Arago Vol.1 - Actualité manga

Arago Vol.1 : Critiques

Arago

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Novembre 2012

Arago et Ewan sont deux jumeaux, physiquement très similaires mais totalement séparés par leurs caractères. Enfants, ils ont vu leurs parents mourir sous leurs yeux, assassinés par un étrange colosse du nom de Patchman. Des années après, les deux frères se retrouvent à Londres pour traquer Patchman… L’un agit au nom de la Justice, travaillant pour Scotland Yard, et l’autre est emplit par le désir de vengeance… Mais cette nouvelle confrontation avec l’assassin des parents des deux jeunes hommes sera juge d’un destin inattendu pour les jumeaux !

A peine deux mois après la fin de l’excellent Darren Shan, les éditions Pika nous propose la nouvelle œuvre de Takahiro Arai longue de neuf volumes. Shônen à l’ambiance de thriller fantastique, cette nouvelle série nous est livrée par Arai seule, sans être adaptée d’une quelconque série de romans… Faisons alors place à une histoire tout droit sortie de l’imagination du maître qui cette fois n’a pas l’appui d’un scénario original !

L’histoire d’Arago débute en Angleterre… d’entrée de jeu, l’auteur garde certains repères qu’il a acquis avec Darren Shan, et sa patte va se reconnaître sur biens des points sur la suite du volume ! Le premier chapitre est en réalité une grande introduction à la série, et n’a finalement que peu à voir avec le reste du volume, et de l’histoire… Sur ce point là, Takahiro Arai nous surprend ! Nous présentant un antagoniste que l’on pense l’ennemi à abattre et deux frères psychologiquement opposés qui semblent être les deux héros du titre (à l’instar de Rin et Yukio de Blue Exorcist), le mangaka nous prend à contre-pied ! Ce simple premier chapitre, présentant deux personnages classiques de prime abord, ne va cesser d’enchaîner les rebondissements tout en gardant un rythme effréné grâce à l’action omniprésente… Vrai choc, la conclusion du chapitre lance les véritables hostilités.
La suite du volume revêt une forme bien plus classique, narrant une série d’affaires mettant en scène une entité surnaturelle à laquelle devra faire face Arago. Loin d’être de simples fantômes, l’auteur entame sa mythologie très décalée mais développée, dont les origines ne semblent pas anodines. Dès ces premiers courts arcs, Arai projette déjà une intrigue bien plus ambitieuse, et tout laisse croire qu’il ne faudra surtout pas oublier les premières pages du récit pour comprendre les enjeux de la suite.

Comme tout début d’œuvre qui se respecte, Arago prend soin d’introduire, sur ce premier tome, quelques personnages voués à devenir la brochette de figures principales du récit. Arago est au premier abord un héros très classique mais bénéficie d’un traitement appréciable. Loin du revanchard qu’il affiche être dans les premières scènes, Arai n’en fait pas un héros antipathique, bien au contraire. Les deux principaux personnages qui l’accompagnent rappellent physiquement certains de Darren Shan. Un semblant d’évolution frappe déjà l’un d’entre eux, détestable au départ mais qui finalement attire notre curiosité… Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la galerie de personnages mais à l’heure actuelle, malgré que certains paraissent stéréotypés, Takahiro Arai dévie bien vite du schéma surfait de ce genre de protagonistes afin de les rendre intéressants.

Introduction de concepts et personnages, mystères, enquêtes, action… Arago instaure donc les éléments clefs de son histoire tout en créant sa propre ambiance. Il faut avouer que le mystère et l’univers crées par l’auteur prennent très bien, et on se retrouve vite captivés par les premiers déboires de notre héros. Seulement, l’action trouve sa faiblesse lors de réelles scènes de joute, celles où le protagoniste libère son pouvoir… Tout est très confus, comme si Arai n’était pas conscient lui-même du don donné à son héros. Ou bien est-ce la volonté de l’auteur de rendre confus son lecteur, découvrant le pouvoir d’Arago en même temps que ce dernier, encore bien maladroit lorsqu’il s’agit de le manier ? Tous les premiers éléments du récit n’étant pour le moment pas laissés au hasard, il serait étonnant que le don d’Arago le soit…

Du côté du dessin, ceux ayant savouré Darren Shan restent en terrain connu. Arago n’est pas sans rappeler Darren et Steve, et Patchman semble être un modèle grand format de Harkat. On retrouve ainsi ce trait pas si extraordinaire que ça mais pourtant tellement personnel à l’auteur, ce qui se reconnaît sur le design des entités surnaturelles. Il n'y a rien pour dépayser celui qui a apprécié l’œuvre antérieure de l’auteur, et tant mieux !
L’édition de Pika est de bonne facture, sans réelle bavure. On craint cependant qu’avec un papier de cette qualité, le papier finisse par jaunir bien rapidement…

Ainsi, quel bilan tirer de ce premier tome d’Arago ? C’est d’abord avec un grand plaisir que nous retrouvons la nouvelle œuvre de Takahiro Arai, et ce dernier a conservé nombre d’éléments qui ont fait le succès de Darren Shan, tant dans l’atmosphère que graphiquement. L’introduction du récit est tout à fait honnête et prévoit déjà une intrigue plus ambitieuse, on se doute alors que l’auteur ne va pas tellement prendre son temps sur les chapitres à venir… Ce tome 1 se referme avec une grande satisfaction, mais aussi une grande excitation : Ce premier volet se conclut sur un cliffhanger aussi haletant qu’imprévisible, si bien qu’on ne demande qu’une chose : la suite !


Takato


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs