Yakuza love theory Vol.1 - Actualité manga

Yakuza love theory Vol.1 : Critiques

Love Riron

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 17 Novembre 2014

En parallèle à Love Instruction, ce titre aussi farfelu que coquin qui prend la forme d’un didacticiel de l’amour et du sexe pour son protagoniste, les éditions Soleil ont marqué leur catalogue de la rentrée 2014 par une seconde série sur les rudiments de l’amour pour un jeune garçon inexpérimenté. Mais Yakuza Love Theory est un titre beaucoup plus déjanté où l’apprentissage de l’amour prend une forme bien plus burlesque.


Kanji Yarahata n’est pas le plus chanceux des jeunes adultes. Après avoir échoué deux fois son examen d’entrée à l’Université, cet éternel puceau accède enfin au niveau d’études tant convoité. C’est aussi à ce moment qu’il entame un petit boulot dans la supérette du coin et qu’apparaît dans sa vie Aiya, un esprit fantomatique aux allures de yakuza qui est prêt à faire de Kanji un bourreau des cœurs, et ce par des méthodes assez peu orthodoxes. Quelle chance pour notre héros, car Saki, sa collègue de convini, lui a tapé dans l’œil !


Une superbe jeune fille vêtue d’une robe blanche et la chevelure ornée de fleurs telle une muse, la ravissante créature entourée d’un cupidon aux fausses allures de yakuza répondant au nom d’Aiya… La couverture de ce premier tome de Yakuza Love Theory est improbable, et parfaitement à l’image de la série qu’elle représente. Ce premier volet d’une courte série de cinq volumes est une des très bonnes surprises humoristiques de la rentrée grâce au mélange improbable qu’il représente. Prenez ainsi une histoire basique où un jeune homme vierge craque sur sa collègue de travail, ajoutez-y un mentor de la drague aux airs de loubard doté de techniques de drague absurdes, mais efficaces, ce dernier enseignant à son élève pendant qu’il pelote la gent féminine autour de lui… Vous obtenez bien Yakuza Love Theory dont le comique est sans doute démontré par les quelques lignes qui ont précédé. Nous nous retrouvons ainsi avec un volume qui enchaîne les situations farfelues, toujours centrées sur cette volonté d’Aiya de transmettre à son élève les arcanes de la séduction, afin qu’il séduise la superbe Saki. L’histoire impose ainsi le parcours amoureux des deux individus, de manière très classique, mais tourné en ridicule à chaque page par les enseignements du défunt yakuza. Plus encore que la romance du récit, c’est le burlesque qui l’emporte et qui fait mouche à chaque page. Et à vrai dire, comment ne pas rire aux éclats lorsque les auteurs prennent une double page pour décortiquer ses techniques d’approche comme la Bible aurait présenté ses 10 Commandements ? Tout dans ce premier opus est drôle et déjanté, pour notre plus grand plaisir.


Ne croyons pas, de tout même, que le titre enchaîne les gags sans aucun fond. Au contraire, la relation entre Kanji et Saki a largement le temps d’évoluer chez l’un et chez l’autre, les premiers indices étant flagrants. Et c’est parce que le récit progresse à bon rythme et s’avère en permanence ponctué d’humour que cette introduction fait son effet. Oui, nous avons affaire à une romance, mais tout est calibré pour être absurde et amuser le lecteur. Ainsi, le fait que les deux personnages clefs soient classiques ne constitue pas un problème en soi, puisque l’humour permet de les détourner à foison. Citons par exemple les réactions improbables et fantastiques de Kanji lorsqu’il tente de mettre à exécution les conseils de son tuteur de la séduction… Le fait qu’il soit un héros banal rend ses agissements encore plus absurdes et nous prend à contrepied.


Notons aussi la grande importance de références à la culture otaku dans la série. Les clins d’œil, nombreux, semblent parfaitement intégrés au milieu de cette dose de non-sens et n’ont en aucun cas l’air gratuits. Tous les repérer peut d’ailleurs devenir un jeu des pus amusants une fois la totalité de la série parue chez nous.


Yakuza Love Theory est dessiné par Masaki Satô, un jeune auteur au coup de crayon remarquable. Ou du moins, son trait est assez classique, mais l’artiste arrive à opérer dans différents registres. Ses héroïnes sont ainsi mignonnes à croquer, aux formes chaleureuses, ses facies peuvent devenir grotesques lorsque la situation l’impose, tout comme il arrive à reproduire le style d’un dessinateur comme Tetsuo Hara quand une référence s’impose. Ce mélange de registres garantit l’excentricité du titre et permet de donner à ce premier volet une belle aura graphique, lui permettant de s’affirmer comme un bon manga humoristique sur différents fronts.


L’édition de Soleil est aussi des plus honorables. La traduction est de bonne facture, de même pour l’ouvrage qui jouit même de deux premières pages couleur appétissantes. Gageons toutefois que certains choix d’adaptation paraissent étranges. Il est évident que le nom d’un boys-band populaire nippon ne parlera pas à tous les lecteurs, mais le remplacer par « One Direction » n’est pas la plus grande marque de respect qui soit pour l’œuvre et ses auteurs.


En voilà une comédie farfelue et déjantée. Sous ses faux airs de love story, Yakuza Love Theory garantit surtout une lecture assurément drôle et explosive. Soleil fait donc une très bonne pioche avec ce titre burlesque, d’autant plus que sa courte durée de cinq volets lui permettra sans doute de ne pas s’essouffler. On attend déjà la suite avec hâte !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs