7th Time Loop - The Villainess Enjoys a Carefree Life Vol.1 - Manga

7th Time Loop - The Villainess Enjoys a Carefree Life Vol.1 : Critiques

Loop 7-kaime no Akuyaku Reijou wa, Moto Tekikoku de Juukimama na Hanayome Seikatsu o Mankitsu Suru

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Décembre 2022

Parmi les isekai et autres titres de fantasy essentiellement adaptés de light novel, un pattern revient de plus en plus fréquemment, au point d'être aussi utilisé régulièrement dans le webtoon : Le rôle de la vilaine, érigée en protagoniste d'un récit. Très friandes des séries de réincarnation au cœur d'univers medieval-fantasy, les éditions Meian surfent sur ce courant depuis peu, avec la série 7th Time Loop.

A l'origine, l'histoire est un light novel écrit par Tôko Amekawa et illustré par Hachibi Wan depuis 2020, quatre volumes ayant actuellement été publiés au Japon. Aujourd'hui, il est fréquent que ces parutions soient rapidement pensées pour une exploitation cross-média, aussi c'est la même année qu'une adaptation mangé est lancée dans les pages de la revue Comic Gardo de l'éditeur Overlap, qui publie aussi le roman. Comptant actuellement trois opus dans son pays d'origine, cette version est dessinée par Hinoki Kino, une mangaka devenue professionnelle dans les années 2010 après s'être fait la main sur de nombreux dôjinshis érotiques tirés du manga Katekyô Hitman Reborn!. Une mangaka dont nous faisons connaissance avec cette série, et qui a rapidement de quoi ravir par l'élégance de son trait.

Rishe Irmgard Weitzner, fille de duc, est victime d'une singulière malédiction : A ses 20 ans, quelques années après avoir été désavouée par un jeune prince, la jeune femme est condamnée à mourir, avant de revenir à la vie au moment de l'annulation de ses fiançailles. A chaque fois, Rishe a mené une vie différente, de marchande itinérante à guerrière en passant par le métier d'apothicaire, et a pu engranger énormément de connaissance sur le monde qui l'entoure. Mais cette fois, conscience de la réincarnation qui l'attend, Rishe a un but : Se prélasser ! Sauf que les choses ne se passent pas comme prévu quand, lors de sa tentative de fugue après le rejet de son « fiancé », sa main est de nouveau demandée par Arnold, prince héritier de l'empire de Galkhein. Or, dans sa vie précédente, ce dernier n'était autre que le meurtrier de Rishe, mais aussi un empereur avide de conquêtes. Comment ce garçon, si droit, a-t-il pu basculer ? Encore une fois, la nouvelle vie de la jeune femme sera différente, et il sera bien difficile pour elle de se prélasser dans une telle situation...

Par ce pitch, Tôko Amekawa revisite le concept de l'héroïne en rôle de méchante, dans un univers de fantasy. Mais Rishe est-elle vraiment une vilaine ? Pas vraiment, le sous-titre de la série étant assez trompeur à ce sujet. Le mauvais rôle de la protagoniste n'est dû qu'à la condition de son mariage annulé, soit le prétexte initial pour lancer toute l'intrigue. Si son comportement ne semble pas tout blanc, il ne fait que peu l'objet du scénario en lui-même... A moins que la série prévoit de revenir sur ce point ultérieurement ?

En attendant, 7th Time Loop a bien à traiter, tant ce premier volume fourmille d'idées intéressantes, à commencer par l'histoire en elle-même. Pour sa nouvelle incarnation, Rishe ne rêve plus d'aventure, mais juste de profiter de la tranquillité de ne rien faire. Mais parce que montrer la vie de la demoiselle sans péripéties particulières n'aurait que peu d'intérêt, bien des aspects de sa septième existence viennent pimenter le tout, à commencer par son tempérament : Parce que Rishe a acquis énormément de connaissances et de compétences au cours de ses vies, la voilà capable d'à peu près tout et n'importe quoi, de la préparation de remèdes jusqu'à combattre face à un guerrier aguerri. Le champ des possibles est donc ouvert pour le personnage principal qui, s'il pourrait souffrir du syndrome de la marry sue sur le long terme, est ici très bien entretenu. La jeune femme ne manque ni de charisme, ni de caractère, et trouve une juste mesure avec la présence du prince Arnold, personnage qui revêt certains points d'énigme. Comment ce conquérant sans pitié dans les vies précédentes de Rishe peut-il être un noble gentleman, dans cette nouvelle existence ? Par cette simple interrogation, le récit soulève quelques questionnements, dont on attend forcément des réponses à l'avenir.

En attendant, l'ensemble se présente comme une comédie romantique qui doit une belle part de son intérêt à l'alchimie entre l'héroïne et Arnold, son nouveau fiancé. Malgré la défiance qu'éprouve Rishe envers lui au départ, toute la relation qui s'installe s'avère réussie, plaisante, piquée, chacun en venant à taquiner l'autre, notamment la demoiselle qui aime prendre son nouveau futur époux au dépourvu quand il s'y attend le moins. Le titre s'enrichit de bien des notes d'humour, efficaces dans ce concept, et même quand ce premier tome présente quelques aspects plus nuancés, comme la difficulté qu'aura l'héroïne à s'imposer devant une aristocratie qui ne la considère que comme une « otage » du prince.

C'est pour toutes ces raisons que le début de 7th Time Loop est une petite surprise que nous n'attendions pas, une utilisation astucieuse de la « vilaine » réincarnée, utilisant les ficelles classiques du genre à bon escient et avec du caractère. Entre comédie, romance et fantasy, l'adaptation du roman de Tôko Amekawa par Hinoki Kino est une jolie trouvaille des éditions Meian.

Et en ce qui concerne le travail d'édition, une belle copie nous est livrée. Sans surprise, l'ouvrage propose le papier solide classique de la maison, le tout appuyé par une ravissante couverture mate aux discrets effets de vernis sélectifs sur le titre. Signée Anne Voillot, la traduction fait un bon travail dans la retranscription des ambiances importantes du récit, et semble donc sans fausse note.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs