Ashen Memories Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Novembre 2019

Les éditions H2T développent un peu plus leur catalogue de créations originales en cette fin d'année 2019 avec Ashen Memories, un space opéra shôjo prévu pour totaliser quatre volumes. Une nouvelle série qui marque l'arrivée d'une nouvelle artiste chez l'éditeur : Elena Toma, une autrice d'origine italienne.

A une époque où l'humanité a migré vers de nouvelles planètes hospitalières, la jeune Néala vit sur la petite planète minière Elhram, appartenant au royaume de Vaxa. Celle-ci est prise d'un mal plutôt singulier puisque cette orpheline souffre de pertes de mémoires régulières. Heureusement, son ami Cédric est là pour l'épauler chaque jour.
Lorsque tous deux reviennent dans la cave de la maison d'enfance de Néala, sous les décombres depuis longtemps, ils y découvrent un appareil étrange qui, en s'activant, attire l'intérêt des forces royales de Vaxa. Alors qu'ils s’apprêtent à découvrir le terrible secret derrière cette machine, Néala et Cédric décident de fuir, maintenant que le royaume est à leurs trousses...

Le space opéra est rarement un genre exploité dans les publications shôjo. Et même si le terme a un sens assez limité en ce qui concerne nos créations françaises, puisque nous n'avons pas de magazines de prépublication à proprement parler, c'est une série assez audacieuse que nous propose Elena Toma au sein des éditions H2T.

Ainsi, l'autrice nous propose un space opéra déjà bien rodé, basé sur un scénario déjà bien pensé autour de mécaniques développées avec assiduité dans ce premier volume. C'est un tome particulièrement bavard en explications qui nous est proposé, et à juste titre puisque la phase d'introduction ne se prive pas pour commencer à exploiter le potentiel de l’œuvre. Au contraire même, et c'est peut-être assez rare dans ce genre de titres, mais bon nombre d'explications sont données au terme de ce premier opus. Un parti-pris agréable qui rend l'immersion assez efficace, puisque les tenants et les aboutissants de l'univers semblent déjà bien présents après lecture de ce premier pavé.

Et si la formule aurait pu être ronflante, tant d'explications d'entrée de jeu ayant de quoi faire peur, Elena Toma parvient à donner un joli petit souffle à l'histoire, en alternant phases de développement et péripéties plus musclées. A ceci s'ajoute une portée dramatique en ce qui concerne les interactions entre Néala et Cédric qui forment un duo assez convenu mais plutôt attachant. On note d'ailleurs que l'artiste ne se prive pas pour intégrer quelques éléments de romance classique, un peu vintage même, avec des figures comme l'ami d'enfance qu'est Cédric, ou le beau prince Alban qui conserve un certain intérêt pour la suite de l'histoire. Les ficelles sentimentales présentées peuvent paraître surfaites, mais elles fonctionnent finalement assez bien dans l'univers de l’œuvre, et confirme qu'Ashen Memories est un mélange d'influences diverses qui lui confère une certaine originalité.

Visuellement, ce premier tome oscille entre les très bons points et quelques confusions esthétiques. On notera surtout des proportions mal gérées du côté des personnages par moment, tandis que d'autres éléments se montrent plus audacieux, notamment la mise en image de toute la dimension SF du récit.

Au final, c'est un premier tome convainquant qui nous est proposé, bien que les qualités de la série devront être confirmées dans le second opus. Elena Toma propose ainsi un space opéra résultant d'un mélange d'influences, proposant une épopée spatiale comme une romance bien codifiée, tout en s'appuyant sur un univers bien pensé. C'est plaisant et original, et on espère que les trois prochains tomes poursuivront sur cette voie.

Du côté de l'édition, H2T livre une nouvelle bonne copie. Le papier est épais et la présence de pages couleur bienvenue, mais on regrettera l'absence de petits bonus. Pourtant, sur une création originale, on aimerait en apprendre plus sur l'envers du décor... peut-être pour les prochains opus ?
    

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction