Arata Vol.1 - Actualité manga
Arata Vol.1 - Manga

Arata Vol.1 : Critiques

Arata Kangatari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Septembre 2010

Yuu Watase l’a dit. Elle, la déesse du shojo pour toutes les jeunes filles (et moins jeunes !) a toujours voulu faire du shonen. C’est enfin chose faite, avec les deux premiers tomes d’Arata qui sortent en même temps chez un éditeur encore inconnu de l’auteur, Kurokawa. Changement total donc ? On verra ça plus tard … On est en tous les cas ravis d’accueillir une œuvre qui tenait autant à cœur à Watase, et rien que pour cela, les fans de l’auteur se délecteront de la lecture. L’histoire est celle d’Arata et Arata, deux garçons au même prénom qui verront leurs vies bouleversées. D’un côté, il y a Arata et son quotidien au lycée d’élève persécuté et trahi par le seul qu’il considérait comme son ami. De l’autre, il y a Arata, un jeune homme débrouillard d’un autre monde, qui doit se faire passer pour une fille afin de succéder, comme toutes les femmes de sa famille, à la princesse qui rend à présent sa couronne avant de perdre les pouvoirs caractéristiques de cette lignée. Cependant, son stratagème est découvert et il est pris dans un complot politique, où les gardiens de la princesse se rebellent contre elle et donnent la chasse à Arata. Pour s’abriter, le jeune homme se réfugie dans une forêt particulière, qui va permuter les deux jeunes gens. Débarquant ainsi tous deux dans un monde inconnu et angoissant, ils sont pris par leur entourage pour le véritable Arata, et doivent s’expliquer sur un tel changement de personnalité.

Quand un adolescent normal se retrouve une épée à la main, en menace de décapitation et que son homologue panique à la vue d’une voiture … C’est du Watase. L’auteur reprend des thèmes chers à son cœur, ainsi le contexte des mondes parallèles et des permutations est présent dans les sagas de Fushigi Yugi, même si d’ordinaire il n’y a qu’une héroïne, alors que là deux Arata se partagent (plus ou moins) la vedette. Il est nécessaire, par la suite, de développer bien plus avant le garçon qui se retrouve dans un monde de technologies actuelles. Ceci dit, la lecture de ce premier volume est un très agréable moment à passer. On retrouve l’esprit Watase tout en restant dans le shonen, ce qui permet de varier un peu les stéréotypes et surtout de remplacer la cruche de service par un jeune homme plutôt débrouillard et courageux, ce qui n’est pas négligeable et rend ce tome à l’intrigue élaborée mais somme toute assez classique dans le fantasy bien plus intéressant qu’il n’aurait pu l’être dans un contexte de shojo ! Les sentiments sont bien exprimés, le but du héros est clair et son parcours est dynamique. Ses antécédents et sa réserve lui permettent une adaptation toute particulière au monde fantastique dans lequel il débarque, pour appréhender le concept très plaisant des armes habitées par des dieux. Bref, un personnage principal charismatique, et dont les péripéties avancent rapidement et efficacement. On remarque aussi que ce cadre de narration permet à l’auteur de faire quelque chose de bien moins négligé et brouillon qu’à l’ordinaire. Beaucoup de choses à développer encore, et c’est une ouverture en fanfare que fait la mangaka dans le monde su shonen, orienté toutefois vers un public qui sait apprécier les shojos, tant sa patte est reconnaissable.

Que dire des dessins de Watase-senseï à part qu’ils sont superbes ? Cette note shojo omniprésente rend ce titre à la frontière de deux univers, et permet à la lecture de se rendre accessible à un large public. De plus, le fait d’avoir un héros de sexe masculin empêche le côté « bisho » trop prononcé, comme Tamahomé dans Fushigi Yugi. Enfin, le trait se veut tout de même plus simple, avec des recrudescences d’attention sur Kotoha et ses habits, son regard. Les décors sont globalement bien remplis, et les scènes d’action bien plus développées que dans des débuts de shojo. Ça bouge, c’est vivant, et ça ne traine pas ! Voilà un manga qui démarre bien, plein de promesses. Beaucoup d’idées encore, bien qu’il faille se défier de la capacité de Yuu Watase à détruire elle-même ses excellents coups d’inspiration, malgré quelques stéréotypes qui subsistent. En tous les cas, on ne s’ennuie pas, et c’est avec une édition sympathique et soignée que l’on part à l’aventure sur les traces des deux Arata. Notamment un grand merci à Kurokawa pour avoir TRADUIT et ADAPTE les onomatopées, détail très important qu’il faut souligner tant il est rare, ainsi que des petits textes qui restent lisibles ! Un gros travail très apprécié à la lecture, en plus de la bonne traduction et de la blancheur des pages. Juste, malgré les jolies couvertures, la typographie du titre n’est peut être pas totalement adaptée, avec son air de piraterie, ou tout du moins d’une écriture des pays arabes.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs