Bip-Bip Boy Vol.3 : Critiques

Bien qu'il ait grandi, le Bip-Bip Boy n'a jamais perdu de vue sa passion. En 2013, alors âgé de 34 ans, Ryôta Kanzaki (avatar de Rensuke Oshikiri) continuait d'aduler les jeux-vidéo, tout en occupant son activité de mangaka. Il ne cesse une nouvelle fois de revenir sur ses souvenirs passés, tant ceux de l'enfance en Primaire que ceux de l'adolescence...

Retrouver les souvenirs vidéoludiques de Rensuke Oshikiri dans son manga très personnel constitue à chaque fois un réel plaisir, et ce n'est pas ce troisième tome qui contredira cet état de fait. Si la formule aurait très bien pu se révéler lassante après deux tomes, il n'en n'est rien. L'auteur fouille parfaitement dans sa mémoire pour se remémorer ses aventures d'enfants, bien différentes les unes des autres. Ici, le mangaka ne nous parle plus simplement de son expérience sur les bornes d'arcades, mais de bien des péripéties ayant un rapport avec le jeu-vidéo, voire même la culture otaku dans son ensemble. En résulte une succession de chapitres idéale, chacune histoire ne ressemblant pas à la précédente, et qui nous renseigne même sur des facettes encore inconnues du passé de l'auteur.

Car ce troisième tome est peut-être, à ce jour, le plus personnel pour le mangaka. Certes, Rensuke Oshikiri nous amuse avec ses souvenirs de jeunesse, avec ses désillusions d'ado mais aussi celles de ses amis, mais il arrive à nous émouvoir. Si la nostalgie est un thème fort du manga, elle n'aura jamais été aussi importante que dans ce troisième tome dans lequel l'auteur nous parle énormément de lui au présent, en tant que Bip-Bip Boy qui garde de forts souvenirs de son enfance. Pour les éternels enfants qui liraient la série, la thématique est particulièrement touchante, d'autant plus si on est concerné par l'ensemble des loisirs qui ont forgé la jeunesse de Ryôta/Rensuke. Une idéalisation du passé qui tranche avec les difficultés du présent, puisque le mangaka évoque même une sombre affaire ayant concerné sa carrière, et notamment une série que nous pouvons désormais lire en France : Hi Score Girl.

En résulte alors un troisième volume divertissant, drôle et souvent touchant. De l'amour pour les jeux-vidéos jusqu'aux désillusions sentimentales passées, et même celles de ses amis d'enfance, Rensuke Oshikiri nous livre un tome faisant l'ôde de la nostalgie, de l'importance des souvenirs, et de l'importance de savoir assumer sa vie d'adulte. Un volume très personnel pour l'auteur, donc, et qui marque aussi bien par son humour cynique que pas sa sincérité. A noter qu'un quatrième tome de Bip-Bip Boy est tout récemment paru au Japon, ainsi nous pouvons espérer retrouver l'auteur pour, au moins, un opus supplémentaire de sa série autobiographique.