses que l'enfant risque de montrer: un pilotage intelligent (permettant aussi à l'auteur d'esquisser quelques informations techniques sur la conduite de kart), des éléments techniques que Capeta assimile de lui-même pour avancer, une vraie ambition que l'on ressent à chaque fois qu'il veut trouver un moyen d'aller toujours plus vite pour faire jeu égal avec les autres karts voire les dépasser (quitte à se blesser sans sourciller)... et, au final, une forme de frustration qui traduit bien l'envie de notre héros de déjà progresser.
Tout simplement, Soda excelle dans sa manière, certes classiques de tout bon récit sportif un peu nekketsu mais redoutablement efficace, de faire sortir et mettre en valeur la passion qui se concrétise chez Kappeita, jusqu'à ne plus le lâcher au fil des années qui suivront. A sa façon, il brille et impressionne son entourage, à commencer par son père et ses deux amis bien sûr, mais aussi la dénommée Nanako Minamoto, une entraîneuse qui distingue bien en lui un vrai potentiel et qui semble déjà avoir des projets pour lui. Projets qui, là aussi de façon classique et efficace, installent vite et bien un premier rival en Naomi, jeune garçon dont le statut, le talent et le côté provocateur et hautain ont tout ce qu'il faut pour stimuler notre héros.
Après un premier volume d'introduction efficace, la série confirme donc facilement avec ce deuxième tome qui, déjà, nous fait un peu plus entrer dans le vif du sujet et cristallise la passion qui se consolide réellement en Capeta, sous le regard de son entourage. Cette fresque sportive mais aussi humaine ne fait que commencer et n'a sans aucun doute pas fini de monter en puissance par la suite. En attendant de voir ça, on saluera vraiment le choix de Noeve Grafx de publier le tome 2 en même temps que le premier opus, tant lire d'une traite ces deux volumes permet de bien ressentir tout le potentiel de l'oeuvre, mais aussi de mieux se laisser happer par cette grande épopée automobile qui commence tout juste pour Kappeita.