Re:Zero - Starting Life in Another World - The Frozen Bond - Actualité anime
Re:Zero - Starting Life in Another World - The Frozen Bond - Anime

Re:Zero - Starting Life in Another World - The Frozen Bond : Critiques

Critique de l'anime : Re:Zero - Starting Life in Another World - The Frozen Bond

Publiée le Mercredi, 29 Avril 2020

Le 6 octobre 2018 sortait dans une poignée de salles japonaises la première OAV de Re:Zero, Memory Snow, avant que celle-ci ne paraisse sur support physique dans son pays d'origine début juin 2019. Située entre le 2e et le 3 arc de l'oeuvre (donc juste après le volume 4 du light novel et l'épisode 11 de la saison 1 de l'anime), celle-ci, le temps d'une petite heure, proposait une plongée plutôt rafraichissante dans un festival de glace haut en couleurs, pour un résultat classique mais sympathique qui, derrière son côté un peu fan-service, nous immisçait dans un aspect que l'oeuvre-mère n'a pas toujours le temps de montrer: les moments de joie dans le quotidien du Manoir Roswaal. Mais pour plus de détails, vous pouvez toujours vous référer à ma chronique import faite en juin 2019 à l'occasion de la sortie physique japonaise de cette OAV. Depuis, celle-ci a été rendue officiellement disponible en France via la plateforme Crunchyroll, qui l'a ajoutée à son catalogue en février dernier sous le titre Épisode EX – Memory Snow.

  

Mais cette OAV n'était pas destinée à être la seule autour de Re:Zero: d'emblée, deux projets avaient été annoncés, et le deuxième d'entre eux a fini par arriver dans les salles nippones le 8 novembre 2019, avant de sortir physiquement dans son pays le 1er avril 2020. Son nom: Hyôketsu no Kizuna, alias The Frozen Bond. Pour celle-ci, on retrouve une partie du staff de la saison 1 et de la 1e OAV (mais aussi de la future saison 2), avec à la production le studio White Fox, à la réalisation Masaharu Watanabe, à l'écriture Masahiro Yokotani, au character design et à la direction de l'animation Kyuta Sakai, aux musiques Kenichiro Suehiro... mais on peut aussi signaler l'arrivée, au poste de réalisateur en chef, de Kenichi Kawamura, qui avait auparavant travaillé sur le storyboard de l'épisode 2 de la saison 1, mais que l'on connaît surtout pour la réalisation de la série Steins;Gate 0. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'aura pas fallu attendre aussi longtemps que pour l'OAV 1 pour que cette 2e OAV arrive en France, Crunchyroll l'ayant ajouté à son catalogue le 30 avril. De quoi patienter entre la fin le mois dernier de la version Re-edit de la saison 1, et l'arrivée de la saison 2 qui était initialement prévue pour ce printemps mais qui a dû être repoussée à juillet à cause du Covid-19 !

  

En adaptant une nouvelle parue en tant que bonus du 1er Blu-ray collector japonais de la saison 1, The Frozen Bond nous plonge dans un récit à l'ambiance bien différente de celle de la 1e OAV, alors qu'il s'agit en quelque sorte de sa suite directe: le festival de glace est désormais terminé et a laissé de jolis souvenirs aux pensionnaires du Manoir Roswaal ainsi qu'aux villageois. Mais le lendemain, quelque chose semble toujours tourmenter légèrement Emilia, car dès qu'elle observe les sculptures de glace faites par son entourage dans les jardins du manoir, elle ne peut s'empêcher de se remémorer d'autres statues de glace, issues de son passé, et à l'histoire plus tragique... Pourtant, cette époque est également celle qui lui a permis de rencontrer son plus ancien allié, l'esprit Pack, et est également celle qui a forgé le lien profond qu'elle a avec lui... un lien indéfectible et chaleureux, alors qu'il a été construit par la glace.

  

Vous l'aurez donc compris: hormis au tout début et à la toute fin dans le présent, pas de Subaru, de Rem ou de Ram ici, car la place est entièrement laissée à la découverte de cette relation construite entre Emilia et Pack. Et autant dire qu'au fil d'une intrigue qui va les opposer à des brigands et surtout à une ample menace justicière spirituelle, chacun des deux personnages va beaucoup y gagner.

  

Tout d'abord, il faut dire qu'Emilia se fait ici peut-être plus poignante que jamais, dans la mesure où nous sommes plongés en profondeur dans ses tourments liés à sa condition, un aspect déjà bien présent dans l'oeuvre-mère bien sûr, mais qui n'a pas forcément beaucoup eu l'occasion d'être décortiqué au premier plan. Ici, la demi-elfe touche dès la première scène du film: cherchant à sauver une famille de la mort face à un monstre colossal, elle ne reçoit pourtant en remerciements que des visages effrayés la rejetant, encore et toujours à cause de son physique: demi-elfe, cheveux argentés, yeux violets... elle semble devoir être éternellement et injustement rattachée à la Sorcière de l'envie. Mais cet aspect n'est pas le seul élément de son passé à la faire souffrir, comme le soulignent bien les statues de glace du début... et à ce titre, on entrevoit alors un petit peu plus de choses sur les origines d'Emilia, encore avant que Pack ne devienne son plus précieux allié, tout comme on voit avec intérêt la manière dont elle vivait avant d'arriver chez Roswaal, ne serait-ce que via son habitation plus modeste.

  

Tout au long de l'OAV, on redécouvre Emilia avec intérêt, jusque dans la profonde solitude qui était alors la sienne, elle qui reste infiniment gentille alors que tout le monde la rejette et la prend pour ce qu'elle n'est pas... et c'est donc dans ce contexte qu'arrive auprès d'elle Puck. L'esprit de glace apparaît d'abord quelque peu ambigu, dans la mesure où des pensées, représentées ici sous forme de textes, semblent dicter sa conduite. Mais très vite, son inquiétude sincère pour Emilia apparaît évidente, on suit avec beaucoup d'attachement la consolidation de leur lien, celui-ci passant par différentes étapes: intervention de Pack pour aider Emilia face au danger, recherche par ce dernier de familiers avec lesquels la demi-elfe pourrait conclure des contrats pour la protéger quand il ne peut pas être là, profonde tristesse de la demoiselle à l'idée que Pack pourrait lui aussi partir et la laisser tomber un jour en l'abandonnant à sa solitude, volonté de notre héroïne de ne pas laisser Pack tout faire... jusqu'au moment où tous deux concluent leur pacte. Pensant à tout, les auteurs n'oublient pas même d'expliquer pourquoi Pack appelle Emilia sa "fille", et pourquoi la demi-elfe tient tant à son vieux vêtement.

  

Dans tout ça, la petite faiblesse vient peut-être des antagonistes de cette OAV. Les brigands et surtout leur odieux leader ne sont certes que des "personnages fonctions" campant des méchants lambda, en revanche on pouvait attendre un peu plus de l'esprit du feu Melakuera, au vu de sa nature et de son amplitude. Il n'est malheureusement pas assez développé... mais véhicule toutefois ce qu'il faut dans son opposition à Pack et Emilia. Incarnant une forme de "justice aveugle" persuadé qu'Emilia est forcément une menace ne devant pas exister, il permet de mettre en valeur de plus belle toutes les bonnes choses que Pack a pu découvrir sur sa protégée. En cela, il est une très bonne opposition à Pack, tout comme le feu est une très bonne opposition à la glace, et on ressent bien à quel point l'esprit de glace a pu, à cette époque, littéralement sauver la demi-elfe sur tous les plans, que ce soit vis-à-vis de son existence, de son sentiment de solitude, ou de sa perdition.

  

Enfin, sur le plan visuel, ce n'est pas parce qu'il s'agit là d'OAV que le staff va baisser de régime, bien au contraire ! Après l'OAV Memory Snow qui était plus calme et joviale, The Frozen Bond relance l'oeuvre dans toute une part un brin dramatique et épique, avec de réels moments d'intensité très bien mis en scène avec l'ampleur qu'il faut. Les décors enneigés, omniprésents et ayant du sens dans l'intrigue, sont très soignés, tout comme les quelques monstres et, surtout, la figure de Melakuera qui bénéficie d'un design enflammé soigné. Qui plus est, on a aussi l'occasion de profiter un peu plus de l'autre forme de Pack ! Certains plans se veulent assez iconiques, comme le "clash" final entre Melakuera et Pack, et toute cette intensité est bien contrebalancée par nombre de petits moments touchants (notamment autour d'Emilia et de sa condition) qui se révèlent alors diablement efficaces en profitant bien de l'ambiance installée.

  

Après Memory Snow qui se révélait sympathique mais pas forcément indispensable (à réserver aux fans, en gros), The Frozen Bond vient donc jouer sur un tout autre calibre. Apportant de réels enrichissements autour du passé d'Emilia et de Pack, de leur rencontre et de la naissance de leur lien fort, cette OAV le fait en plus avec la manière, à grands renforts d'instants touchants et de moments spectaculaires. Véritable petit film avec sa durée d'1h15 environ, il s'agit d'un excellent complément à l'oeuvre-mère, rendant encore plus attachants et justes ces deux personnages.
   
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20