Asadora Vol.2 - Actualité manga
Asadora Vol.2 - Manga

Asadora Vol.2 : Critiques

Asadora

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Juin 2020

Chronique 2

Quelque part dans une jungle, guidés par des gens du coin, un homme se faisant appeler le Professeur Yodogawa et son jeune assistant Nakaido semblent rechercher par dessus tout quelque chose, jusqu'à dénicher leur cible: une trace de griffes immenses sur un tronc d'arbre, datant d'il y a un an d'après les autochtones, effrayés par cette vision. Aucune créature terrestre ne devrait être en mesure de faire ça, et au vu de précédents indices celle-ci semble grandir très vite. Interrogé avec plus d'insistance par Yodogawa qui veut savoir si'l a vu la bête qui a fait, l'un des autochtones, tremblant, finit par lâcher un mot: "Asa"...

A l'image des pages d'introduction du premier tome, ce deuxième tome démarre donc par des toutes premières pages forcément intrigantes de par ce qu'elles esquissent. Et si cette fois-ci Naoki Urasawa se garde bien de préciser quand exactement a lieu cette scène, c'est sans doute par qu'il faudra ensuite attendre la toute fin du tome pour en réentendre parler. Un peu à l'image de l'introduction monstrueuse du tome 1 puis de ses toutes dernières pages révélant une trace de pas de monstre géant, le mangaka continue de distiller ces petits éléments anormaux et inquiétants, laissant présager de plus belle un récit qui devrait peu à peu prendre une ampleur plus folle... Mais pour voir ça plus concrètement, il faudra encore attendre !

Car en dehors de ça, la place est évidement laissée avant tout, pendant quasiment tout le volume, à notre chère petite intrépide Asa Asada qui, après le passage cataclysmique du typhon sur la baie d'Ise, s'est lancée, du haut de ses 12 ans, dans une folle opération de sauvetage en avion ! Ainsi tâche-t-elle, pendant que Kasuga pilote, d'envoyer aux rescapés des sachets d'onigiris, tout en craignant forcément pour sa maison familiale, placée au beau milieu de la catastrophe...

Les enjeux étaient déjà assez intenses et grandissaient tout au long du premier volume, et cela ne s'arrête aucunement dans la suite de l'opération, qui occupe encore une grosse partie du tome. On retrouve les deux "sauveteurs" alors qu'ils viennent de découvrir cette impensable trace de patte géante, et que la fillette réalise avec effroi que sa maison devrait se trouver pile à cet endroit... Cela ne fait qu'accentuer la question de la survie ou non de toute la famille d'Asa, mais il ne s'agit aucunement du seul élément de tension: une étrange forme gigantesque apparaît soudainement dans l'eau, la blessure par balles de Kasuga risque de lui faire perdre connaissance petit à petit, et la présence d'un sac au contenu illégal dans l'appareil amènera encore un danger supplémentaire... Si l'on ajoute à cela le climat de catastrophe avec la baie ravagée et les habitants à soigner, les aléas du pilotage ou dans une moindre mesure la présence d'un policier au départ un peu zélé, on peut dire qu'Urasawa se fait un plaisir d'entretenir constamment un rythme trépident, telle un bon feuilleton d'aventure un peu fou. Et à ce titre, Asadora! fonctionne du tonnerre pour l'instant: sur une narration assez linéaire, l'auteur pousse assez loin l'art du climax, tant on découvre presque fébrilement chaque nouveau chapitre après un chapitre précédent s'achevant de façon insoutenable. Pas de doute, on est dans du vrai "feuilleton en manga" !

Et pourtant, dans tout ça, Urasawa trouve également le temps de développer comme il se doit certains aspects de ses personnages. On pense bien sûr à Kasuga pour la façon dont il montre qu'il est un "chevalier du ciel", mais aussi à Shota qui se motive de plus belle en vue des JO de 1964 après avoir vu les exploits d'Asa, ou à Kinuyo qui, derrière son premier abord, montre vite bien d'autres choses, des valeurs d'entraide et surtout une certaine admiration pour cette fillette. Car assurément, c'est bien sûr Asa qui continue de porter avec verve le récit. Du haut de ses 12 ans, la petite fille démontre une volonté, un courage e tune détermination de chaque instant. Elle ne se laisse jamais démonter, porte toujours les choses vers l'avant, se retient constamment de pleurer même quand les larmes montent, fait face aux "méchants" sans trembler, effectue des actes complètement impensables pour son âge... Ca peut paraître parfois gros, mais ça fonctionne totalement pour l'image d'héroïne brave et forte qu'elle dégage, et puis en filigranes il y a 2-3 petits moments laissant éventuellement envisager d'autres choses sur elle qui pourrait expliquer cette force. Par exemple, quand elle se retrouve à piloter un avion pour la première, elle a l'impression de l'avoir toujours fait...

Après cette partie rythmée et intrigante, la dernière partie entame déjà la suite, quelques années plus tard. Changement d'année, changement d'âge pour Asa, nouvelles têtes autour d'elle tandis que d'autres restent présentes... Il n'y a plus qu'à voir ce que tout cela donnera, mais une chose est sûre dans l'immédiat: après 2 tomes, Asadora! monte petit à petit en puissante et sait toujours capter l'attention, en laissant deviner une suite qui devrait gagner toujours plus en ambition.


Chronique 1

A une époque plus contemporaine, un groupe de chercheurs japonais s'enfonce dans les forêts tropicales, à la recherche d'une cible bien précise. La trace qu'ils s'apprêtent à découvrir leur glacera le sang, tout comme elle a terrifié les autochtones qui l'ont découverte...
De retour en 1959, près de Nagoya, Asa et Kasuga continuent d'explorer les cieux pour approvisionner les rescapés en onigiri. L'opération se déroule sans encombre dans un premier temps, mais plusieurs difficultés vont s'imposer au binôme. D'autant plus que la mystérieuse trace de pas risque de montrer son origine...

Le premier volume d'Asadora était particulièrement prometteur, par sa forme autant que par son fond. Car si le centre de l'intrigue présentée semblait classique, une ambition très particulière s'affirmait par le mélange entre la fiction historique et l'extraordinaire, à travers la confrontation entre la catastrophe vécue pour Asa et cette menace titanesque qui semble transcender le temps.

Naoki Urasawa mettait en exergue cet aspect par un jonglage entre les époques, caractéristiques de narration qui se voit intensifiée dans ce deuxième opus. L'amorce est claire là-dessus : Le premier chapitre nous plonge un certain temps plus tard, aux côtés d'autres personnages qui découvriront à leur manière la menace, aspect qui trouvera un écho sur la toute fin du tome. De manière plus générale quant à la dimension temporelle du manga, cette suite est la preuve que l'auteur se plaira à jouer avec les époques, à la manière d'un 20th Century Boys dont les similarités sont présentes depuis le départ. Toute cette dimension d'Asadora est pour l'heure captivante, et davantage explicitée par la seconde partie de ce nouveau tome. Dès lors que la temporalité est sujette à des jeux de narrations, le récit se révèle particulièrement captivant, soulevant tout le potentiel du scénario du dernier récit en date du mangaka.

Mais cette suite ne repose pas que sur cet aspect. A côté de ça, l'aventure de la petite Asa est particulièrement percutante, autant par tout le fond qu'elle amène que par l'adrénaline qui caractérise les déboites de la fillette. La volonté de l'auteur est de dépeindre une aventure d'héroïne intrépide, à l'image des séries télévisées dont il puise, et c'est un choix efficace tant il nous entraîne efficacement aux côtés d'Asa. Sa mission de rescousse aux sinistrés prend un tout nouveau cap ici, devenant presque un film d'action au format manga. Celle-ci est rythmée, garnit les quelques premiers personnages principaux de nouvelles dimensions, et s'avère efficace dans la dynamique portée par l'étonnante fillette. Certes, quelques événements pourront sembler tirés par les cheveux tant Asa déborde d'énergie et d'assurance, mais qu'importe. Le personnage fonctionne en tant qu'héroïne brave, et on s'élance à 100% à ses côtés.

Le premier volume d'Asadora pouvait faire stagner quelques attentes, du fait qu'on ne savait pas exactement vers où on se dirigeait. Qu'à cela ne tienne : Ce second opus confirme toute la dimension du scénario, ses possibilités aussi, et amène un potentiel aussi ahurissant que celui des aventures des « enfants du vingtième siècle ». C'est prenant, intense et porté par une héroïne impactante en toutes circonstances. Il est bien-sûr trop tôt pour juger l’œuvre dans son ensemble, mais Naoki Urasawa nous a déjà convaincu de la force de son récit.
    

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs