A Silent Voice Vol.5 - Actualité manga
A Silent Voice Vol.5 - Manga

A Silent Voice Vol.5 : Critiques

Koe no Katachi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Octobre 2015

Depuis qu'il a décidé de reprendre contact avec Shoko pour tenter d'atténuer (car il ne pourra pas le faire disparaître) le mal qu'il lui a fait en primaire, Shoya a bien changé. Se rapprocher de Shoko lui a permis de se re-sociabiliser après des années où il fut exclu par les autres. Il s'est fait un ami en la personne de Tomohiro, a pu réparer les pots cassés avec Miyoko, a pu nouer contact avec d'autres camarades de classe que sont Miki et Satoshi.
Et les épreuves le font aussi grandir. Le comportement de Naoka lui fait prendre conscience que rien ne sera facile, mais lui fait également mieux reconsidérer la notion d'amitié. Quant à la mort douce de la grand-mère Nishimiya, elle constitue une épreuve permettant de renforcer les liens entre les adolescents : si protectrice envers sa grande soeur, Yuzuru est à son tour celle qui a besoin de réconfort, et Shoya fait partie de ceux faisant cet effort.

Même si les difficultés sont toujours là, c'est donc sur des avancées positives que Shoya et tout le petit groupe se lancent dans la concrétisation du projet de film de Tomohiro, où chacun se trouve un rôle bien précis... sauf Shoko, que Shoya parvient finalement à inclure dans le projet. Car ne fait-elle pas partie du petit groupe, elle aussi ?
Mais à cet instant, aucun des adolescents ne peut savoir vers quelles terribles épreuves ce projet va les amener.

Il y a, tout d'abord, la mission confiée à Shoya et Satoshi : aller demander un prêt de local à l'école primaire. Pour Shoya et Shoko, cela signifie retourner dans le lieu où tous les problèmes se sont déroulés... Et Shoya n'est pas au bout de ses peines en retrouvant son ancien professeur, Mr Takeuchi, qui n'avait rien fait pour Shoko à l'époque, et qui tiendra ici des propos lourds de sens. Plutôt flatteurs pour Shoya dans un autre contexte, mais en même temps terrible au sujet de Shoko et témoignant d'une mentalité assez triste, mais réelle, ces mots ne font que réveiller en Shoya ses regrets et son sentiment de ne pas avoir le droit de vivre comme si de rien n'était. Mais il y a aussi Satoshi, que Shoya va pouvoir découvrir plus en profondeur, cernant un peu mieux un garçon bien et en qui l'on peut avoir confiance... mais qui, d'un autre côté, peut paraître un peu effrayant pour des raisons bien précises que nous sommes amenés à découvrir.

Quand Shoya retrouve enfin les autres, il est donc dans un état d'esprit délicat, où s'entremêlent le retour de son sentiment de culpabilité, et une peur profonde de perdre tout ce qu'il vient fébrilement de reconstruire... Certaines personnes comme Naoka (qui, elle aussi, change doucement) font pourtant des efforts pour essayer d'améliorer les choses, mais c'est précisément dans ce genre de situation que nous sommes les plus à même de faire des erreurs. Et quelques paroles malheureuses adressées à Miki risquent fort de suffire à tout anéantir. Un effet boule de neige superbement narré en seulement quelques pages fortes, intenses, où chaque personnage se voit mis en face de lui-même alors même que Shoya, au bout du rouleau, semble vouloir fuir ses problèmes. Des pages bouleversantes où l'image que l'on retient le plus est pourtant celle d'une Shoko voyant tout le monde se quitter sans qu'elle puisse y comprendre quoi que ce soit, sans qu'elle puisse rien y faire... mais en devinant clairement qu'elle est sans doute la cause de ce qui se passe.

"Qu'est-ce que je peux faire pour te prouver que j'ai changé ?"

C'est précisément dans ce genre de moments que les dessins d'Oima révèlent le plus leurs qualités : pas besoin de dialogues pour cerner ce que peut bien ressentir Shoko, tant le visage de la jeune fille peut véhiculer de choses sans rien laisser paraître. Elle qui disait à Naoka dans le tome précédent qu'elle se déteste, que peut-elle bien éprouver après ce qui vient d'avoir lieu ? Pas besoin de mots. Même si la situation semble plus paisible au cinéma ou au festival, même s'il y a des moments propices à la joie comme pendant l'anniversaire de Mme Nishimiya, les yeux tristes et perdus de la jeune fille veulent tout dire, pour peu qu'on les observe attentivement.

Arrivent alors les toutes dernières pages, terribles dans leur intention, tant elles réveillent soudainement, par un seul geste, tous les tourments. Cette fin de volume nous laisse estomaqués, comme K.O., et en pleine attente de la suite. Un ultime moment fort dans un tome qui, d'un bout à l'autre, est mené de main de maître, riche de sens, intense et bouleversant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs