Blood Lad Vol.1 - Actualité manga
Blood Lad Vol.1 - Manga

Blood Lad Vol.1 : Critiques

Blood Lad

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Mars 2015

Critique 1


Le monde des démons existe en parallèle au monde des humains, sans que les mortels en aient connaissance. C’est dans cette dimension que vit Staz, un vampire qui est loin de se considérer comme un buveur de sang comme les autres. Au contraire, le jeune homme a abandonné les allures aristocrates de ses ancêtres pour se consacrer à sa passion : la culture otaku. Cela ne l’empêche pas d’être un chef de quartier du monde des démons et de soumettre tout individu qui lui chercherait querelle…


A la grande surprise de Staz débarque un jour et dans le monde des démons Fuyumi Yanagi, une humaine qui n’aurait pas dû se trouver là et qui est immédiatement amenée à Staz qui craque littéralement pour la demoiselle. Lui qui voulait l’associer à son univers d’otaku, voilà que Fuyumi meurt dévorée par une créature… avant de renaître à l’état de fantôme. Sauf que sous cette forme, Staz n’éprouve pour la moindre attache pour elle. Il ne lui reste donc qu’une solution : trouver un moyen de ressusciter la demoiselle et comprendre pourquoi elle est si spéciale à ses yeux.


Certaines séries parviennent à conquérir un large public et à s’imposer dans le cœur des fans sans pour autant devenir un hit mondial, se contentant d’un modeste succès en développant différentes qualités. Blood Lad est l’un de ces titres qui a d’ailleurs bénéficié d’une adaptation animée en 11 épisodes dont la sortie est imminente à l’heure où vous lirez ces lignes…


Au crayon, nous découvrons Yuki Kôdama dont Blood Lad est le premier gros succès, avant même Hamatora. Nos attentes quant à ce premier volume sont donc conséquentes et force est de constater que cet opus, s’il se révèle simplement très sympathique, présente une série à fort potentiel.


Marre des récits de vampire à l’eau de rose ou des buveurs de sang archi stéréotypés ? Ça tombe à pic puisque Staz, représentant de sa race et conquérant de quartiers du monde des démons, est un pur otaku dont le plus grand rêve est de découvrir Akihabara. Et forcément, quand une jolie jeune Japonaise atterrit sur son territoire avant de mourir, il ne peut que la ressusciter pour étancher sa soif de passion ! Assez rapidement, Blood Lad dévoile donc un pitch barré au possible qui cherche à rompre avec certains stéréotypes du genre. Ainsi, Staz est un vampire qui n’est pas particulièrement beau-gosse et correspond aux codes traditionnels du shônen (et ce bien que la série soit un seinen), et le ton qui se dégage fait de cet univers démoniaque un monde déjanté où les personnages ne se prennent pas au sérieux, du moins pour le moment. Et c’est là qu’est le paradoxe puisque le nombre de tomes sur toute la série laisse envisager de grands développements futurs, et par conséquent que la série exploitera tout son univers et ne restera pas dans une série de sketches au pays des démons.


Car l’intrigue, si elle s’étoffe au fil des chapitres, reste assez vague dans ce premier opus qui, après avoir insisté sur l’univers et l’ambiance du titre, se contente de présenter l’objectif de ressusciter Fuyumi. Quelques éléments laissent croire à des approfondissements des véritables désirs de Staz, mais pour l’heure, c’est tout ce que nous avons à nous mettre sous la dent d’un point de vue scénaristique, ce qui fait l’une des limites de ce volume. En somme, nous n’avons pas d’autre choix que de profiter de l’ambiance du titre afin de voir ce qu’il a à nous dire véritablement.


Autre qualité du titre, celui-ci n’a pas l’air de partir d’emblée dans un déluge d’action alors que les caractéristiques des personnages laissent supposer qu’il pourrait s’adonner à quelques bagarres spectaculaires sans trop de difficultés. On se doute d’ores et déjà qu’à terme, des combats auront lieu, mais il est agréable de voir que pour démarrer sa série, Yuki Kôdama évite de tomber dans le nekketsu pur jus. Toutefois, c’est à double tranchant puisque le volume se limitant à ses personnages barrés et l’introduction des premiers concepts, le tout pourra paraître mollasson aux yeux de certains, et cet opus aurait gagné à s’enrichir d’un plus grand dynamisme.


Du côté des personnages, Blood Lad présente des figures impossibles à prendre au sérieux, ce qui fait justement le charme du titre. Staz est un vampire presque blasé, une sorte d’antihéros qu’on prend plaisir à suivre, Fuyumi est l’archétype de l’héroïne timide à gros seins si exagérée qu’elle amuse par ses réactions, et Hydrabell qui est le seul personnage dont le rôle doit se préciser et qui pique véritablement notre attention. L’arrivée, en fin de volume, d’un « rival » atteint aussi notre curiosité, car si l’élément est classique, il peut aboutir à une nouvelle figure très intéressante… selon la tournure du récit.


Le coup de crayon de Yuki Kôdama montre bien que le mangaka en est encore à ses débuts. Son style est marqué par une pointe de personnalité, en cherchant par exemple à jouer sur les expressions des personnages ou leur posture, tout en insistant sur un trait épais et des visages arrondis. La marge de progression de l’auteur est évidente et pour l’instant, on qualifiera son dessin d’assez quelconque, mais qui peut se sublimer au fil des opus. On reste en tout cas attentif aux évolutions de l’auteur sur le plan technique.


Kurokawa est un éditeur sérieux qui livre ici une bonne copie éditoriale. La traduction est honorable et la qualité d’impression de bonne facture, mais qui retenons surtout une couverture travaillée qui joue sur les effets de vernis afin de lui donner du relief. A n’en point douter, les collectionneurs seront ravis d’accueillir de bien jolis livres sur leurs étagères.


Série qui a su trouver son public, Blood Lad montre certaines qualités avec ce premier tome et tout porte à croire que nous aurons à terme un titre qui ne cherche pas à se prendre totalement au sérieux. Si le scénario reste pour le moment léger et le style graphique du mangaka doit évoluer, l’univers vaste et les personnages attachants de la série peuvent aboutir à une bonne petite série sur le long terme. Blood Lad est en tout cas un titre que nous suivrons avec intérêt.




Critique 2


Staz est un vampire. De Robert Pattinson dans Twilight et de Johnny Depp dans Dark Shadows, il n’en garde que le teint cadavérique. Parce qu’en réalité, Staz n’en a rien à faire de sucer le sang des humains, il préfère rester tranquille dans sa piaule du monde des démons, collectionner des figurines, jouer à des jeux vidéo, et accessoirement, diriger le clan de démons dont il est le boss. Fan de pop culture japonaise, rencontrer un humain est son rêve. Coup de chance, ses sbires lui rapportent une humaine égarée en Enfer, Fuyumi. Coup de malchance, elle meurt, étrangement dévorée par une espèce de plante carnivore. Comme un humain mourant dans le monde des démons ne disparait pas, mais devient un esprit, tout n’est pas perdu ! Staz se donne le but de la ressusciter. Pour cela, il va explorer le monde des démons et même la Terre, à la recherche d’informations ça et là. Fuyumi n’a d’autre choix que de s’en remettre à lui.

Mettons au point une chose : l’auteur de Blood Lad, Yûki Kodama, n’est pas la même personne que Yuki Kodama, la créatrice du manga Kids on the Slope, série actuellement adaptée en anime par Shin’ichirô Watanabe. Même si les noms sont très proches, les deux auteurs jouent dans deux registres totalement différents. Car Blood Lad, c’est une série qui se veut… démoniaque.

En effet, pour la campagne de promotion de la série, Kurokawa a beaucoup misé sur le fait que Blood Lad est un manga de vampire trash, viril même, afin de contraster avec cette manie qu’ont les créateurs de fiction à nous sortir depuis quelques années des histoires de vampires fadasses, avec un héros à la beauté glaciale sensé rameuter les jeunes filles. Mais finalement… Blood Lad n’est pas vraiment un manga de vampires, mais un manga avec des démons en tout genre. Le héros est effectivement un vampire, mais il aurait presque pu être un autre type de démon, comme on en croise beaucoup dès ce premier tome. Donc, rassurez-vous, si vous en avez marre des histoires vampires, Blood Lad ne devrait pas vous gêner à ce niveau-là. Par contre, l’aspect « histoires de vampires pour vrais bonhommes » que nous vend Kurokawa n’est pas non plus renversant, dans le sens où on ne voit pas vraiment d’aspect parodique des histoires de vampires, à part dans les vingt premières pages du tome, où Staz se présente et se dit totalement différent de ses ancêtres.

La lecture de ce tome pose deux principaux problèmes à la crédibilité du récit. Premièrement, même si la série possède un côté second degré, Fuyumi n’a pas des réactions vraisemblables. Son arrivée dans le monde des démons ne la pas fait paniquer, alors qu’elle n’a aucune idée d’où elle se trouve, que des gars bizarres essaient de l’attraper, et que leur boss souhaite s’entretenir avec elle uniquement pour savoir où en est la saga des Final Fantasy. Deuxièmement, une fois que la base de l’intrigue est posée (à savoir Staz qui veut ressusciter Fuyumi… pour une raison qui nous échappe complètement d’ailleurs), la série part déjà un peu dans tous les sens, avec Staz qui se lance dans le monde des humains sans savoir par où commencer à chercher des informations, mais qui par hasard arrivera à trouver des pistes.

Alors, certes, tout cela est bizarre, voire qualitativement négatif. Mais pourtant, Kodama parvient à intriguer le lecteur, notamment pour l’univers assez barré et surtout pour son héros, Staz, un geek tantôt m’en-foutiste, tantôt extrêmement déterminé et surtout faussement anti-charismatique. La fin du tome fait d’ailleurs apparaitre son rival, qu’on espère aussi dingue que lui.

Le dessin de Kodama laisse pour l’instant penser qu’il se débrouille mieux avec de la couleur plutôt que sans. Reste que certains personnages ont un design vraiment sympathique (Staz, Wolf et Yoshida), pour les autres, c’est un peu plus simpliste. La mise en scène de l’action à travers le découpage des cases n’a pas de particularité notable : elle n’est ni trop molle, ni exceptionnelle.

Avec son univers de démons à la Soul Eater et son héros truculent, Blood Lad a de bonnes bases mais commence presque à s’embourber dans une intrigue bancale, même si ce n’est pas alarmant pour le moment. Laissons le bénéfice du doute à ce premier tome et espérons mieux pour le suivant.

Kurokawa a comme d’habitude fait du bon travail avec un papier de qualité et une traduction correcte. On appréciera les premières pages couleur.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs