Zhenniao - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Octobre 2017

Critique 2


Zhen est le nom d’un oiseau merveilleux qui se repaît de nourriture toxique et transforme le poison en de magnifiques couleurs sur ses plumes. Posséder le plus beau Zhen est devenu un moyen d’afficher son pouvoir tant les gens sont fascinés par sa beauté. Ran et Fei sont frères et s’étaient lancés dans l’élevage de Zhen. Mais un jour, Fei décide de changer de métier et de devenir militaire. Ran se fait un nom dans l’élevage de ce magnifique oiseau. La vie de ces deux frères bascule, lorsque Ran est tué par le dernier Zhen qu’il élève. Fei revient dans son pays et décide de s’occuper de ce fameux oiseau.


Nous découvrons pour la toute première fois une œuvre de Yayohi Monzen, auteure connue pour ses histoires fantastiques et surnaturelles. Lorsque ce titre est sorti au Japon, l’histoire a beaucoup plu et « Zhenniao » arriva en 3ème position des « Chi chi BL awards 2016 ». Dès les premières pages, nous sommes plongés dans un univers à la fois poétique et fantastique. Nous découvrons Cai Hong, un magnifique Zhen à mi-chemin entre homme et oiseau. Depuis qu’il aurait tué son éleveur, le frère de Fei, il est difficile à approcher. Fei est chargé de s’en occuper et il devra utiliser tous ses anciens réflexes face à cette créature rebelle, mais d’une dangereuse beauté. Portés par l’univers, nous aurions presque oublié que nous nous trouvions dans un yaoi. Ainsi, quand Fei se met à sévir Cai Hong, ce sont des sévices sexuels qu’il affligera à cette créature. C’est un style et un genre particulier et ce type de scène gâcherait presque l’ambiance surtout si le lecteur n’est pas adepte du genre.


L’histoire est riche et vite prenante et nous découvrons tout le talent de l’auteur. Yayohi Monzen prend le temps de nous décrire tout le comportement de ce mystérieux animal qui finalement pourrait s’apparenter à un animal de compagnie avec la particularité de pouvoir communiquer comme un humain. La relation qui s’installe entre Fei et Cai Hong est particulière du fait que c’était l’oiseau de son frère, mais également que ce soit lui qui ait tué son frère. Petit à petit, Fei dompte la bête et découvre toute la beauté de cet être ainsi que la vérité sur la mort de son frère. De ce rapprochement une confiance nait qui est suivie par des sentiments allant jusqu’à de l’amour.


Les graphismes sont magnifiques. Que ce soit les décors ou les personnages, l’auteur a un magnifique coup de crayon. La créature fantastique est de toute beauté avec des ailes splendides. Quant à l’édition, elle est de bonne qualité et la première page glacée rend honneur à la beauté de l’image.


La qualité du titre est indéniable tant l’auteur a réussi à nous emmener dans son univers fantastique et imaginaire, mais également à nous émouvoir par son histoire sentimentale. Par contre, mélangé yaoi et créature est particulier et peut ne pas être apprécié chez certains lecteurs.


Critique 1


Dans ce monde, il existe une race de semi-humain, à moitié oiseau, nommée zhen. Se nourrissant de mets toxiques pour les humains, celui-ci développe en son corps un puissant poison, mais c'est aussi ce poison qui offre à ses ailes ses magnifiques couleurs. La beauté de ces êtres les plus colorés est telle que nombre d'humains se sont laissés ensorceler, et posséder les plus beaux zhen est devenu symbole de pouvoir.


Autrefois, Fei, général de l'armée impériale, était un éleveur de zhen talentueux, mais il a arrêté cette fonction. Pourtant, un drame va l'obliger à renouer avec son ancien métier, lorsque son frère Ran meurt, visiblement empoisonné par le zhen qu'il élevait et qu'il aimait tant. Prenant la suite de l'élevage de ce zhen nommé Cai Hong (un nom pouvant signifier "arc-en-ciel", faisant référence à ses couleurs somptueuses), Fei pourrait entamer avec lui une relation particulière...


Zhenniao est le troisième manga de Yayohi Monzen, mais le premier paraissant en France, et ce qui frappe d'emblée est la beauté très esthétique des visuels de cette jeune artiste. A la fois fin et riche, le style de Monzen offre des planches de toutes beautés, sachant parfaitement mettre en valeur des designs fins et assez élégants pour les humains, et particulièrement soignés concernant les zhen et surtout Cai Hong. C'est beau, très beau. 


Inscrit dans une atmosphère surnaturelle, le récit s'encre également dans un univers ressemblant à une Chine ancienne un peu fantasmée, propice à l'exotisme, avec notamment des bâtisses et des costumes "d'époque", ou encore le thème du poison qu'affectionnent un certain nombre de récits chinois.


De cet univers très bien dessiné, il ne faut pas forcément attendre plus qu'un simple cadre immersif, car le récit se focalise ensuite avant tout sur le lien que vont bâtir ensemble l'humain Fei et le zhen Cai Hong, tous deux marqués à leur manière par la mort de Ran. Par exemple, Fei a beau être militaire, il n'y a rien de belliqueux dans l'oeuvre. Dès le départ, tout porte à croire que c'est Cai Hong qui a tué Ran, et le zhen lui-même semble rongé par la culpabilité... mais que s'est-il passé exactement ? Loin de développer une haine aveugle pour le zhen, Fei, en gagnant sa confiance, va petit à petit pouvoir cerner la vérité, le lien que Cai Hong avait avec Ran... mais aussi la très difficile condition des zhen, souvent exhibés comme de simples bêtes de foire, à qui certains offrent un traitement odieux, alors que ces créatures, dans le fond, ne demandent elles aussi qu'à être aimées. Ou quand la grande beauté ne fait pas forcément le bonheur.


L'érotisme est évidemment présent par bribes, mais reste finement dosé, et offre quelques idées plutôt bien trouvées. A commencer par le fait qu'éjaculer provoque chez les zhen une intense douleur amère, car c'est avant tout un moyen pour eux d'extraire leur poison de leur corps. L'idée amène réellement sa pointe d'originalité.


Zhenniao est assurément une jolie lecture, portée par des idées séduisantes et par un style visuel à la fois personnel et riche. L'édition française possède un papier très honnête, une bonne impression, une superbe première page en couleur, et une traduction très soignée de Delphine Deusclade.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs