goodie manga

Kanon Wakeshima - Lolitawork Libretto : Critiques

Critique:

Publiée le Mardi, 29 Mai 2012

La France est une fois de plus à l’honneur avec Kanon Wakeshima. « Lolitawork Libretto », dont la sortie en avant-première mondiale a eu lieu au Japan Expo, contient une chanson avec Solita, une artiste française. Malheureusement, Kanon Wakeshima n’ai pas venue à la rencontre de son public français lors du festival, comme lors de la sortie de son album précédent, « Shinskohu Dolce. Mais le lot de consolation des fans n’était pas moindre : l’édition standard du dernier album est une belle réussite.


C’est avec « Shakespaere no Wasuremono – Prologue –» que l’on commence ce petit voyage dans le monde de cette jeune artiste hors du commun. Ce début est majestueux, où les instruments à corde sont à l’honneur. Il nous suffit juste d’apprécier le son des instruments, sans aucune voix. Le seul petit reproche, que se permettront de faire les plus passionnés sans doute, est la durée de cette première piste. Trop courte, elle aurait pu nous impressionner davantage avec au moins une minute de plus.
Mais passons à la suite : c’est-à-dire à du Kanon Wakeshima dans toute sa splendeur. « Kajitsu no Keikoku » permet un début grandiose, après le prologue pincé et mesuré. Beaucoup d’énergie se dégage de cette chanson, dans laquelle la musicienne n’hésite pas à dévoiler la puissance de sa voix, dans un chant fort, entrecoupé par le jeu des cordes. Ce morceau, très travaillé, est réussi. Le chant est mis en valeur, ainsi que les violons et le violoncelle, ce dernier n’étant pas omniprésent, mais laissant un instant de gloire à chacun. L’instrumentation permet un fond sonore important, bien fourni, qui renforce la qualité du morceau. « Tomei no Kagi » est également un moment de pur délice. L’orgue commence, puis le violoncelle entre en scène, pour enfin laisser place aux violons. La présence de l’orgue, cet instrument particulier, donne instantanément un caractère grave, mais aussi presque spirituel à la musique. L’ambiance est solennelle, la virtuosité de la voix de Kanon Wakeshima nous émeut, son violoncelle nous absorbe. Du bonheur !
Mais voilà une note qui tranche tout à fait avec quelques compositions de cet album. Heroine Syndrome, marqué par des percussions et un rythme pop, « Tree of Sorrow », et également « Twinkle star ! », où la batterie se démarque davantage, sont des réalisations plus légères de la musicienne. Malgré cela, il n’est pas question de les dénigrer. On les adoptera comme étant une révélation de son côté kawaii, qui contraste avec son goût pour l’étrange et le macabre. Vous voulez plus d’originalité ? En voilà ! « Princess Charleston » offre aux auditeurs une musique inattendue. Le piano bar ouvre la danse, les cordes de jazz marquent les temps grâce à leur grave vigoureux, et Kanon chante, danse peut-être le charleston, ne sait-on jamais ! Elle qui disait être attirée de plus en plus par le jazz, elle nous en donne ici la preuve. « Princess Charleston » est un titre qui n’a pas son pareil dans cet album, ni dans « Shinskohu Dolce » d’ailleurs. Ce huitième titre est une explosion de joie, dans un monde qui ne l’est pourtant pas toujours avec Kanon Wakeshima.
On ne parlera pas de toutes les chansons, le but est tout de même que vous découvriez au moins un peu l’album de vous-même. Mais les avis seront peut-être mitigés au sujet de « Celmisia ». En effet, cette création met on ne peut plus en avant les capacités vocales de la chanteuse. Elle pousse les aigus, les longues notes, qui n’en finissent plus parfois. Ce morceau, très bien chanté, n’est-il pas parfois agaçant ? Le talent y est, mais nos pauvres oreilles se mettent à souffrir, et trouvent les secondes interminables. Les amateurs de voix adoreront cette chanson, tandis que d’autres s’empresseront de passer la piste, après avoir écouté l’album plusieurs fois. Ne faîtes pas la mou, il faut bien un vilain petit canard parfois ! Et heureusement, il n’y en a qu’un seul ici.

La boucle est bouclée avec « Shakespaere no Wasuremono- Epilogue-», qui cette fois-ci est interprété par une boîte à musique, mais qui ne perd en rien de son élégance. Peut-être dégage-t-il plus de délicatesse, ou une certaine impression de fragilité.
C’est enfin le tour de Solita de prendre la parole. Enfin… assez peu, il faut l’avouer. Kanon Wakeshima, qui chante en duo avec la chanteuse française a le maître mot ici. Les rôles ne sont pas égaux, mais cela permet tout de même aux Français de faire la connaissance avec la fille de Clémentine. La musique coule dans ses veines ! Et tout comme sa mère, elle jouit d’un parcours peu commun pour une Française, au Japon. D’ailleurs, dans le DVD bonus, l’unique piste est réservée au clip de cette chanson, qui donne le nom à l’album. Solita, rigide et presque immobile, contraste avec Kanon Wakeshima, qui elle, voyage dans les contes, les revisite à sa manière, et s’amuse en les bouleversant à souhait !


Enfin, pour conclure, on essaiera de rester modeste, et de ne pas faire la promotion de cet album tant attendu. Quoique… c’est une chose qui s’avère être plus difficile qu’on ne le pense. Car il faut l’avouer, Kanon Wakeshima a un potentiel, qu’elle exploite avec beaucoup d’habileté. Son univers, qui reste le sien, ne reste pas cantonné à un même schéma, qui se répète indéfiniment. Cette Gothic Lolita, à la fois étrange et kawaii, nous divertit grâce à cet album. Elle sait mélanger les ambiances, varier les sons et les styles. L’écoute de « Lolitawork Libretto » est une partie de plaisir, qu’on n’hésite pas à renouveler. On ne se lasse pas, et à aucun moment on ne se surprend à penser que finalement, c’est toujours la même rengaine. Non, bien au contraire, le contraste entre le sombre et le multicolore, le lugubre et le kawaii est une recette qui fonctionne encore ici. Bravo !


lovehina