Hakuoki - Demon of the Fleeting Blossom - Saison 1 - Actualité anime

Hakuoki - Demon of the Fleeting Blossom - Saison 1 : Critiques

Critique de l'anime : Hakuoki - Demon of the Fleeting Blossom - Saison 1

Publiée le Jeudi, 28 Mars 2024

À mi-chemin entre un Vampire Knight et un Samourai Champloo, cette production du studio Deen, adaptée d'un otome game (jeu vidéo à destination d'un public féminin) sorti à l'origine en 2008 sur PS2, semble particulièrement prometteuse et pour le moins originale. Le résultat est-il à la hauteur de nos espérances ?


Mi-vampire, Mi-tournesol


Les animes sur le Japon féodal sont légion. Malgré cela, le studio Deen a pris le risque de revisiter de façon radicale le légendaire Shinsengumi, ce clan formant une force de police spéciale à l'époque d'Edo, entre 1853 et 1869.


L'anime commence avec Chizuru Yukimura, fille d'un médecin parti à Kyoto pour des raisons bien mystérieuses. Inquiète de ne plus le voir revenir, la jeune fille part à sa recherche. Au mauvais endroit, au mauvais moment, elle est sur le point de se faire agresser par deux créatures aux yeux démoniaques quand, de justesse, des membres du Shinsengumi interviennent. Témoin de ce qu’elle n’aurait jamais dû voir, elle est emmenée au quartier du clan, qui se rend vite compte qu'elle n’est autre que la fille de l'individu qu'ils recherchent activement. Alors que Chizuru redouble d'efforts pour intégrer leurs rangs, elle prend conscience que les évènements étranges auxquels elle a assisté sont loin d’être isolés, et qu’ils semblent tous menés à une seule personne : son propre père...


Avec une aventure épique, une pointe de fantastique, et une réalisation béton, Hakuki avait toutes les cartes en main pour se faire une sérieuse place dans la japanimation. Malheureusement, l'anime va rapidement prendre une tournure aussi étrange qu'inattendue. En effet, dès les premiers épisodes, c'est toute la partie aventure qui passe aux oubliettes. La recherche du père de Chizuru était pourtant l'élément déclencheur, mais les scénaristes semblent avoir jugé bon de se concentrer sur l'aspect harem/tranche de vie propre au jeu homonyme. Chiziru va s'entourer d'une myriade de bishônens. En si bonne compagnie, on comprend mieux pourquoi elle en vient à totalement oublier son père, trop occupée à constituer son harem qui compte une dizaine de protagonistes masculins.


À défaut d'être originaux, les personnages, nombreux, ont tous un caractère qui leur est propre. Mais la série est bien trop courte pour parler de véritable background. Pour faire simple : nous ne savons quasiment rien ni de leur passé, ni même de leur présent, Chizuru comprise. Dès lors, on regrettera un lien personnages-spectateurs qui aurait mérité d'être renforcé afin d'apporter une dimension plus profonde à l'histoire.


Et l'intrigue justement : amputée de son côté aventure, que lui reste-t-il ? Les vampires. En effet, tout le reste de la série va porter sur un étrange élixir qui - en plus d'avoir des effets curatifs - transforme quiconque le boit en créature sanguinaire. Élixir qui sera d'ailleurs rapidement utilisé à tort et à travers par les différents personnages désireux de soigner la moindre petite blessure, lui retirant tout son intérêt scénaristique. L’histoire de démons vient compléter le tableau et donne finalement un scénario relativement brouillon. Et ce n'est pas le format de la série qui aide à rendre les choses plus claires : 12 épisodes pour retrouver un père, résoudre une histoire de vampires, de démons et de complot politique relèvent du défi.


Précisons tout de même qu'Hakuki bénéficie d'une seconde saison, Hakuki Hekketsu-roku, qui a débuté le 4 octobre 2010 au Japon et qui pourrait éventuellement combler certaines de ces lacunes. Car si ce premier volet ne se termine pas en cliffhanger, cela s'y apparente fortement, laissant bon nombre de questions en suspens et nous apprenant que, finalement, la guerre ne fait que commencer. Difficile, donc, d'y voir une œuvre à part entière.


Malgré un scénario qui lui fait défaut, Hakuki possède tout de même de véritables points forts qui méritent d'être soulignés. À commencer par la bande-son, composée par K tani (Haibane Renmei, Eyeshield 21, Mugen no Jnin, Colorful...), qui est d'excellente facture. Les pistes ont bénéficié d'un soin particulier. Des arrangements mélodieux aux sonorités tour à tour épiques ou voluptueuses, elles stimulent notre imaginaire, apaisent ou amplifient nos émotions et, dans tous les cas, font parfaitement écho aux différentes scènes de la série.


L'autre qualité de l'anime, c'est de proposer un univers, une ambiance et des décors de qualité, qui nous transportent totalement dans un Japon féodal teinté de mystère. L'ensemble forme un tout cohérent et malgré les faiblesses évoquées, on prend plaisir à s'immerger dans cette première saison.




Côté technique...


Le studio Deen n'a pas lésiné sur le plan technique. À défaut de faire l'unanimité, le character design signé Atsuko Nakajima (Ranma ◊, GetBackers...) se montre de grande qualité, constante qui plus est, nous proposant beaucoup de protagonistes aussi charismatiques les uns que les autres. Toutes les personnalités et tous les looks y passent, de l'adolescent rebelle au grand ténébreux en passant par le paternel, il y en a pour tous les goûts et tous ont bénéficié du même soin graphique.


L'animation n'est pas en reste. Hakuki ne fait pas dans la réutilisation de décors et d'animations à outrance et propose de courtes scènes de combat toujours bien animées et parfaitement fluides. Quant au dessin, il est d'une esthétique égale dans presque toutes les situations. On notera quand même quelques irrégularités visuelles, mais rien de rédhibitoire ni de réellement gênant.


Un dernier mot à propos du générique lui aussi fort bien réalisé et qui, fait assez rare pour être noté, ne révèle pas 90% de l'histoire. On y retrouve toutes les qualités techniques de la série, portées par une chanson (Izayoi Namida) interprétée avec justesse par Aika Yoshioka, jeune chanteuse de J-pop jusque-là peu connue du grand public.


Techniquement parlant, Hakuki est donc quasi irréprochable. Un plaisir pour les yeux comme pour les oreilles. Mais si, au final, cette série possède des points forts évidents, cette première saison ne comblera pas toutes nos espérances. Toutefois, ne boudons pas notre plaisir. En gardant à l'esprit qu'elle ne peut être considérée comme une œuvre à part entière, Hakuki est une série prometteuse qui ravira beaucoup d'amateurs du genre. Et il serait dommage de s'en priver.


Par saki_