King's Game - The Animation - Actualité anime
King's Game - The Animation - Anime

King's Game - The Animation : Critiques

Critique de l'anime : King's Game - The Animation

Publiée le Lundi, 29 Janvier 2018

A l'origine, King's Game est une œuvre littéraire écrite par Nobuaki Kanazawa, destinée à la lecture sur téléphones mobiles. Fort de son succès, le titre a droit à deux types d'adaptation : un film live en 2011, et un manga décliné en plusieurs arcs à partir de 2010. Adaptation qui passe entre plusieurs mains : Hitori Renda pour la première partie, Renji Kuriyama pour le second et le quatrième arc, et J-Ta Yamada pour le troisième acte. C'est en cette année 2017 qu'une adaptation animée est mise en chantier, au grand bonheur des amateurs de la série et de gore d'une manière générale. A la production du projet, une société très hybride.
Le studio Seven a en effet dirigé des séries animées aussi diverses que variées, d'Inugami & Nekoyama et Jinbe Evolution à une palette de hentai.
Programmée pour l'automne 2017, la série a surpris par ses trailer puisqu'elle présentait à la fois les deux premiers arcs de la saga. La série étant prévue sur 12 épisodes, difficiles de savoir à quoi s'attendre, et le résultat a montré que les spectateurs avaient de quoi s'inquiéter.






Nobuaki Kanazawa vient d'être transféré dans un nouvel établissement scolaire suite à de dramatiques incidents dans ton lycée précédent. Totalement fermé aux autres, il ne peut finalement bouder indéfiniment l'accueil de sa nouvelle classe ni la chaleureuse Natsuko Honda. Pourtant ; le cauchemar le rattrape quand sa classe est condamnée à un « Jeu du Roi ». A minuit, tous les élèves recevront un ordre du Roi et si celui-ci n'est pas honoré, les cadavres pourraient s'accumuler. La situation n'est pas étrangère pour Nobuaki, survivant du Jeu du Roi qui a frappé sa classe, dans son lycée précédent, quelques mois auparavant, un événement dont il est le seul survivant...





Étant donné le succès au Japon de la licence King's Game, il était assez étonnant qu'aucun anime n'ait encore vu le jour. C'est maintenant chose faite et, pour marquer le coup, le studio Seven n'a pas opté pour une adaptation linéaire, mais bien un condensé des deux premiers romans (équivalent aux deux premières saisons du manga), en une seule série de 12 épisodes. Et là est bien, le problème : si ceux qui ont déjà découvert l'histoire via l'un des supports ont leurs repères scénaristiques, ceux qui découvrent cette sanglante intrigue par le biais de l'anime auront de quoi être perdu. L'anime nous présente alors Nobuaki lors de sa rentrée scolaire après le premier King's Game, et reviendra sur les événements tragiques qui ont marqué le jeune homme via des flashback. Toute la série est donc ponctuée par des sauts dans le temps durant le déroulement de la partie intitulée « Extreme » chez nous. Délicat de tout saisir tant ces bonds dans le temps sont amenés parfois de manière confuse, sans compter que seuls quelques événements sont relatés, les plus importants, passant à la trappe par mal de séquences du premier arc. Non pas que ce soit un gros problème en soi, mais ceux qui espéraient une adaptation complète seront forcément un peu déçus.




En dehors de ça, King's Game reste ce qu'il est : un délire sanglant que les amateurs du genre apprécieront fortement, mais que ceux qui apprécient un peu plus la subtilité bouderont sans grand mal. La série fait dans le sensationnel, à travers des effusions de sang et des décès brutaux à souhait. A ce titre, le récit se montre fidèle aux romans de Nobuaki Kanazawa, mais il reste un problème : la qualité technique ne suit jamais. Concrètement, la série donne l'impression d'un anime à budget modéré au début des années 2000. Les jeux de couleur sont sans saveur, les plans parfois très maladroits, et l'animation bien faiblarde. Seuls quelques moments poignants s'en sortent côté réalisation, mais à part ça, l'anime en souhait est une véritable honte technique.



Scénaristiquement, le fil rouge de la série repose essentiellement sur les révélations autour du Jeu du Roi. A ce titre, quelques réajustements de l'intrigue ont été nécessaires afin de fluidifier le récit, deux saisons étant mélangées en une. Globalement, le tout se révèle plutôt fidèle à l’œuvre originale : les fameuses révélations sont capillotractées au possible, beaucoup n'y croiront pas, mais cela n'empêche jamais d'amener le récit vers son objectif, à savoir les effusions de sang. On notera aussi un final légèrement modifié, mais restant dans la lignée de celui du second roman, aussi le tout s'avère être une adaptation assez fidèle du matériel original, quand bien même le jonglage entre les deux arcs resterait extrêmement maladroit.





Mais reste un point où l'adaptation animée s'avère d'un plan exaspérant : le travail sur les personnages, leurs réactions plus particulièrement. Le roman permet au lecteur de se forger sa propre image des événements, là où les adaptations manga des deux premiers arcs arboraient leur propre tonalité : le premier avec une ambiance grave et sombre, et le second passant littéralement à l'extrême en dépeignant souvent l'horreur par la violence visuelle et la folie des personnages. Mais dans l'anime, tout est lisse, tout est plat. Natsuko ne semble pas si folle que ça, ses objectifs paraitraient même louable tant la demoiselle n'effraie pas à part quelques rictus dignes de deux d'un psychopathe d'un anime teenager.
Quant au reste du casting, chacun se montrera assez peu concerné, peu surpris aussi. Nobuaki hurle bien quelquefois, le seiyuu Mamoru Miyano restant assez convaincant du fait de son expérience, mais même Yui Horie ne parvient pas à rendre une Natsuko effrayante, la faute à l'écriture très modérée du personnage dans cette adaptation. Le reste de la classe est assez lisse, on sera même parfois sidérés de voir certains peu traumatisés à l'idée du jeu, voire acceptant la mort sans gros soucis. Clairement, on est rarement impliqués aux côtés des deux classes présentées.





Difficile de retenir beaucoup de positif dans cette adaptation de King's Game. Oui, l'adaptation de l'intrigue est assez fidèle malgré quelques maladresses, et le générique d'ouverture est sacrément entrainant. Mais c'est tout. Les faiblesses initiales de l’œuvre de Nobuaki Kanazawa sont mises en lumière par une mise en scène des personnages ahurissante tant le casting ne semble que rarement impliqué, et la réalisation reste globalement aux fraises. Quitte à vouloir un spectacle sanglant potable, autant se pencher sur les adaptations mangas ou les romans d'origine, mais l'adaptation animée du studio Seven est un fiasco...
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

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