Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Décembre 2017

La petite Caterina a bien changé au contact d'Arte, qui lui a fait découvrir de nouvelles choses et a permis un rapprochement avec sa mère. Mais tout en continuant d'être la préceptrice de l'enfant, notre jeune artiste ne doit pas négliger ses peintures ! Ainsi poursuit-elle avec rigueur ses portraits de Sofia et de Caterina. Mais bientôt, sa rencontre avec Matteo, un peintre vénitien qui peine à joindre les deux bouts, va causer quelques doutes dans l'esprit de notre héroïne...


Arte a bien de la chance d'être née aristocrate, tels sont les mots lâchés par le confrère artiste de Venise. La jeune fille ne peut alors que s'interroger : est-ce parce qu'elle est aristocrate qu'on cède si facilement à ses "caprices" de vouloir peindre ? Est-ce pour ça que la famille Fariel montre tant de largesses avec elle, alors qu'elle est une femme ? Les origines nobles d'Arte sont présentées ici sous un nouvel angle, dans la mesure où la jeune fille s'interroge pour la première fois un peu plus sur l'impact que ses origines peuvent avoir. Et elle s'interroge d'autant plus quand Youri vient lui faire une proposition de parrainage totalement inattendue.


Bien qu'animant une assez grosse partie du volume, ces interrogations restent sans doute un peu superficielles, en se résolvant assez vite, finalement sans trop insister sur les doutes d'Arte. Mais on y retient les efforts décuplés que la demoiselle donne alors dans son art au point de menacer sa santé, comme pour se prouver à elle-même qu'elle n'est pas là uniquement parce qu'elle est aristocrate. Et on appréciera beaucoup le rôle d'une Caterina qui, comme Arte l'a fait pour elle, tente de venir en aide à sa préceptrice comme elle le peut. Cette petite fille reste décidément très attachante, surtout avec son caractère où elle nie être inquiète !


Mais avant tout ça, le tout début du tome voit Kei Ohkubo continuer de s'intéresser d'assez près à la condition des femmes à cette époque, et cette fois-ci elle aborde de nouveaux éléments autour de la grossesse et du mariage (il est très mal vu d'avoir un enfant sans être mariée) à travers un petit approfondissement de Dafne, femme que l'on apprécie de découvrir un peu plus. Et elle aussi pourrait être marquée par le caractère d'Arte, qui, contrairement à elle, a choisi de se prendre en man quand il le fallait, et de ne pas se laisser dicter sa vie.


En filigranes, la mangaka aborde quelques autres éléments, autour de Youri et d'une facette de lui un petit peu moins rose, autour de quelques brefs détails culinaires (la seiche cuite dans son encre), mais surtout autour de certains éléments de la vie d'artiste de l'époque : la différence entre portraitiste et peintre religieux (ces derniers devant être beaucoup plus érudits concernant les mythes), l'importance de concevoir des portraits où l'on fait attention au moindre détail comme le grain de peau, l'angle du visage... Quant aux dessins, ils restent un vrai plaisir, notamment concernant les décors bien soignés quand il le faut, ainsi que les tableaux peints par Arte.


Avec ce volume assez calme, on se dirige tranquillement vers la fin de l'arc à Venise, sans que Kei Ohkubo ne déçoive, car la mangaka s'applique toujours autant sur ses personnages et sur l'évolution de son héroïne.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs