Sword Art Online Progressive - Aria of a Starless Night - Actualité anime
Sword Art Online Progressive - Aria of a Starless Night - Anime

Sword Art Online Progressive - Aria of a Starless Night : Critiques

Critique de l'anime : Sword Art Online Progressive - Aria of a Starless Night

Publiée le Vendredi, 21 Janvier 2022

Avec la conclusion de l'arc Alicization, la série principale Sword Art Online talonne de peu le light novel de Reki Kawahara. Pourtant, la saga a encore de nombreux fans à contenter, aussi il fallait désormais que le studio A-1 Pictures se penche davantage sur les dérivés pour garnir le pan animé de la licence.

Un peu plus de trois ans après le studio 3Hz qui a eu le flair de retranscrire une partie du spin-off Sword Art Online Alternative : Gun Gale Online, A-1 et Aniplex optent pour le récit parallèle le plus proche du roman initial, à savoir la série Sword Art Online Progressive. Lancée en 2012 et comptant actuellement 7 volumes, cette série de roman agit comme un reboot de l'arc Aincrad en développant l'ascension de cette immense tour par Kirito et Asuna étage par étage. Fort de son petit succès, ce roman a profité de plusieurs versions manga, pas moins de quatre à l'heure où ces lignes sont écrites (et dont les deux premières nous sont proposées aux éditions Ototo, tandis que le roman paraît chez Ofelbe).


Peut-être est-ce parce que la parution du roman Progressive est plutôt lente, parce que la production d'une nouvelle série serait éreintante ou tout simplement par choix artistique, A-1 Pictures dévoile à l'automne 2020 son intention de porter Progressive en film d'animation plutôt qu'en série. Le long-métrage sort dans les cinémas japonais le 30 octobre 2021, soit environ un an après son annonce, et prend pour titre Sword Art Online Progressive : Hoshi Naki Yoru no Aria, soit l'intitulé de la première partie du roman, qui deviendra Sword Art Online Progressive : Aria of a Starless Night chez nous. A priori, le spectateur savait à quoi il avait affaire, si ce n'est la présence d'un nouveau personnage féminin sur les visuels promotionnels.

La direction du film est assurée par Ayako Kôno et Yasuyuki Kai, un choix de réalisateurs qui peut étonner sachant que seul le second a une expérience sur l'univers SAO, et en tant que simple animateur sur des moments assez brefs des opus précédents. Ce n'est pas le même refrain en ce qui concerne Kento Toya, artiste impliqué dans les adaptations précédentes à différents niveaux, notamment au point d'être le character-designer et directeur de l'animation en chef du chapitre Alicization. Il s'occupe de nouveau du design des personnages à partir des travaux d'origine d'abec, illustrateur de light novel, tout en dirigeant l'animation globale. Et côté retour, impossible de ne pas citer Yuki Kajiura, présente pour de nouvelles compositions tout en réorchestrant des mélodies bien connues des spectateurs.

Étant donné que Sword Art Online est une série à succès chez nous aussi, une sortie cinéma paraissait évidente. C'est le réseau CGR qui se charge de la programmation à travers différentes séances spéciales précédent une poignée d'avant-premières dans les plus grosse villes, permettant à des privilégiés de mettre la main sur quelques goodies. Un traitement de faveur un peu dommage, mais compensé par des séances en VOSTFR et VF histoire de contenter un maximum de fans. Les avant-premières se sont tenues le 4 janvier, tandis que les séances traditionnelles ont eu lieu entre le 6 et le 9 janvier. Plusieurs salles ont même eu droit à des prolongations de date, signe d'une volonté de rendre le film accessible au plus grand nombre.


Les débuts d'Asuna

Reprenant l'histoire depuis son départ mais d'un autre point de vue, le film Progressive débute à à l'époque où le jeu Sword Art Online n'avait pas encore été lancé. Fille d'une famille fortunée et stricte, Asuna s'adonne à corps et âme pour ses études, sans jamais avoir droit à la moindre intention de la part de ses parents, ni d'avoir droit de vivre pour elle-même. Elle est tout le contraire de Misumi Tozawa, camarade de classe et en tête des résultats scolaires. Contrairement à Asuna, passe énormément de temps à jouer aux jeux-vidéo, et parvient ponctuellement à convertir sa camarade lors de certaines pauses. Mais elle aimerait profiter plus amplement de ses instants avec sa seule amie, aussi l'ouverture prochaine de Sword Art Online, premier mmorpg en réalité virtuelle via un casque dernier cri, semble être l'occasion parfaite ! Et quelle chance pour Asuna puisque son frère, disposant de l'appareil est du jeu, vient de partir pour une longue période.

Découvrant ce monde vidéoludique qui a tout l'air d'un univers réel, Asuna parvient à retrouver Misumi qui se cache sous l'identité de « Mito ». Mais les deux amies ne s'attendaient pas au cauchemar qui les attend : Lorsque Akihiko Kayaba, créateur de ce monde, apparaît face aux joueurs, c'est pour annoncer que toute déconnexion est impossible, et qu'une mort in game est synonyme de décès dans le monde réel. Pour Asuna qui n'a aucune expérience, il n'y avait pas pire destin. Fort heureusement, son alliance avec Mito lui permettra de se forger de bonnes bases de joueuse dans ce monde aussi fantastique qu'impitoyable.


Le film Progressive : La troisième itération

Le projet de films Sword Art Online Progressive (puisqu'un second volet est aujourd'hui acté) sonnait comme une adaptation pure et fidèle des light novel de Reki Kawahara. A partir de là nous pouvions nous attendre à une retranscription de la deuxième version de l'Aincrad telle qu'elle fut pensée par l'écrivain. Mais pas tout à fait. Si l'ajout d'un nouveau personnage en la figure de Misumi Tozawa, aka Mito, sonnait comme un petit supplément, il fait en réalité dévier ce premier long-métrage de la simple retranscription pour devenir une autre vision de Progressive, enrichie par un ajout non négligeable. Car la relation entre Mito et Asuna est un véritable leitmotiv du long-métrage et concerne pas moins de la moitié de cette première histoire. D'ailleurs, le récit prend un petit temps pour se lancer, ce qui n'a rien d'un mal tant un peut apprécier le lien des deux amies dans le monde véritable, et ce qu'il advient dans le jeu mortel.



Alors, une troisième version de l'arc Aincrad s'offre à nous. Ici, Asuna est la protagoniste, et son background n'a rien de différent des deux séries de light novel principales. L'exception, c'est donc la présence de Misumi, une autre élève brillante qui est l'exacte opposée d'Asuna. De par leurs histoires et tempéraments complémentaires, c'est un beau récit d'amitié qui nous est livré, une relation d'une telle sincérité qu'on semble parfois à deux pas de la romance. La combinaison est aussi idéale pour justifier les progrès d'Asuna dans un monde aussi dangereux, l'héroïne inexpérimentée ne partant de rien, et deviendra une redoutable joueuse plus tard. Comment ? Dans quelle mesure son histoire avec Misumi/Mito n'interfèrera pas avec son histoire avec Kirito ? C'est à ces questions que ce premier film répond, apportant ainsi une certaine fraîcheur et prenant à contrepied le spectateur qui s'attendait à connaître sur le bout des doigts les événements de ce premier chapitre.

Car Kirito, le fameux épéiste noir, est bien de la partie. Il apparaît d'abord ans la séquence d'introduction pour revenir bien plus tard en tant que personnage clé, sans pourtant être le protagoniste du métrage. Un autre changement qui fait un bien fou tant le personnage montre ses limites dans l'aventure principale, au point d'en constituer certains défauts. Si on dans le SAO classique on ne sent que très rarement les personnages en danger du fait des compétences exagérées de l'épéiste noir, ce rééquilibrage amène la sensation de danger légitime à la série. Si on sait qu'Asuna ne mourra jamais dans les événements narrés, ce n'est pas le cas des autres personnages, ceux qu'on ne connaissait pas jusque là. De part ces changements, l'atmosphère de l'Aincrad évolue, et jamais ce monde n'aura paru aussi paradoxale, merveilleux et terrible à la fois, que dans ce premier film Progressive.


Une écriture intime, douce et complète

Si Kirito est très présent dans la deuxième partie du film, son lien avec Asuna n'est donc pas le point central. L'intérêt majeur de ce premier film vient de la progression du binôme formé par l'héroïne et Mito, de leurs premiers pas parfois naïfs jusqu'à certains événements qui changeront le cours de leur chemin. En couplant cette belle amitié à une intrigue d'aventure et de fantasy aussi dangereuse, le film donne lieu à une expérience nouvelle. L'écriture en elle-même est aussi plus maligne que ce à quoi on pouvait s'attendre, Reki Kawahara (puisqu'il est derrière les nouvelles idées du métrage) dressant parfois un côté nuancé de cette amitié tout en restant sur un côté idyllique qui lui est propre, afin de créer des moments touchants et/ou émotionnellement forts. Si les faits inédits de ce premier chapitre finissent par rejoindre les éléments que les lecteurs du roman connaissent, force est de constater que le personnage de Mito amène une direction totalement nouvelle.

Et là est le piège de ce long-métrage : Si on pouvait s'attendre à ce que la relation entre Asuna et son amie soit traitée sur plusieurs films, il semble que ce premier volet boucle quasiment tous les enjeux les concernant, ce afin de permettre à l'aventure de l'héroïne de rejoindre celle de Kirito dès le premier étage. S'il est trop tôt pour s'exprimer sur la suite, l'auteur semble avoir joué bien trop des cartes sur table. Néanmoins, cela permet aussi de croire que comme pour ce premier épisode, les suivants sauront intégré des péripéties différentes, en espérant que l'écriture sera aussi jolie que pour ce volet. Car c'est bien quand il faut écrire le personnage d'Asuna que Reki Kawahara se montre le plus habile dans les dimensions humaines de sa saga.


Une belle production, mais quelques coups manqués

Lorsqu'on pense à une œuvre d'animation traitant des univers virtuels, on s'attend à un traitement technique légitime de tels mondes, afin que leur féérie nous soit communiquée par des moyens d'effets visuels ou de mise en scène. Sword Art Online Progressive marquant les retrouvailles avec l'Aincrad via un retour à zéro, ces ambitions étaient encore plus fortes, et le duo de réalisateurs formé par Ayako Kawano et Yasuyuki Kai semble l'avoir compris.


Passé la superbe séquence de connexion de l'héroïne, le film prend soin de dépeindre ses environnements et son bestiaire, afin de rendre crédible ce monde qui pourrait ôter la vie aux personnages à tout moment. Sur le plan technique, la barre est à un niveau très honnête. Entre ce degré de plongée de l'Aincrad et la belle bataille finale, intense à souhait, nos retrouvailles se font en bonne et due forme, aussi redécouvrir la fameuse tour du jeu de la mort via les conditions de salles obscures est particulièrement propice.


Pourtant, la réalisation ne parvient pas toujours à nous épater, malheureusement. Quelques séquences qui auraient pu être fortes restent finalement planplan, et on pensera forcément à quelques moments d'intimité entre Asuna et Mito. Quand le film n'aborde pas de moments cruciaux, la mise en scène s’assagit un peu trop, créant une rupture dans notre enthousiasme à profiter de l'univers dans ces conditions qui semblaient si prometteuses. On est loin d'un accident industriel ni d'un métrage qui ne montrerait aucune inspiration, mais il y a clairement quelques creux de direction au cours de ce premier volet.


Retour convaincant

Loin d'être une banale redite du premier arc de l'anime Sword Art Online, ce premier film SAO Progressive assume à 100% son orientation remake, n'hésitant pas à aller plus loin que le roman via l'implantation d'un nouveau personne qui change la direction de l'intrigue comme celle de l'ambiance globale. Malgré quelques moments de réalisation un peu plats, ce premier métrage offre une belle immersion dans l'Aincrad, via des enjeux forts et des dilemmes relationnels qui donnent à l'ensemble ce qu'il faut de touche dramatique, sans jamais renier le souffle épique de l'aventure. Nous avons possiblement là l'une des meilleures expériences de l'Aincrad à ce jour, aussi on ne peut que souhaiter de prochains épisodes tout aussi réussis.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20