Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 09 Octobre 2023
Alors que Caligula, Louloulola et Neusch, égarés dans la forêt, doivent faire face à de mystérieux clones d'eux-mêmes, de son côté le groupe de Lashil se retrouve sur la route des Né-ovis, un peuple qu'ils ne sont normalement même pas dignes d'approcher, et dont le rôle d'exécuteurs est on ne peut plus sinistre puisqu'il annonce la destruction du monde. Alors que la libération de leurs sept sceaux signifiera l'anéantissement de la Terre, six sceaux ont déjà été libérés, si bien qu'il devient urgent de les confronter. Toujours téméraire, Lashil ne se fait pas prier et fonce seul vers le sommet où sont censés se trouver les Né-ovis, mais pour les atteindre il n'est pas au bout de ses peines. Pendant ce temps, Leana et les autres, restés en retrait, se retrouvent à devoir affronter un redoutable clone de Lashil lui-même...
Nous voici face à un tome très orienté action, au gré de trois combats qui ont plus ou moins lieu en parallèle, avec d'un côté Lashil face aux énigmatiques et surpuissant Né-ovis, le trio Caligula/Louloulola/Neuch en pleine affrontement contre leurs doubles, et la menace que représente le redoutable clone de Lashil face à Leana, Löw et les autres. Au fil de cet affrontement, c'est assurément le cas de Lashil qui interpelle le plus, non seulement car son affrontement contre les Né-ovis, où il semble perdre la vie en boucle, intrigue, mais aussi par ce son clone affrontant Löw et les autres met en lumière toute sa réelle puissance. Ces deux affrontement se révèlent alors être, en quelque sorte, les deux facettes d'une même pièce, vouées à apporter un nouvel éclairage sur les capacités réelles de notre héros, sur la profonde puissance qui est en réalité en lui, et aussi sur l'origine véritable de cette puissance.
Mais tout cela suffit-il à rendre l'intrigue vraiment palpitante ? Eh bien, pas si sûr. Car même si Norihiro Yagi semble tout à fait savoir où il va dans son scénario (pour preuve, les révélations sur Lashil se rattachent assez bien à l'époque de son affrontement contre Rockwell mais aussi de son combat contre lui-même dans la cité des Pent-zers), le fait est qu'il peine toujours autant à donner un réel souffle à son oeuvre, voire même à être suffisamment limpide dans certains concepts qui semblent un peu sortir du chapeau. Sur le pur plan visuel, comme souvent les combats restent mis en scène de façon très basique, et certaines phases sont même peu claires du côté du combat de Louloulola et Neusch contre leurs doubles, car on a vite fait de confondre un peu les vrais personnages et leurs sosies (et puis à côté de ça, il faudrait vraiment arrêter de toujours qualifier certains personnages féminins par la taille de leurs seins, car ça devient saoulant). Ce sont aussi les designs qui restent plutôt faibles, ceux des Né-oavins en particulier car ils ne dégagent rien de spécial malgré leur statut. Quant au concept de "décalage", s'il aurait pu être intéressant, et même si on en comprend les grandes lignes, il reste mal abordé, mal détaillé, car pas du tout préparé, en faisant donc partie de ces éléments qui semblent un peu sortis de nulle part, au risque de plomber la un peu la limpidité du récit.
A l'arrivée, Ariadne a toujours les fesses entre deux chaises avec ce tome. Les idées sont là, ça se lit sans réel déplaisir, mais l'auteur n'arrive décidément quasiment jamais à hausser le niveau. On reste sur un manga d'aventure pas mauvais mais anecdotique, et ce n'est sans doute pas pour rien que la série, malgré sa longévité et le nom assez réputé de Norihiro Yagi (l'auteur de l'excellent Claymore, rappelons-le encore), passe quelque peu inaperçue.