Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mardi, 19 Mai 2015

Samurai Shodown est une série de jeux de combat, dont les épisodes 2D ont contribué au mythe de la Neo Geo. C'est en ce 16 avril que les Européens voient débarquer le dernier de la famille, en 3D cette fois ! Son nom : Samurai Shodown : Sen. Si la renommée de SNK Playmore est acquise pour les férus de simulations de baston, les prudents hésitent encore à passer à la cuvée new-gen, qui, nous allons le voir, réserve bien des surprises.


Le titre commence avec une introduction plutôt réussie pour nous amener directement au menu principal. Reprenant les clichés nippons (fleurs de cerisiers, samouraïs, etc...), l'univers n'en reste pas moins « cheap », ce qui a rarement été vu dans un jeu vidéo, si ce n'est en flash. Cependant, on ne doute pas de l'honnêteté des concepteurs avec les éternels modes story, versus, training, replay et survival : rien d'étonnant, en somme. Le soft propose d'incarner pas moins de vingt-quatre personnages dont quelques anciens, ce qui n'est pas une mauvaise chose tant certains souffrent d'un character design désuet. Le scénario, prétexté par le mode Story n'est pas plus développé que celui d'un Street Fighter, malgré un contexte planté à la fin de l'ère Edo, qui aurait pu être le théâtre d'une histoire plus fouillée.


Le premier combat lancé (après un temps de chargement longuet), la désillusion s'opère au niveau technique. Les personnages sont modélisés de façon inégale, même si chacun possède une peau de facture Playstation 2. Les textures ne sont pas en reste dans ce musée des horreurs avec un sol nivelé sans effets de style. Le seul point positif revient à certains couchers de Soleil, malgré la singularité des décors d'Ouest américain ou de cathédrales gothiques qui évoquent tout, sauf les samouraïs. Grosse déception donc pour cet essai 3D de Samurai Shodown, qui ralentit par ailleurs le rythme de l'action et nuit clairement à l'intégrité du titre. Sur le plan musical, on est obligé -non sans regrets- de tirer les mêmes conclusions : quelques morceaux pourtant réussis ne parviennent pas à chasser les souvenirs d'hilarité lors de la première écoute de certains thèmes (mention spéciale pour le thème du Far West, risible).


Du côté de la maniabilité, Samurai Shodown : Sen propose un gameplay basé sur des coups horizontaux et verticaux, avec notamment la possibilité d'effectuer des prises automatiques à la manière d'un Tekken ou d'un Soulcalibur. Signalons la présence d'une jauge de « POW », qui, une fois remplie, permet au joueur de gagner en force, mais également d'effectuer des combos dévastateurs, amenant souvent à un finish move fait de démembrements ou de décapitations... miam. Cependant, Samurai Shodown : Sen n'échappe pas à la tentation de l'abus, défaut inhérent aux jeux de combat. En effet, certains personnages possèdent une force démesurée et certaines prises enlèvent plus d'un quart de la barre de vie : on se retrouve très vite à adopter un jeu intégralement défensif, en tentant d'exploiter la moindre faille de l'adversaire. Malheureusement, cette tactique est souvent plombée par des hitboxes approximatives : durant le test , il nous est arrivé de finir un combat en tapant dans le vide à environ deux mètres de notre opposant.


Il ne reste plus qu'à Samurai Shodown : Sen, son univers japonais digeste, malgré les incohérences incarnées par les personnages du Viking ou de l'Indien. Le soft offre un challenge relevé, qui donnera quelques sueurs froides aux néophytes, mais qui exaspérera les plus pointilleux d'entre vous. Pour le reste, la production des studios K2 LLC accumule les faiblesses graphiques et n'arrive pas à s'imposer comme l'avaient fait ses prédécesseurs. Concurrencé par Super Street Fighter IV, Blazblue : calamity trigger, Soulcalibur IV ou même Tekken 6, le titre semble avoir voulu surfer sur la vague de renaissance qui frappe actuellement les jeux de combat. Pari raté pour cet opus qui s'enlise dans des maladresses d'un autre temps. En conclusion, Samurai Shodown : Sen est tout sauf une réussite et l'on préférera, avec sagesse, rejouer aux épisodes bidimensionnels. Ah, si Soulcalibur n'existait pas...





[On a aimé]


- La portée stratégique des combats
- Un Samurai Shodown en 3D ?

[On a détesté]

- Tout le reste


Par Argod Argam


Note de la rédaction