Wallman Vol.1 - Actualité manga

Wallman Vol.1 : Critiques

Wallman

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Juillet 2014

Fort de la popularité de Sun-Ken Rock en France, le talentueux dessinateur Boichi débarque cette fois-ci aux éditions Kazé Manga avec Wallman, un titre qui, d'emblée, promet de ne pas faire dans la dentelle en s'inscrivant totalement dans le style habituel de l'auteur.

Les début de Wallman reposent sur une succession de grosses coïncidences et d'heureux hasards. Depuis la mort de son coéquipier et la trahison du pays pour lequel il travaillait, le tueur à gages Jirô Sorashima, proche de la quarantaine, a décidé de raccrocher et de rentrer au Japon pour la première fois depuis 20 ans. Après quelques mois sur place, il est désormais confortablement installé chez Kubota, ancien collègue tueur devenu médiocre mangaka. Tous deux vivotent, sortent rarement, se laissent engraisser... Jusqu'au jour où débarque leur nouvelle colocataire : Nami, une jeune fille évidemment foutue comme une déesse, qui les fait bien vite craquer. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que la miss est une apprentie tueuse... mais fort heureusement pour eux, ils le découvrent trois pages après son arrivée, la demoiselle ayant la bonne idée de laisser sa porte de chambre grande ouverte pendant qu'elle tient son fusil. Quoi de mieux, alors, que de déballer aux deux lards toute la vérité sur son travail. On frôle l'insouciance et la bêtise, mais bon, ce n'est pas très grave, puisque nous sommes déjà acclimatés aux rebondissements bien gros tant il y en a en seulement quelques pages, et qu'un de plus ne sera ensuite pas de refus : désireuse de venger son père, Nami cherche à devenir une wallman (tueur en combinaison plutôt acrobate) de haut niveau, et recherche activement le wallman le plus réputé de tous, sans savoir qu'il s'agit de Jirô (oh ben ça alors !). Mais elle le découvrira très vite, et aura alors tout le loisir d'insister pour devenir sa disciple, par exemple en lui proposant de faire tout ce qu'il veut comme une grosse allumeuse.

Bref, rien que dans cette mise en place de 120 pages, on sait déjà qu'il ne faudra pas attendre des sommets dans le scénario de Wallman, qui repose sur la bonne vieille recette du duo vieux briscard expérimenté/jeune minette sexy... le tout à la sauce Boichi. En somme, une recette de base classique, mais qui généralement marche bien, mais qui, ici, devra forcément demander d'adhérer au style si "unique" de l'auteur, reposant sur une déferlante de fan service avec une héroïne à la combinaison bien moulante (et sans soutien-gorge, sinon ce n’est pas drôle), jouant régulièrement les allumeuses (et vas-y que je te suce une glace de façon lascive), prenant des poses permettant de mater à loisir ses formes et sa culotte... mais qui sait néanmoins donner de bonnes grosses mandales aux méchants. En tout cas, la miss étant réellement bien fichue, les amateurs seront aux anges.

Le fan service à outrance bien dessiné, mais mal amené passé, c'est bien l'aspect action qui reste le plus séduisant, Boichi ayant déjà largement prouvé dans Sun-Ken Rock qu'il est très bon dans ce domaine. Entre Nami qui peut enchaîner les mandales, Jirô et son redoutable couteau, et Kubota amenant surtout de l'humour pas très finaud (le gars est gros et se bastonne plutôt très bien, donc c'est drôle... enfin il paraît), on a un trio détonnant et bien bourrin quand il le faut, mais c'est surtout via le concept de wallman que le récit a les moyens de décoller par la suite : des tueurs aux techniques très acrobatiques, se promenant dans les airs ou contre les immeubles via des câbles, voilà qui a de quoi laisser exploser toute la virtuosité du dessinateur, et on en a déjà quelques brefs exemples avec des vues très vertigineuses de nos héros plongeant dans le vide, entre les immeubles d'une ville plongée dans la nuit. On attend juste de voir ce concept plus mis en avant par la suite.
Pour le reste, la suite du tome se contente d'une première mission où notre trio de tueurs est chargé de régler une rixe entre gangs de yakuza, et où il n'y a pas grand-chose à retenir, si ce n'est l'évocation du même clan que dans Sun-Ken Rock (aura-t-on un crossover ?) et la découverte de certaines ficelles du métier par notre jeune demoiselle, qui se confronte pour la première fois au devoir de tuer (bah oui, mais, en même temps miss, vu le travail que tu t'es choisi, tu t'attendais à quoi ?)
Jolie poupée au corps excessivement mis en valeur, messieurs pas fins qui bastonnent sec et font gicler le sang, action bourrine bien servie par les dessins ultra denses et détaillés de l'auteur : les fans purs et durs de la patte Boichi devraient être comblés, tandis que les autres qui recherchaient un scénario bien construit ne trouveront que du vent face à cette entrée en matière bourrée de facilités. Wallman a tout de la grosse série B d'action lourde et creuse, mais assez fun et divertissante, et il ne faudra sans doute pas en attendre plus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs