Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 28 Octobre 2015

En choisissant Retro Studios, Nintendo a vraiment misé sur le bon étalon pour signer le retour des Gorilles dans la Brume. Les Texans d'Austin ont longtemps été reliés à la belle Samus Aran, n'hésitant pas à offrir pas moins de trois épisodes à l'héroïne, un sur Wii et deux sur Gamecube (ressortis d'ailleurs sous forme de compilation sur Wii). Puis, ils ont senti le vent tourner et ils ont souhaité prendre un peu de distance afin de découvrir de nouveaux horizons. Passer d'un FPS (ou FPA, First Person Adventure) à un jeu de plateforme n'est pas forcément chose aisée, mais ils ont clairement démontré que leurs talents n'étaient pas usurpés, bien au contraire.



Tous les moyens sont bons

Alors que Donkey Kong et son acolyte Diddy vivent en parfaite harmonie, une terrible éruption secoue l'île et d'étranges créatures apparaissent pour semer la pagaille. A l'aide de pouvoirs maléfiques, ces ersatz de "masques vivants" (ressemblant un peu à celui qu'on peut apercevoir dans les Crash Bandicoot) n'hésitent pas à hypnotiser les animaux de l'île pour bloquer le chemin des deux héros poilus. Mais on ne se moque pas impunément de la famille Kong et c'est à vous, joueur, qu'incombe la lourde tâche de mener le duo bondissant vers la quiétude insulaire. Les premiers pas sont classiques et ne déstabiliseront pas ceux qui ont découvert l'opus Super Nintendo il y a de cela plus de quinze ans. Néanmoins, des ajustements ludiques intéressants ont été implantés. Diddy Kong ne suit plus son comparse comme à l'ancienne, mais n'hésite pas à lui monter sur le dos. Equipé d'un jetpack, ce dernier permet de planer quelques instants dans les airs, de quoi limiter les chutes dans le vide. Donkey, quant à lui, gagne des aptitudes intéressantes, comme la possibilité de frapper le sol de ses grandes mains ou encore de souffler sur l'ennemi (pour éteindre des flammes notamment). Le primate peut également se mettre en boule pour tout dégommer sur son passage. Dans leur périple, nos héros peuvent aussi compter sur Rambi le rhinocéros qui fait son come-back. Dommage que les autres montures, présentes dans les opus 16 bits, soient inscrites aux abonnés absents, qu'il s'agisse de la grenouille, de l'autruche ou encore de l'espadon. Des petits manques qui risquent d'interloquer les fans, d'autant plus que les niveaux aquatiques sont tout simplement absents du jeu. Rassurez-vous, ce ne sont que des détails, et celles et ceux qui craignent de ne pouvoir réentendre la fameuse "Aquatique Ambiance" (l'une des musiques les plus marquantes de Donkey Kong Country, ayant poussé les détenteurs de la cartouche à sortir leur magnétophone à l'époque) peuvent respirer : elle est remaniée de fort belle manière.



Items et paysages paradisiaques

Votre progression s'effectue de manière naturelle. Les niveaux s'enchaînent les uns après les autres, sur la carte de l'île, à la manière d'un Super Mario Galaxy 2. On  y retrouve les environnements qui ont fait le succès de la saga, avec la forêt, l'usine désaffectée, la jungle ou encore les cavernes.  Viennent se greffer à tout ce beau monde la plage, les falaises ou encore les ruines. L'ensemble du jeu reste assez dirigiste, comme à l'ancienne, mais les développeurs n'ont pas oublié de mettre en scène des séquences originales. C'est le cas des niveaux en wagonnet, du tsunami qui vous invite à vous frayer un chemin en évitant une mer en furie ou encore des péripéties à bord d'un tonneau volant. Donkey Kong Country Returns frôle la perfection à tous les niveaux et l'ingéniosité qui en ressort est franchement rafraîchissante à l'heure où le spectaculaire a pris le pas sur tout le reste. Au fil de vos pérégrinations, vous devez récupérer les lettres K.O.N.G, des pièces banane, des vies (les fameux ballons rouges) ou plus directement des bananes. Ces items vous permettent d'accéder à des bonus ou bien de vous rendre chez Cranky Kong pour dépenser vos deniers et accéder à des vies supplémentaires ou bien à une clé qui débloquent un raccourci vous menant au boss. Chaque monde se termine par un boss qui vous donne du fil à retordre. Comme toujours, il s'agit d'un animal hypnotisé par les affreux badauds qui sèment la pagaille. Entre les crabes, le poulet qui dirige un robot, une chenille, ou des créatures difformes, il y a de quoi faire ! La manière de venir à bout de ces individus varie d'un boss à l'autre, et on apprécie l'originalité de certaines situations. Les gars de Retro Studios ne se sont vraiment pas moqués des fans.



Super guide

Au chapitre des nouveautés, il faut également signaler la présence de Super Kong. Faisant office de "Super Guide", il peut être appelé dès lors que vous avez perdu huit vies. Vous pouvez le laisser terminer le niveau à votre place ou bien reprendre son contrôle quand vous le désirez. C'est une bonne manière d'éviter la crise de nerfs, car, d'une manière générale, le challenge est au rendez-vous. Les premiers niveaux sont assez simples et ne poseront pas de véritables problèmes, mais les derniers mondes ne se laissent pas fouler avec facilité. Il faut de bons réflexes pour éviter de perdre trop de vies, même si celles-ci ne manquent généralement pas. On retrouve d'ailleurs les sempiternelles zones bonus qui dynamisent une structure assez simple dans sa conception. Une bonne manière de grappiller bananes et pièces supplémentaires. Avant de toutes les trouver, vous allez devoir fouiller les niveaux de fond en comble, et ça ne sera pas simple.



Du neuf avec du vieux

A l'inverse des volets 16 bits, Donkey Kong Country Returns fait la part belle à différents champs de profondeur. Vous pouvez ainsi vous retrouver au fin fond de l'écran à éviter des pièges meurtriers. En agissant de la sorte, les développeurs ont permis la réalisation de décors destructibles et surtout très vivants. Il n'est pas rare de voir une structure s'effondrer en arrière-plan ou de vous faire allumer par un bateau qui vous balance des boulets de canon sur la figure. Ces actions font que l'on garde un souvenir impérissable de la galette, d'autant plus que les graphismes sont absolument magnifiques. Les niveaux sont "vivants", les animations sont somptueuses et les couleurs donnent un cachet unique au jeu de Retro Studios. Sans mentir, il s'agit de l'un des cinq plus beaux jeux de la console. Et impossible de s'acharner sur la fluidité, nous n'avons recensé aucun ralentissement. Tout comme à l'époque sur Gamecube, Retro Studios a balancé une baffe visuelle à tous ses concurrents. C'est superbe et on en redemande !

Note de la rédaction