Bootsleg Vol.1 - Actualité manga
Bootsleg Vol.1 - Manga

Bootsleg Vol.1 : Critiques

Bootsleg

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Juin 2023

Annoncé par Noeve Grafx il y a plus d'un an, en mars 2022, Bootsleg débarque enfin en France en ce mois de juin. Derrière ce manga d'action fantastique, on retrouve Suzuhito Yasuda, artiste bien connu pour son manga-phare Yozakura Quartet qu'il poursuit toujours depuis 2006 avec actuellement 30 tomes parus, mais qui est également très réputé pour être l'illustrateur des light novels à succès DuRaRaRa!! et DanMachi, en ayant ainsi créé les excellents designs de ces deux oeuvres à succès. Au vu de ses diverses activités, Bootsleg est un manga que Yasuda dessine à un rythme relativement lent puisque, depuis son lancement en 2019 dans le magazine Shônen Sirius des éditions Kôdansha (magazine où il prépublie aussi Yozakura Quartet), seulement trois tomes sont sortis, au rythme d'environ un volume par an. Toutefois, pour compenser cela, notons que chaque tome ce veut bien épais, et que ce premier opus avoisine les 320 pages ! Une épaisseur faisant que le tarif de ce tome 1 est revu en conséquence en atteignant les 10,90€.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la série commence fort et donne le ton d'emblée: dans une ville britannique, on a à peine le temps de faire connaissance avec notre héros Zen Benedict qu'un drame impensable s'abat déjà sur ce garçon métis nippo-anglais de 7 ans: alors qu'il profite d'une sortie en famille avec insouciance, une mystérieuse main gantée surgit du sol et happe les parents du petit garçon, sa petite soeur Sumire et sa jambe gauche, avant de s'éclipser aussi vite qu'elle est apparue, non sans lui laisser son nom: Shakehand...
Sept années sont passées depuis ce jour terrible, et Zen, désormais âgé de 14 ans n'a jamais vu s'éteindre son désir de vengeance envers Shakehand ni son espoir de retrouver un jour les membres de sa famille vivants. Vivant seul dans la demeure familiale, il jongle entre les cours au collège, son travail de livreur pour subsister, ses séances de sport et de musculation en vue de sa vengeance, et ses entraînements au combat avec la jeune femme-médecin Lily, gérante d'un petit hôpital qui est un peu comme une grande soeur pour lui et qui lui a posé, 7 ans auparavant une bien étrange prothèse à l'origine mystérieuse.
Souvent à fleur de peau même s'il sait tout ce qu'il doit à Lily et aux habitants de la ville, Zen attend ainsi, patiemment mais ardemment, le jour où il pourra se venger... et cela, même si le mystère sur son ennemi reste entier: non seulement Shakehand n'est jamais réapparu devant lui, mais en plus on ne sait rien au sujet de ces énigmatiques gants qui ont provoqué des centaines d'autres disparitions dans le monde au fil des années et qui n'inspirent que la peur.
Mais bientôt, un double-événement va bouleverser son existence, une nouvelle fois: dès lors qu'il rencontre enfin la personne ayant conçu sa prothèse et que Shakehand réapparaît, Zen s'engage dans la voie des Bootsleg, organisation secrète aux nombreuses ramifications et cherchant à lutter contre ces étranges ennemis, nommes Handred...

A partir de là, après son entrée en matière mouvementée, on peut dire que ce premier tome suit un schéma de mise en place très classique, où il est surtout question de faire entrée en scène les personnes qui seront les compagnons d'aventure de Zen, et de présenter le fonctionnement des Bootsleg et des Handred. Sur ce dernier point, on apprend donc que ces gants ont des formes diverses et des capacités différentes, ce qui permettra déjà à Yasuda de pas mal varier les plaisir quand l'action et le danger s'emballent. Par exemple, que faire contre un ennemi pouvant posséder les objets, ou, pire encore, contre un adversaire étant dans notre propre corps, dans notre sang, génération après génération, comme une malédiction ? Mais ce sont évidemment les Bootsleg que l'on découvre avec intérêt, cette guilde de chausseurs mettant au point différents styles de chaussures rendus magiques par des "mots-âmes" pour combattre (chaussures mécaniques, hauts talons, sandales, bottes, escarpins...), avec leur école et leur grand-maître propres pour chaque type de chaussure, et la promesse d'un travail en équipes dont les membres doivent être variés et qui sont dirigées par des maîtres-artisans. Bien que pouvant apparaître un peu farfelus par certains aspects, ces concepts sont assez clairement exposés, ont le mérite d'avoir leur pointe d'origine, et devraient là aussi permettre au mangaka d'être assez diversifié dans l'action, chose qui peut déjà se ressentir suffisamment à travers les différents personnages se mettant en place. On pense notamment à Ling-Zi, maître-artisane de la 4e équipe de Chine, à Elio Franklin qui a un don de vélocité (à la fois ultra rapide et très agile), et à la forgeronne Masamune Minorikawa, ces deux derniers personnages étant vite voués à devenir les inséparables camarades de Zen.

Pour accompagner tout ça, on peut compter sur la patte typique de Yasuda: en plus de séduire assez facilement dans ses designs humains très expressifs et dans ceux assez originaux des Handred, le dessinateur dévoile des décors soignés et très influencés par l'Occident (vu que l'intrigue démarre en Angleterre), une petite pointe de fan-service très léger (on n'en voit jamais beaucoup) autour de ses belles héroïnes qui passe assez bien vu qu'elle n'est pas insistante du tout, et surtout de premières montées d'adrénaline saisissantes: malgré quelques découpages pas toujours clairs, c'est nerveux à souhait, et bourré de perspectives et angles de vue intéressants pour représenter l'action ainsi que les mouvements, le meilleur exemple de tout ça étant sûrement l'assez fun et poussée course-poursuite contre le wagon possédé. Etant donné que Zen possède une puissance "sans limites", il y a de quoi avoir particulièrement hâte de voir ce qu'il pourra donner par la suite en terme de combats, surtout en étant combiné à ses deux camarades !

A l'arrivée, Bootsleg cache, derrière son schéma de mise en place assez standard, un univers bourrée de promesses et de possibilités, ainsi qu'un rythme effréné qui nous happe d'autant plus aisément que Yasuda sait offrir plus d'une qualité dans ses visuels nerveux. Il n'y a plus qu'à attendre de voir comment tout ça va se développer, me^me si l'on sait déjà que le rythme de parution ne sera pas très rapide.

Enfin, du côté de l'édition française, on a droit à un objet très satisfaisant. A l'extérieur, la jaquette, très proche de l'originale japonaise, se pare en plus d'un joli vernis sélectif et d'un embossage sur son logo-titre. Et à l'intérieur, le papier souple et opaque est agréable à manipuler, l'impression est bonne, le travail de lettrage de Clair Obscur est excellent, et la traduction de Frédéric Malet se veut particulièrement vivante et fluide.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs