Sword Art Online - Phantom Bullet Vol.1 - Actualité manga
Sword Art Online - Phantom Bullet Vol.1 - Manga

Sword Art Online - Phantom Bullet Vol.1 : Critiques

Sword Art Online - Phantom Bullet

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Octobre 2015

Une année s’est écoulée depuis la fin de l’affaire Sword Art Online où la victoire de Kirito sur Akihiko Kayaba a permis de libérer les âmes des joueurs encore vivants. Si l’Amusphère a succédé au Nerve Gear, les VRMMORPG n’ont jamais aussi bien fonctionné et Gun Gale Online est l’un des derniers succès en date, un jeu innovant où les batailles de sabre laissent place à des combats tactiques à base d’armes à feu.
Seulement, d’étranges faits divers frappent le jeu réputé pour ses compétitions de niveau professionnel : plusieurs joueurs, tués « in game », sont aussi morts dans le monde réel, des mains d’un certain Death Gun. Pour ses prouesses dans Sword Art Online, Kirito est appelé par un collaborateur du gouvernement à enquêter sur cette nouvelle affaire et pour cela, il doit se rendre dans GGO et se faire à cette nouvelle expérience de jeu…

La folie Sword Art Online ne faiblit pas et après avoir proposé les deux premiers arcs ainsi que le début de SAO – Progressive, récit complétant la première partie de la saga, les éditions Ototo poursuivent la version manga de l’histoire initiée par Reki Kawahara avec Phantom Bullet, troisième cycle de la franchise qui nous emmène dans un tout nouveau type de VRMMORPG. Après deux premiers arcs qui ont trouvé leurs fans et leurs détracteurs, l’intrigue pouvait-elle se renouveler ? En effet, puisque ce premier opus propose une bonne amorce de la nouvelle aventure de Kirito.

Pourtant, cette aventure ne démarre pas immédiatement puisque le volume prend son temps à introduire le contexte nouveau de la série et amorcer véritablement l’après SAO. En effet, difficile de considérer Fairy Dance comme un vrai aboutissement du premier arc puisque cette seconde intrigue ne faisait finalement qu’achever la première en instaurant quelques nouveautés de mécaniques de jeu, de nouveaux personnages et un nouveau vilain, mais toujours en jouant sur certains enjeux de Sword Art Online. Les choses sont bien différentes dans Phantom Bullet où nous découvrons des personnages qui ont mûri suite à leur périple dans l’Aincrad et qui évoluent en fonction des deux types de quotidiens qu’ils ont été amenés à vivre, ce qui mène d’ailleurs ce premier opus dans une réflexion assez alambiquée des frontières entre réalité et mondes virtuels, mais qui a pour mérite de laisser Kirito et Asuna sur la voie de la réflexion quant aux nouvelles technologies.

Le vif du sujet concerne la mission nouvelle attribuée à Kirito, une enquête au sein du jeu Gun Gale Online qui montre déjà un certain gain de maturité dans le scénario de Reki Kawahara. Cette fois, le protagoniste ne cherche pas à accomplir sa tâche par plaisir de jouer, mais bien parce que son passé dans SAO fait de lui la personne la plus apte à agir de manière officielle. Le jeu vidéo est alors pris avec plus de sérieux qu’auparavant, ce qui se ressent notamment dans les concepts qui entourent GGO, un jeu façonné sur les armes à feu et un monde à l’ambiance futuriste. On pourrait même pousser l’analyse en pensant que les premières bases du jeu démontrent une certaine critique par rapport au machisme ambiant dans certains univers et certaines communautés, mais il est encore un peu tôt pour l’affirmer.

Les premiers aperçus du soft à réalité augmenté sont alléchants, mais ne nous sont pas présentés par les yeux de Kirito. En parallèle, le récit introduit celle qui sera certainement le compagnon du héros le temps de cet arc, la mystérieuse Sinon qui apparaît déjà comme une personne avec plus de caractère et d’intérêt que Leafa dans le second arc et qui se démarque déjà par ses talents de jeu et d’analyse des combats. Le tout rend forcément Gun Gale Online très intrigant, nous poussant  nous demander de quelle manière l’aventure réelle de Kirito sera abordée dans cette partie tant on voit très mal le héros se battre de la même manière que Sinon.

Si ce premier tome nous passionne plus que les autres titres papiers SAO (si on met de côté Progressive qui a aussi de nombreuses qualités), c’est aussi parce le dessin a été confié à Kôtarô Yamada que nous connaissons en France pour Etoile et The Sacred Blacksmith. L’auteur se dit fan de Sword Art Online et cela se ressent dans son implication sur la série. Outre le character-design véritablement maîtrisé et approfondi, on retient surtout des planches qui n’hésitent pas à aller dans le détail pour augmenter l’immersion du lecteur dans les univers de SAO. En termes de mise en scène, les séquences d’action sont aussi captivantes, le mangaka maniant très bien le dynamisme des combats tout en gardant une certaine clarté. Particulièrement à l’aise dans les instants d’échanges de coups, Kôtarô Yamada bluffe, par exemple, sur une double page appartenant au récapitulatif de l’arc Aincrad, seul extrait qui permet de prouver que cette partie sera bien plus agréable visuellement que les deux précédentes, voir graphiquement jouissive.

Du côté de l’édition, on constate qu’Ototo est revenu à un style qui marquait les deux premières séries de la saga, à savoir des tomes aux couvertures faites de papier mat, rendant les tomes plus agréables. Pour le reste, la traduction semble sans bavure et l’impression de très bonne facture, rien qui permettrait de bouder son plaisir.

Comme si Reki Kawahara avait senti les faiblesses scénaristiques de ses deux premières parties, il aborde un troisième arc de Sword Art Online plus mature que les précédents, qui prend son temps pour instaurer le nouveau contexte et les thématiques nouvelles de la saga, le tout sublimé par le trait de Kôtarô Yamada qui nous offre un superbe spectacle visuel qui devrait normalement s’accentuer dès le tome suivant, quand l’action se fera plus présente. Ceux qui n’avaient pas accroché à Sword Art Online jusqu’à présent pourraient être surpris par ce premier tome, nettement différent des précédents.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs