Jeu Video - Actualité manga

Onimusha 2 - Samurai's Destiny

Le test du jeu video:

Publié le Lundi, 16 Avril 2012

Sorti en mars 2002 au Japon, Onimusha 2 : Samurai's destiny débarque en octobre en Europe, exclusivement sur Playstation 2. Il avait la lourde tâche de faire mieux que son aîné, considéré comme le premier vrai grand jeu de la console de Sony, mais diminué de quelques défauts. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce deuxième opus a réussi à surpasser son prédécesseur, et plus encore.

Onimusha 2 n'est pas une suite directe du premier. L'histoire nous dit bien que le clan des démons a été vaincu par le samouraï Samanosuke, que l'on contrôlait dans le premier volet, mais précise aussi le Japon a de nouveau sombrer dans le chaos suite à cet événement. Capcom a fait le choix de changer de personnage principal : on contrôle désormais Jubei Yagyu. Alors que Capcom s'était inspiré de l'acteur Takeshi Kaneshiro pour dessiner les traits de Samanosuke, Jubei est inspiré de l'acteur Yusaku Matsuda, une star au Japon, aujourd'hui décédé, connu chez nous pour son rôle de Sato dans Black Rain de Ridley Scott. Comme dans le précédent volet, il est ici question de vengeance contre Oda Nobunaga, qui a décimé le clan de Jubei.

Mais plus qu'un changement de héros, Capcom s'est attelé à un changement d'ambiance et à de grosses améliorations sur le gameplay.

La première d'entre elles, et la plus appréciable, est la possibilité de jouer pas moins de 5 personnages différents. Même si Jubei reste le personnage principal, le gameplay comporte désormais un aspect aventure beaucoup plus marqué, et vous amène à gagner la confiance de quatre guerriers à travers un système astucieux. Jubei alterne entre la visite de villages centraux et des passages qui servent d'intermédiaires (donjons, forêts...) entre ces « bases ». A partir des villages, Jubei peut se rendre dans différents endroits. Fini le terrain de jeu très confiné du précédent volet, Onimusha 2 troque la linéarité contre un peu de liberté qui fait beaucoup de bien. Dans les villages, Jubei rencontre 4 alliés potentiels... et c'est là que le gameplay devient intéressant. En discutant avec eux, il faudra être attentif pour repérer leurs goûts... Pourquoi cela ? Et bien, parce que si vous vous y prenez bien avec eux, vous pourrez peut-être prendre leur contrôle et obtenir certains avantages, ce qui n'est pas négligeable, nous allons le voir. Comment faire ? Il faut recourir à un système de cadeaux (présents dans des coffres cachés ou à acheter dans les magasins des villages), à leur offrir selon les goûts repérés dans les dialogues ou leur comportement, leur présence à certains endroits... Il faut donc s'adapter, et cela n'est pas si facile ! Vous pourrez donc passer totalement à côté de tout un pan de l'aventure en omettant volontairement de vous intéresser à ce système, ou en vous trompant dans les cadeaux faits ! Pour vous aider à connaître ces personnages et à profiter de l'aventure en prenant leur contrôle, laissons place à une petite présentation de chacun d'entre eux. Tous disposent d'une manière très différente de se battre (armes et art martial maîtrisé différents). Il y a d'abord Oyu, combattante agile et secrète revêtue d'une armure étrangère. Il y a aussi Kotaro Fuma, un jeune ninja rebelle. Le troisième est Ekei Ankokuji, un combattant imposant et excentrique, amateur de saké. Enfin, Magoichi Saiga, ténébreux, maîtrise le fusil. Capcom a conçu 5 personnages reprenant les modèles caricaturaux du manga shonen (le vengeur, la mystérieuse, le ténébreux, le jeune rebelle, le gros excentrique) mais tous se révèlent attachants notamment parce que les développeurs ont su leur donner à chacun un passé bien particulier qu'il vous faudra découvrir. En leur offrant les cadeaux adéquats, vous pourrez obtenir différents objets-clefs, les voir intervenir dans certains affrontements (ce qui est particulièrement appréciable contre les boss, d'autant que l'IA des alliés est vraiment bonne !) voire les jouer lors de passages-clefs et ainsi profiter de leur style de combat différent. Cela donne au titre une véritable richesse narrative et un désir de rejouabilité élevé, afin de découvrir leur passé et tous les passages secrets du jeu. Le scénario se déroulant différemment en fonction des amitiés liées, refaire le jeu plusieurs fois est opportun, d'autant qu'on ne peut pas tous les avoir pour amis au cours d'une seule partie. Niveau bonus, Capcom a d'ailleurs été plus inspiré que pour le premier volet (nouveaux costumes, mini-jeux, niveaux de difficulté et... trailer d'Onimusha 3).

La seconde nouveauté est la grosse amélioration du gameplay lors des combats. Primo, on dispose désormais du mode 60hz : un bonheur, puisque les personnages sont beaucoup plus légers ! Deuxio, le système d'améliorations a été complété avec de nouvelles armes et combos (épée foudroyante, lance glacée, bâton associé au vent), et profite évidemment de la diversité des personnages joués. On peut aussi se transformer lors d'un court instant en Onimusha (soit « guerrier démon », littéralement), en remplissant une barre spécifique, ce qui permet de faire un massacre dans les rangs ennemis.

La troisième nouveauté est la progression beaucoup moins linéaire grâce aux environnements plus divers et à des énigmes plus inspirées.

Enfin, la patte graphique est encore plus séduisante qu'auparavant. D'une part, les environnements sont très variés avec des plans splendides rappelant les films d'arts martiaux. On pense aux forêts humides de bambous, aux villages vivants, aux ruisseaux qui évoluent de calmes à déchaînés, aux donjons dont les décors sont parfois destructibles. Les couleurs et les effets de lumières sont absolument excellents. D'autre part, le tout est très fin, l'aliasing étant discret.

Tout cela respirerait le chef d'oeuvre si deux défauts ne venaient pas plomber le jeu : les doublages anglais d'une part, le scénario douteux d'autre part. Sur ce dernier point en effet, on se demande pourquoi les développeurs ont cédé aux sirènes du mélange des genres (une tare très nippone dans les jeux vidéo et les mangas) en intégrant une grande part d'environnements et d'ambiance steampunk à la fin du jeu... un peu comme si vous mêliez du Château ambulant de Miyazaki à du Vagabond de Inoue... Mais le plus gros défaut tient au charisme des boss, dont l'un est juste ridicule. Quel dommage !

Graphismes :
Les environnements sont toujours conçus sur de la 2D précalculée. Ceux-ci sont absolument superbes et le jeu a très peu vieilli grâce à cette technique ! La modélisation des personnages et l'animation ont été grandement améliorées. Enfin, notons que les cut-scenes avec le moteur du jeu sont plus maîtrisées, et que les cinématiques en images de synthèse restent aujourd'hui d'actualité tant elles étaient époustouflantes ! Capcom était le seul à l'époque à pouvoir lutter avec Square-Enix à l'époque. On finit par accepter le changement d'ambiance vers le steampunk en fin de jeu même si on aurait préféré conserver du médiéval-fantastique pendant toute l'aventure ! Onimusha 2 est sans nul doute l'une des plus grosses réussites graphiques de la Playstation 2 en 2002.

Sons :
Argh ! L'un des gros défauts d'Onimusha 2 se situe ici ! Si le doublage anglais était bon dans le précédent volet, il est dans celui-là juste insupportable ! On pense notamment à la divinité féminine parlant souvent à Jubei qui nous détruit les tympans, ou à Jubei lui-même, disposant d'une voix à la Stallone qui ne colle pas du tout au personnage... Les voix des alliés ne sont pas forcément très classes non plus. La présence des voix nippones auraient été plus qu'opportune !

Jouabilité :
Plus légère, plus variée, elle profite d'environnements plus ouverts, pour des combats encore plus géniaux.

Durée de vie :
L'aventure principale est légèrement plus longue que dans le précédent volet, mais Onimusha 2 jouit surtout des quêtes secondaires avec les alliés et d'une rejouabilité élevée, puisqu'il faut recommencer le jeu plusieurs fois pour connaître les subtilités du scénario.

Scénario :
La fin est beaucoup plus respectueuse du joueur que dans Onimusha premier du nom, mais le déroulement de l'aventure pâtit d'un changement d'ambiance pas franchement logique. Intégrer du steampunk en fin de jeu au fantastique n'est pas désagréable mais le rendu final est tout de même bizarre. Enfin, soulignons le charisme très discutable des boss... vraiment très discutable.

En résumé :
Là où l'ambiance faisait la force du premier volet, elle devient ici la faiblesse, alors que tous les autres points ont été grandement améliorés. On retient tout de même qu'Onimusha 2 surclasse très largement le précédent opus sur tous les autres points : décors superbes, gameplay très accrocheur, sensation de fraîcheur avec un degré d'aventure. Assurément le meilleur volet de la saga.

Rogue Aerith

Note de la rédaction
Note des lecteurs